Il est question de paysage marin et d’art monumental avec Jean-Francis Auburtin (1866-1930), peintre marqué par Puvis de Chavannes et la mer avec ses vues de Porquerolles et de Belle-Ile, et Jules-Eugène Lenepveu (1819-1898), grande figure académique du second empire avec ses prestigieux décors pour les édifices publics à Angers, sa ville natale, et en France.
Souvent qualifié de peintre symboliste de la mer, Jean-Francis Auburtin a sillonné les côtes françaises : Belle-Île, Etretat, Porquerolles, Banyuls... L'exposition de Pontoise se concentre sur ces paysages marins. Aquarelles et gouaches au cadrage moderne (et aussi inspiré du japonisme de l'époque) déclinent des paysages aux couleurs subtiles traduisant une vision idéalisée de la nature. Et pourtant ces compositions restent réalistes car l'artiste est un fin observateur. Rochers, vagues, flots, nuages, pins parasols élégants : on reconnaît vite la pâte du peintre qui a été inhumé au cimetière marin de Varengeville. La mer toujours...
Angers, la ville natale du peintre Jules Eugène Lenepveu, célèbre la gloire d’un peintre qui a brillé au second empire pour tomber dans l’oubli, à l’inverse de son ainé le sculpteur David d’Angers ou de son contemporain Gustave Courbet. Cet oubli est un comble pour un artiste certes académique mais qui a décoré de nombreux lieux publics et contribué au renouveau de la peinture religieuse à Paris. Une de ses oeuvres phares n’est même plus visible : le plafond du nouvel opéra de Charles Garnier recouvert en 1964 sur l’initiative d’André Malraux, par Marc Chagall. L’exposition révèle surtout un dessinateur hors pair, amoureux de l’Italie et un fin portraitiste.