Mercredi, Craig Mackinlay a fait son grand retour au Parlement britannique après huit mois d’absence, et a été ovationné comme jamais. Mais pourquoi autant d’absence ?
Le député conservateur avait fière allure mercredi en entrant dans le Parlement britannique. Pour l’occasion, le député conservateur a été reçu comme il se doit c'est-à-dire sous les ovations et les applaudissements. Il n’y avait bien que lui qui n’applaudissait pas, et pour cause, car Craig Mackinlay n’a plus de bras. Victime d’une septicémie en septembre dernier, autrement dit une complication très grave d'une infection, l’élu a dû être hospitalisé en urgence et amputé de ses deux bras après deux semaines de coma artificiel durant lesquels les médecins ne lui donnaient que 5 % de chance de survie.
Faute d’applaudir pour son retour au Parlement, Craig Mackinlay aurait pu au moins taper du pied, histoire de participer. Malheureusement, ce n’était pas possible non plus, car l’élu qui n’a plus de bras n’a plus de jambes non plus. En fait, Craig Mackinlay s’est fait amputer des quatre membres.
Ce qui force l’admiration, c’est que rien n’entame son moral, ni son humour so british. Craig Mackinlay se présente désormais comme le premier « député bionique » de l’histoire, en référence à ses quatre prothèses. Et s’il est impossible pour lui d’applaudir, il a réussi quand même à lever les bras en l’air -enfin ses prothèses- pour remercier ses collègues. Pour les faire rire, il a évoqué ses baskets, pas très réglementaires, en expliquant que ses pieds en plastique n’entraient pas dans ses chaussures et qu’il n’avait pas eu le temps de s’en procurer de nouvelles. Il a aussi évoqué ses vestes, devenues trop petites pour ses bras bioniques.
Le député a d'ores et déjà annoncé qu'il comptait se représenter dans sa circonscription du Kent aux prochaines élections législatives prévues le 4 juillet, contrairement à bon nombre de ses collègues conservateurs qui ont déjà décidé de jeter l'éponge. Il faut dire que l'opposition travailliste est très en avance dans les sondages.
Craig Mackinlay dit vouloir sensibiliser la classe politique à la réalité de la septicémie, qui cause environ 48 000 morts au Royaume-Uni chaque année.
Photo : UK Parliament, AFP