La steppe est un récit court, d’une vitalité imagée, un hymne élégiaque à la nature écrit par un Tchekhov jeune, qui convoque son enfance et rend ainsi hommage à ses prédécesseurs, les grands lyriques de la littérature russe.
Tchekhov est avant tout un monde sonore. La richesse inépuisable de son œuvre tient à l’air qui y circule, et cet air, c’est de la musique. Un petit garçon, Iégorouchka, est emmené par son oncle vers la grande ville. Il va découvrir la vaste steppe, et faire toutes sortes de rencontres. Il va dormir, veiller, vivre des choses vraies et des peurs enfantines. Le tout rythmé par les multiples soubresauts de la nature sauvage, en même temps que des humeurs humaines.
Il y est question d’un petit garçon en devenir, de vieilles gens dont les corps résistent et fatiguent, mais surtout, au-delà de toute nostalgie, au-delà de la perte des choses, il y a en fin de compte la permanence infinie de la steppe, l’infini de ses horizons et de ses lignes.