Un double essai aujourd’hui : un essai de lecture et un essai de relecture. Deux essais pour deux auteurs de la même origine, même si plusieurs siècles les séparent, Dante et Gramsci.
Commençons par l’essai de lecture des Cahiers de prison de Gramsci, ou plutôt d’une anthologie des 29 cahiers, que ce responsable éminent du Parti communiste italien, à la fondation duquel il a puissamment contribué dès 1919, dans le sillage de la révolution bolchévique d’octobre 1917, cahiers donc qu’il a rédigé durant ses 11 ans de captivité, de 1926 à 1937.
Pourquoi parler d’un essai de lecture ?
Avant tout pour découvrir qui était vraiment Gramsci, et le dépouiller des lourds oripeaux dont l’a affublé la postérité politique de tous bords, gauche et droite confondue.
Gramsci, Cahiers de prison, anthologie - éditions Folio-Gallimard.
Gramsci pouvait également se faire philologue et lecteur critique d’un passage du chant 10 de l’Enfer de Dante.
Le monument de La divine comédie est certainement plus familier, et c’est pourquoi on peut peut-être parler de relecture.
Celle-ci est rendue possible par la nouvelle édition parue dans la Bibliothèque de la Pléiade, qui a le mérite de reprendre la très belle traduction de Jacqueline Risset, mais aussi d’étoffer le texte de Dante d’un appareil critique nouveau qui prend appui sur sept siècles de lectures aussi bien que sur les recherches les plus récentes.
Dante, La divine comédie, Bibliothèque de la Pléiade.