Une longue route pour un très grand roman : la Montagne magique de Thomas Mann. Une expérience intérieure, presque fantastique, du temps.
Cette montagne est magique en ce qu’elle recèle et révèle, ouatée, de l’immobilité d’un groupe, entre la salle à manger et les balcons, les promenades dans la neige, les saisons qui passent… Comme pour le Quatuor d’Alexandrie, objet de notre précédente échappée, si on ouvre à n’importe quelle page, on se trouve confrontés à une paroi de l’extrême : l’extrême d’un climat, d’un risque, d’un enivrement, d’une frayeur ou une torpeur.
Autre quête insondable, autre voyage immobile : Moby Dick, d’Herman Melville… Il ne s’agit pas de comprendre, mais de sentir. Vivre, la grande affaire des hommes. Il y faut la magie des cartes. A la clarté des lampes, l’enfant rêve. Nous sommes les enfants. Nous lisons la Montagne magique, le quatuor d’Alexandrie, Moby Dick…