Description

« Il faut faire parler les silences de l’Histoire, ces terribles instants où elle ne dit plus rien, et qui sont justement ses moments les plus tragiques. » Le roman serait-il une réponse à cette injonction de Jules Michelet ?

Le roman est une puissante subjectivité aux prises avec le temps et la mémoire, alors que l’Histoire appartient aux sciences humaines : voici deux ambitions contradictoires pour appréhender la vie humaine. Et pourtant, ne peut-on voir le romancier comme un Prométhée volant le feu aux Historiens lorsqu’il construit l’imaginaire d’une époque par le sensible et l’imagination ? La fécondation entre factuel et fictionnel est réciproque.

L’Histoire change, elle devient inclusive, post-coloniale, mondiale. Dans ce contexte, le roman peut-il s’affirmer comme expression des « sans-voix », des minorités ignorées, des subjectivités effacées par la grande Histoire ?

Entrons dans les arcanes de la création grâce à nos invités : Créer des personnages, c’est devoir pénétrer l’esprit d’une époque, le Zeitgeist, des psychologies particulières. Leurs dialogues donnent la parole au passé… Le choix d’une époque est-il premier pour l’écrivain ? Où se situe la liberté du romancier qui s’empare du passé, face aux connaissances historiques ? Quelle part accorder au vrai, à la non-fiction ?

 

-          L’œil du silence, Marc Lambron (Grasset, 470 p.)

-          1941, Marc Lambron (Grasset, 416 p.)

-          Ce sont des choses qui arrivent, Pauline Dreyfus (Grasset, 234 p.)

-          Le Déjeuner des barricades, Pauline Dreyfus (Grasset, 234 p.)

Avec :

-          Marc Lambron, de l’Académie Française, écrivain

-          Pauline Dreyfus, autrice