Description

Connaissez-vous le parti allemand « Die Partei » ? C’est sans aucun doute le mouvement politique le plus original et insolite qui se présente aux prochaines élections européennes. 

Il s’agit d’un parti satirique allemand, fondé par le magazine Titanic, équivalent allemand de notre Charlie Hebdo. La tête de liste de « Die Partei » se nomme Martin Sonneborn, qui a déjà été élu député européen en 2014. Bien qu'il s'agisse d'un microparti, « Die Partei » a réussi à bien s’imposer dans le paysage politique allemand ces dernières années. Ses autocollants en rouge et blanc ornent un lampadaire sur deux, et plusieurs artistes qui le défendent ardemment. 

Il faut dire que le discours de « Die Partei » est particulièrement jouissif. Le parti veut que tous les élèves aient 20 sur 20 au bac et prennent fait et cause pour que les vols court-courriers demeurent possibles, mais uniquement pour les oiseaux, les insectes, Taylor Swift et la présidente de la Commission Européenne entre Bruxelles et Strasbourg. Il milite aussi pour la pinte et le Kebab à 3 euros chacun, l’abolition de l’heure d’été, la construction d’un mur autour de la Suisse, ou encore l’introduction d’un quota de paresseux. Enfin, « Die Partei » préconise la solution à deux États pour une nouvelle division entre l'Allemagne de l'Est et de l'Ouest. 

Si le programme de « Die Partei » semble farfelu, cela n’est pas toujours le cas pour certains sujets. Le parti défend aussi des revendications plus sérieuses et son positionnement est moins évident qu’il n’y paraît. Par exemple, il traite sans pitié les partis d'extrême droite. À ce propos, il y a quelques années, des membres de « Die Partei » ont réussi à prendre le contrôle de plusieurs groupes d’extrême droite sur Facebook. Ils ont réussi à obtenir le statut d'administrateur et ont fini par expulser de vrais administrateurs. Ils ont ensuite rendu publics quelques contenus compromettants et changé les noms des groupes : « Charia, de plus en plus en Allemagne ? » s'est ainsi transformé en « Shakira, quand revient-elle en Allemagne ? ».  

Si Sonneborn est réélu aux élections européennes de juin, il poursuivra probablement sa stratégie de vote déjà éprouvée au cours des dernières années. À chaque scrutin du Parlement Européen, il choisit ainsi une fois sur deux le oui et le non, fidèle à la ligne farfelue de son parti. Mais pour les votes serrés et importants, il s’aligne sur les partis dits progressistes.