Il est question d’ouvrir des espaces dans ce pont des arts printanier, d’espace en plein air entre ciel et eau avec les paysages du peintre finlandais Gallen-Kallela et de chaos ordonné et coloré sur l’espace de la toile souvent blanche de l’américaine très parisienne Shirley Jaffe.
Le musée Jacquemart-André invite à l’introspection et à la contemplation de la Nature souveraine, celle de la Finlande avec le peintre Akseli Gallen-Kallela (1865-1931). . Dix ans après sa rétrospective au musée d’Orsay, on a ici une exposition plus resserrée mais qui donne néanmoins un aperçu grand angle des paysages finlandais et de la maîtrise de l’artiste pour transcrire les éléments neige, bois, ciel, nuages, eau, fleurs … Il oscille toute sa vie entre une aspiration à la solitude et le besoin de partager ses expériences depuis sa maison-atelier baptisée Kalela dont il conçoit l’architecture et la décoration intérieure Marqué par le naturalisme, son style dépasse peu à peu une représentation purement réaliste de la nature.
Le Centre Pompidou présente la 1ère rétrospective en France de la peintre américaine installée à Paris depuis les années 1950 Shirley Jaffe (1923-2016). L’accrochage présente ses débuts expressionnistes abstraits, suivis des deux ruptures radicales conduisant à l’abandon de la gestualité à la fin des années 1960 et aux grandes toiles caractéristiques de la maturité par leur formes libres et unies et la présence d’un blanc incisif. À partir des années 1970, elle développe une écriture personnelle colorée aux contours ciselés à la géométrie à la fois ordonnée et contrariée, aléatoire en apparence, mais d’une rigueur implacable. Des espaces qui dynamisent et apaisent en même temps l’esprit… pour cette grande dame stimulante du courant abstrait.