Vladimir Fédoroski est diplomate, historien de la Russie et écrivain russo-ukrainien le plus lu en Europe. Il a participé à la création du premier parti démocratique en Russie. Dans les Impromptus et à l'occasion de la sortie de son livre « Sorge, un espion pour l'éternité » (éditions Balland), il livre son regard et son analyse à Caroline Pastorelli.
Alors que les armées russes et ukrainiennes s'affrontent actuellement à Bakhmout, que faut-il penser de l'escalade de la violence et de l'intensité des combats ?
« Tout était prévisible » explique Vladimir Fedoroski, auteur de quatre livres sur Vladimir Poutine. « En réalité, nous vivons une sorte de prolongement de ce qui s’est passé à la chute de l’Union Soviétique en 1991 ». « Nous avions la possibilité d’associer la Russie et l’Occident mais nous l'avons pas fait » déplore-t-il, fustigeant « la plus grande bêtise occidentale depuis l’époque de Jésus-Christ ». Ses prédictions sont pessimistes et implacables : « Je pense que l’on va tout droit vers la 3e guerre mondiale ». Alors que l'on parle d'une avancée vers la Crimée au mois de mai 2023, Fédoroski souhaite sortir de la langue de bois et du politiquement correct.
Guerre informationnelle « des deux côtés », approximations de l'analyse « dangereuses » de la part des décideurs européens et américains, Vladimir Fédorovski, qui se défend de toute complaisance envers Poutine, apporte ses réponses au conflit russo-ukrainien : quelles sont les solutions ? Quels les scénarii ? La Russie cède-t-elle vraiment du terrain ? Comment réagit la population russe ?
Le mot final, il le laisse au héros de Sorge dont il raconte la grande destinée dans son nouvel ouvrage : « Aujourd'hui, il faut éviter de prendre ses fantasmes pour des réalités et il importe de toujours être très pointu dans ses analyses ».