Elle s’appelait Marie Capelle. Puis rencontra Charles Pouch-Lafarge, maître de forges à Beyssac en Pays de Pompadour. L’histoire d’amour ne dura pas longtemps. Elle fut condamnée à la perpétuité. Quelques décennies plus tard, un corbeau sévit à Tulle. Il signait ses lettres anonymes L'Œil de tigre. Ces deux affaires connurent un retentissement qui dépassa les frontières du Bas-Limousin jusqu’à leur adaptation au cinéma…
Le point commun de ces deux affaires ? Elles se déroulent dans le Bas-Limousin. Mais, plus encore, la presse locale en fait régulièrement ses choux gras. Y compris de nombreux auteurs qui s’intéressent encore aux tenants et aux aboutissants et sans compter les conférences et autres allusions touristiques.
L’Affaire Marie Lafarge se déroule sous la Monarchie de juillet (nous sommes en 1840). Celle du Corbeau de Tulle se déroule à la fin de la Grande Guerre (nous sommes en 1917). La première prend racine au Glandier sur la commune de Beyssac, près de Pompadour. La seconde, rue de la Barrière dans la capitale départementale.
Deux mots sur le très imposant site du Glandier au milieu des picadis beyssacois ; Le site vaut visuellement le détour. C’est une ancienne chartreuse fondée au XIIIe siècle sous l’impulsion d’un Comborn. Il est la propriété des Lafarge depuis le début du XIXe. Pas loin, on peut y observer le Canal du des Chartreux construit au XVe siècle.
Une jeune fille de bonne famille
Marie Capelle se marie avec Lafarge en 1839. Le mariage est célébré à Notre-Dame de Paris. Lafarge est maître de forges au Glandier de Beyssac. Il est aussi le maire de la commune. Il trépasse le 14 janvier 1840. Huit après, Marie Capelle, veuve Lafarge est condamnée aux travaux à perpétuité par la Cour d’assises de Tulle. L’affaire oscille entre l’erreur judiciaire et le crime parfait avec ligne de mire un probable empoisonnement à l’arsenic.
Que n’a-t-on pas raconté sur Marie Capelle ! Certains ont même prétendu qu’elle était l’arrière-petite-fille de Philippe Égalité, Prince du sang, connu notamment pour avoir voté la mort de son cousin, Louis XVI. D’autres voient encore en elle, l’innocence incarnée, une femme quittant la vie parisienne pour le bouéradis du Glandier.
Le corbeau de la rue de la Barrière
À Tulle, pendant 5 ans (de 1917 à 1922), un corbeau inonde de lettres anonymes les habitants de la ville aux Sept Collines. Il les signe L'Œil de tigre. Henri-Georges Clouzot en fera un film qui sortira en 1943 et c’est d’ailleurs à partir de cette époque que le mot corbeau sert à dénommer les personnes qui dénoncent anonymement leurs congénères.
On laisse Jean-Michel Valade retracer cette histoire au centre de laquelle on trouve Angèle Laval (qui habite au 111 rue de la Barrière à Tulle) qui se retrouve dans l’œil du cyclone.