Un tramway va de la ville à la plage, sur une distance de 15 kms, s’arrête sur le sable, et revient… Une ville et une côte méditerranéennes. Le rythme d’un ressac, aller-retour, les différents épisodes de l’enfance, de l’âge adulte, de la maladie et de l’approche de la mort. Mais le ressac est ce qui se mélange, va et vient, retient, se tisse et se tresse. Avec des espaces blancs. La délicatesse de ne pas aller au bout de chaque image, de la laisser venir, et disparaître. « Le tramway » est publié en 2001, Claude Simon a 88 ans. Ce livre, avant de mourir, comme d’autres écrivains, des peintres, qui ont délicatement tracé à rebours leur chemin, un dessin, œuvres bouleversantes, non pas parce qu’elles seraient fragiles, au contraire, parce qu’elles portent en elle l’épure, la pure résonance. Ces artistes âgés, tout près de partir, qui reprennent les tracés de leur début de route, avec simplicité, une calme plénitude des mots… là où le vacarme des images pour rien laisse la place.