Mon invitation aujourd’hui, se promener, se baguenauder, dirait Raymond Queneau, dans les allées hautes en couleur des fêtes foraines, au royaume de la barbe à papa et des rencontres chaloupées.
Nous sommes à la fête, dans le Paris populaire qu’aime Queneau, dans les lisières, les marges, les espaces poétiques, fantaisistes, les rencontres hasardeuses, quoique toujours tendres et sans conséquences graves.
Qui n’a pas gardé en mémoire ses étonnements d’enfant devant les manèges, les grandes roues, un orgue de barbarie ?
C’est avec « Pierrot mon ami » que nous embarquons. Tout un monde, hors-norme, ailleurs, mais une agitation dont la ville, le village, ont besoin. La fête. Et avant la fête, au Moyen-âge, la foire. Au XIXe siècle les couleurs flambent, les excès de chair… Au tournant de la Belle Époque, les carrousels sont des bijoux de mécanique, des merveilles pour l’imagination des clients. Et puis vient le cinéma. Le cinéma adore les fêtes foraines…