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La réforme des retraites annonce une semaine mouvementée. Si le gouvernement ne plie pas sous la menace des syndicats et de l’opposition, ces derniers continuent de marteler leur indignation face à un projet de loi qu’ils jugent injustes et injustifiés. Alors que cette réforme brûlante  divise toujours autant l’hémicycle, comment se positionne sa présidente, Yaël Braun-Pivet ? « Je la soutiens sans réserve car c’est une réforme responsable et qui vise à faire perdurer le système de retraites de façon équilibrée et qui vise à l’améliorer » défend-elle au micro de Thomas Sotto. Parmi les reproches qui lui sont faits, travailleurs et salariés accusent le coup face à une réforme qui se repose sur eux. Déjà acculés par les cotisations salariales, ils devront dorénavant travailler plus pour rééquilibrer ce système bancal. Un parti-pris auquel s’oppose François Bayrou qui propose d’augmenter les cotisations ou encore Fabien Roussel qui souhaite faire cotiser a minima les revenus financiers au système de retraites. « C’est un choix différent, mais nous pouvons en discuter […] libre à tel ou tel parti de dire qu’il préfère baisser les retraites des retraités actuels. C’est une position » explique notre invitée qui se dit ouverte au dialogue.

Depuis que Yaël Braun Pivet a été élue à la tête de l’Assemblée nationale en juin dernier, elle ne cesse de vanter les mérites du débat et de l’écoute au sein de l’hémicycle qu’elle préside. Pourtant, le gouvernement va certainement passer par un texte budgétaire, le PLFSS, pour faire approuver sa réforme des retraites, ce qui va fatalement contraindre et limiter le dialogue. Une mise en bouche avant qu’il dégaine le 49-3, si jamais les députés Les Républicains venaient à se retirer du vote de la majorité. Ce passage en force, encore sous-entendue par Élisabeth Borne la semaine dernière, fait grincer des dents l’opposition. « Je fais partie de ceux qui avaient plaidé à l’automne pour qu’il n’y ait pas un amendement justement au PLFSS le temps de la concertation et du débat. Le gouvernement a pris le temps de cette concertation qu’elle soit sociale ou politique. Maintenant, le texte est prêt […] le fait de prendre la voie d’un budget rectificatif de la sécurité sociale, c’est la bonne voie juridiquement. Ça nous laisse du temps pour débattre » précise la militante associative qui craint un trop grand nombre de dépôts d’amendements. Ce que certains appellent un « cavalier législatif », pour désigner le fait d’inclure un texte dans un autre, courrouce la majorité présidentielle. « On a un texte global qui ne porte que sur les retraites et qui a été travaillé pendant des mois avec l’ensemble des partenaires […] le gouvernement a joué la totale transparence dans le contenu du texte », martèle notre invitée.

Réforme des retraites : le temps de la révolte

Au moment même où la réforme des retraites resserre l’étau sur le gouvernement, deux hommes clés ne parviennent pas à se comprendre. Il s’agit d’Emmanuel Macron et de Laurent Berger. En effet, le patron de la CFDT ne cesse depuis le début des négociations de crier à la profonde injustice que couve cette réforme, alors que son mouvement syndical a toujours soutenu le système de retraites par répartition. « Laurent Berger a beaucoup échangé avec tout le monde […] c’est un partenaire constructif avec qui nous ne sommes pas d’accord sur tout, mais il a grandement contribué à certaines améliorations que porte le projet de loi […] amélioration et pérennisation : ce sont les objectifs » rectifie Yaël Braun Pivet. La présidente de l’Assemblée nationale ainsi que l’ensemble du gouvernement va devoir se confronter à la colère de l’opinion publique. À partir de jeudi, manifestants et syndicats défileront dans les rues pour dénoncer cette réforme qu’ils répudient fermement. Une vague de grèves est également à prévoir. « Je comprends le fait qu’on soit en désaccord sur une partie de cette réforme […] maintenant, il faut nuancer les choses. Il y a des mesures qui visent à pérenniser le système, qui semblent douloureuses à certains, mais en même temps, ces mêmes personnes doivent, si elles sont honnêtes intellectuellement, reconnaître qu’il y a de grandes avancées dans ce projet de loi » ne démord pas l’ancienne conseillère municipale.

Si ce début d’année est marqué par la réforme des retraites, c’est également le retour et non des moindres d’Adrien Quatennens qui a récemment retrouvé ses fonctions au sein de l’hémicycle. Un come-back parlementaire qui suscite le débat et l'indignation, au nom de la lutte contre les violences conjugales faites aux femmes. « C’est ce qu’on incarne et ce qu’on renvoie à nos compatriotes. Je crois en l’exemplarité et je crois en la cohérence. Quand on porte un message politique, il faut l’incarner profondément dans ce qu’on l’on est et ce que l’on fait » lance notre invitée, qui remet en question d’un point de vue déontologique la capacité du député à exercer pleinement sa mission.