L’hyperpop, ce sont ces sonorités extrêmes sur une voix ultra pitchée avec esthétique Y2K (comprenez années 2000) et un rythme saccadé.
On vous en parlait il y a à peine quelques jours en faisant le portrait de SOPHIE, que certains disent pionnière du genre. Développée par les artistes du label PC Music, son incarnation française du moment est sans aucun doute ELOI.
ELOI, « jtm de ouf » : https://www.youtube.com/watch?v=ImDf3YnNdZs&pp=ygUPZWxvaSBqdG0gZGUgb3Vm
Comme beaucoup de nouveaux termes pour de nouveaux courants musicaux, il est parfois utilisé à toutes les sauces pour parler de sons bien différents. Mais nous ne vous apprendrons pas ici qu’aucun artiste ne rentre vraiment dans une seule case.
L’hyperpop est en tout cas une nouvelle pop qui dit aussi quelque chose de notre époque. C’est ce qu’analyse la brillante Julie Ackermann dans un essai paru il y a peu et baptisé Hyperpop - La pop au temps du capitalisme numérique.
Elle s’attelle à définir ce qu’est cette pop extrême et expérimentale, qui est selon elle un « rejeton stéroïde de la pop de son adolescence » à elle, qui est née dans les années 1990.
Pas d’histoire d’éternel retour d’un genre musical qui existerait déjà. L’hyperpop se fond dans l’artificialité de l’époque, son fétichisme technologique, sa marchandisation sans limites, son culte du lisse et de la jeunesse.
L’essai s’adresse à tous ceux qui pensent la musique. Ackermann fai le lien très serré entre culture et société puisqu’elle conclut que l’hyperpop serait à la fois un symptôme et un remède au capitalisme numérique.
Une relation assez étrange où l’hyperpop exalte un peu les charmes du capitalisme tout en montrant aussi son aspect faux et factice. Le tout, infusé de quelque chose de résolument queer.
Dans Hyperpop - La pop au temps du capitalisme numérique, on parle donc de SOPHIE, vous vous en douterez, mais aussi de Charlie XCX et d’ironie, de la série à succès Euphoria, et d’un tas d’artistes que vous entendez parfois sur Nova, notamment dans le Nova Club.