Description

J’ai choisi ce titre, voyage immobile, en pensant à mes lectures au long  cours, celles qu’on a parfois du mal à tenir, mais qui sont les plus  marquantes, de vrais voyages, dont on ne sort pas indemnes. 

On peine un  peu, on aimerait bouger, on se laisse distraire. Mais que c’est bon de  l’avoir traversée, cette épaisseur des pages, épaisseur de climats, ce  poids des choses. Voyage immobile, n’est-ce pas le cas finalement aussi  des voyages réels ? Beaucoup de transits, d’attentes quelque part entre  deux destinations, puis des contemplations, de la fatigue, récupération,  tempes qui bourdonnent ; étrangeté, déracinement, sidération  peut-être ? 

Les voyages sont surtout – toujours – voyages intérieurs.  C’est bien ce qu’on leur demande en fin de compte. Commençons par « le  Quatuor d’Alexandrie » de Lawrence Durrel. Quatre tomes : Justine,  Balthazar, Mountolive et Cléa ; du nom de ses protagonistes, mais le  vrai sujet de l’ensemble est la ville : Alexandrie.