La musique religieuse russe a été peu abondante, au moins dans la première partie du XIXe siècle, tant cette production était sévèrement encadrée par l’Eglise orthodoxe. Elève de Galuppi en Italie, Bortniansky est nommé maitre de la chapelle impériale en 1779. on lui attribue le développement du genre du concerto choral sacré, écrits sur des textes tirés du Livre des psaumes et généralement chantés en fin d’office. Ce faisant, il fonde un véritable modèle pour la composition de musique sacrée russe. Son influence est sensible sur la liturgie de Saint Jean Chrysostome, que Tchaikovsky compose en 1878, deux ans avant de diriger la publication d’une nouvelle édition de tous les concertos choraux de Bortniansky. Alfred Schnittke reprend à son tour le modèle du concerto sacré pour son Concerto pour chœur, écrit à la demande de Valéry Poliansky. Bien qu’elle ne soit pas conçue pour un usage liturgique, cette pièce se situe dans la filiation directe de la musique de l’Eglise orthodoxe russe du XIXe siècle.