Le Pont des Arts met à l’honneur deux genres picturaux : la nature morte et l’art animalier avec deux expositions phares de la rentrée d’automne. Le Louvre déroule une histoire revisitée de la nature morte avec « Les Choses » et le musée d’Orsay célèbre le bicentenaire de la naissance de Rosa Bonheur, une artiste « vachement » gonflée pour son époque.
« Les Choses » présente un chassé-croisé des époques sur un genre longtemps considéré mineur comme la nature morte qui raconte pourtant sur l’homme et sa représentation du monde grâce à l’objet. Cette épopée riche part des haches gravées de la sépulture néolithique de l’île de Gavrinis, des mosaïques antiques avec des représentations de gibiers, de cranes, tandis qu’à partir du 16e siècle, le genre se décline en vanités et groupes d’objets organisés en une unité plastique de la vie simple avec Chardin, ou morceaux de peinture pure avec les asperges de Manet jusqu’aux objets surréalistes de Meret Oppenheim.
Rosa Bonheur a marqué le 19e siècle par sa personnalité de femme et artiste émancipée et son engagement pour la reconnaissance des animaux. Adoubée dès la Seconde République, son succès lui permet une indépendance financièree et elle va au-delà de la peinture animalière en réalisant des portraits d’animaux à part entière : lions, vaches, chats, lapins, chevaux, cerfs, moutons en transhumance … L’étude reste au cœur de son œuvre peinte d’après nature, que ce soit dans le Nivernais, les Pyrénées, en Ecosse ou au château de By à Thomery, un domaine de parfaite amitié au sein d’une arche de Noé.