Gaston Ripert est le seul à avoir vu une météorite soi-disant énorme dans le désert mauritanien en 1916. Mais si jusque-là, personne sauf lui ne l’avait jamais vu, cela va peut-être changer, car une nouvelle mission est sur le point de partir à sa recherche.
Reprenons du début : En 1916, la Mauritanie est une colonie française. Représentant de l’administration française, Gaston Ripert découvre en plein désert un rocher massif de 40 mètres de haut pour 100 mètres de long. Il est très intrigué parce que les forgerons du coin se fournissent en fer à même ce rocher. Pour l’officier, qui s’intéresse de très près aux sciences de la Terre, il n’y a pas de doute, il s’agit là d’une gigantesque météorite ferreuse, la plus grosse jamais retrouvée sur Terre.
Sûr de son fait, Gaston Ripert rentre à Paris avec un échantillon de ce qu’il pense être une météorite hors norme, pour le faire analyser. Il précise aussi avoir vu de drôles d’aiguilles sur l’une des faces de l’étrange objet, or les météorites ferreuses peuvent présenter des pointes riches en nickel. Ce phénomène, encore inconnu à l’époque, a été ensuite documenté au début des années 2000.
Cependant, toutes les expéditions qui ont suivi n’ont jamais permis de retrouver l’objet. Personne n’a remis la main dessus, malgré les 6 missions menées par le célèbre naturaliste Théodore Monod dans les années 20 et 30.
Évidemment, il serait tentant de dire que Gaston Ripert s’est trompé, qu’il a confondu un simple rocher avec une météorite, mais c’est mal connaître le bonhomme. Un homme sérieux, aux états de services impeccables, géologue de formation, qui savait très bien de quoi il parlait et dont le récit n’a jamais varié.
On a alors commencé à émettre d’autres hypothèses dont la plus logique laisse entendre que la météorite, si elle existe, a tout simplement été recouverte de sable et qu’elle ressemble à n’importe quelle colline du désert mauritanien.
Pour faire toute la lumière sur cette étrange affaire, des chercheurs du Collège Impérial de Londres ont décidé de retourner sur place avec du matériel dernier cri, pour tenter de retrouver cette météorite. La mission, qui n’attend plus que l’autorisation des autorités mauritaniennes, devrait permettre de résoudre cette énigme vieille de plus d’une centaine d’années.
Photo : Théodore Monod dans l'Adrar (Mauritanie), décembre 1998.