Par Louise Goupil, Chargée de recherches, CNRS.
Cette conférence vise à remettre en question l’idée répandue selon laquelle les jeunes élèves ne seraient pas en mesure d’évaluer leurs propres compétences et croyances, et partant, d’exprimer une curiosité ciblée et utile aux apprentissages. En réalité, de nombreux travaux de recherche montrent à la fois que : 1) la curiosité favorise très fortement l’apprentissage, et ce depuis le plus jeune âge ; et 2) que les jeunes enfants sont déjà capables d’auto-évaluer leurs compétences et connaissances grâce à des formes élémentaires de métacognition, ce qui s’exprime notamment aux travers de leurs nombreuses questions lorsqu’ils et elles sont dans un environnement qui les favorisent. Malgré ces constats, la possibilité pour tous les élèves de questionner dans la classe reste limitée par de nombreux facteurs, qu’ils soient (méta)cognitifs et/ou sociaux. Des données récentes concernant le questionnement des élèves en grande section, CP et CE1, ainsi que les réponses apportées par des enseignant.e.s en fonction notamment du milieu sociale d’origine des élèves seront présentées pour étayer ce dernier point.