C’est une histoire très ancienne qui s’étend sur une période comprise entre 300 000 à 40 000 avant notre ère. C’est le paléolithique moyen. Pour être encore plus précis, on parle de l’âge du Moustier. C’est à cette période que l’on croise l’Homme de Neandertal. Il habita le Bas-Limousin comme en témoigne une découverte exceptionnelle réalisée en 1908. La découverte du premier Corrézien.
Que sait-on de cet Homme de Neandertal découvert par les Frères Bouyssonnie ? Peu de choses. Mais suffisamment pour susciter des interrogations et surtout pousser à l’imagination… En fermant les yeux, on le voit chasser, protéger les siens et, certainement, s’émerveiller ou s’attrister du monde qui l’entoure. Soyez-en sûr : l’Homme de La Chapelle-aux-Saints est le plus ancien Corrézien dont le squelette a été retrouvé dans cette commune aux confins de la Corrèze et du Lot. Une découverte dont l’onde de choc se propage bien au-delà des frontières de notre Bas-Limousin.
Mais d’abord, évoquons la passion qui anime les Abbés Bouyssonnie : la curiosité. Ils fouillent. Ici et là. Et, depuis 1905, leurs recherches les poussent jusqu’à la petite paroisse de La Chapelle-aux-Saints, près de Beaulieu-sur-Dordogne. C’est ici, dans ce que l’on appelle la Bouffia Bonneval à proximité du petit bourg, qu’ils font la découverte d’un squelette d’un Homo Neanderthalensis, le 3 août 1908. Un squelette quasi complet. Une découverte qui allait devenir "une référence mondialement connue de la Préhistoire et un jalon essentiel de l’histoire de l’Humanité".
Entre 50 000 et 60 000 avant notre ère
Le sol argileux de La Chapelle-aux-Saints explique le bon état de conservation du squelette... Mais y aurait-t-il une autre raison ? "Oui, c’est une sépulture" lâche Roselyne Mons, directrice du Musée de l’Homme de Neandertal. "L’équipe de fouilles a prouvé de manière irréfutable que c’était une sépulture (…) C’est une fosse intentionnelle". Homo Neanderthalensis prenait donc soins de ses morts. Quel âge avait-il ? Probablement, entre 50 et 60 ans. "On s’est occupés de lui, on l’a aidé à marcher, à chasser et à trouver sa nourriture. Et ça, ça en dit long sur les Néandertaliens" indique Roselyne Mons. Plus encore, ce chasseur-cueilleur était aussi très mobile grâce des échanges culturelles : "on a retrouvé des silex originaires de bien plus loin que ceux Puy d’Arnac en Corrèze ; Notamment de Bordeaux ou du Périgord comme des silex du Bergeracois. On peut donc l’imaginer longeant la Dordogne pour aller de Bordeaux jusqu’au Massif Central"… en fonction des saisons.
Neandertal toujours dans nos gènes
Difficile d’apporter une réponse définitive sur que devait être le quotidien de l’Homme de La Chapelle-aux-Saints. On sait qu’il fréquentait les animaux de son époque comme les mégacéros, les mammouths, les hyènes des cavernes, les ours bruns, les loups ou encore les rhinocéros des prairies. Petit mais trapu, on peut aisément imaginer qu’il était aussi extraordinairement adapté aux variations climatiques. Plusieurs raisons expliqueraient la disparition d’Homo Neanderthalensis : certains évoquent l’arrivée de l’Homme moderne comme une des causes principales de son extinction. Pour autant, l’Homme de Neandertal n’a pas tout à fait disparu… Aujourd’hui encore, environ 2% de notre ADN provient de Neandertal…
Pour en savoir plus :
Musée de l’Homme de Neandertal
Sourdoire
19 120 La Chapelle-aux-Saints
Tél. : 05 55 91 18 00
Web : neandertal-musee.org
Musique : Jonathan Marty-Wagner
Production : Podcast&Radio House