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En ce moment, à Venise, les palazzos anciens sont parés d’œuvres d’art du monde entier puisque c’est la Biennale d’art contemporain, qui s’ouvrira dans 3 jours, le 20 avril. 

Souvent qualifiée de Jeux olympiques du monde de l'art, la Biennale de Venise est saluée comme le festival artistique et culturel le plus ancien et le plus influent au monde. Entre nouveaux pays et tensions géopolitiques… On vous dit tout de cette nouvelle édition.

La 60ᵉ édition de cette biennale a été baptisée « Foreigners Everywhere » (« étrangers partout »), en référence à un collectif antiraciste de Turin actif dans les années 2000. Cette édition jettera la lumière sur les peuples autochtones spoliés de leurs terres et les minorités queers, avec le premier commissaire ouvertement homosexuel, Adriano Pedrosa.

Au total, 88 pavillons représentent les pays du monde

Les petits pavillons sont disséminés dans toute la ville, jusque dans la prison des femmes encore en activité, sur l’île de la Giudecca. Là-bas, on y retrouve par exemple l’expo du Vatican.

Ces micros musées ont fait polémique puisque celui d’Israël est maintenu tandis que la Palestine n’en a pas. Mais l’artiste gazaouie Malak Mattar expose une fresque puissante qui "documente tous les aspects de la guerre" dans une exposition solo en parallèle de la biennale.

La guerre est aussi au cœur du travail des artistes ukrainiens, avec des faux portraits de citoyens ravagés par la guerre, des vraies séquences vidéo tirées de YouTube.

Cette année, l’artiste français à la Biennale de Venise, c’est Julien Creuzet, 37 ans. Il est le premier artiste franco-caribéen à représenter la France pour cet évènement. Dans son art, il questionne l’héritage colonial à travers des vidéos, sculptures et installations nimbées de mystère.

Autre nouveauté pour cette 60ᵉ édition :  l’Éthiopie, la Tanzanie, le Bénin et le Sénégal participent pour la première fois à la Biennale. 

Dans quelques semaines, Pietrangelo Buttafuoco désignera les nouvelles têtes qui dirigeront les six prochaines éditions du festival de renommée internationale qu’il préside. De fait, un commissaire différent est nommé à chaque biennale. 

En mars 2023, déjà, au palais Ca’ Foscari, siège de l’université de Venise, le ministre de la Culture italien, Gennaro Sangiuliano, un vétéran de la galaxie postfasciste, laissait entendre qu’une reprise en main idéologique de la Biennale était nécessaire.

En attendant, cette biennale fait les choses à fond ! 

Photo : L’installation de Ruth Patir "(M)otherland" devait ouvrir le 20 avril au pavillon d'Israël, mais l’artiste a souhaité qu’elle reste close pour l’instant. Gabriel BOUYS,  AFP