Au Turkménistan, il existe deux étranges trous baptisés tous les deux "Porte de l’enfer".
Le premier fait 30 mètres de profondeur pour 70 de diamètre. C’est un trou qui a la particularité de se consumer depuis 1971, depuis que des scientifiques soviétiques l’ont accidentellement créé en forant une poche de gaz. À l’époque, craignant un possible empoisonnement, les autorités et les scientifiques soviétiques eurent la brillante idée de faire brûler le gaz dans le but d’assécher la poche. Ce qui devait durer qu’une poignée de semaines continue encore aujourd’hui et on a peut-être affaire à une réserve sans limite. C’est-à-dire que depuis cette date, ce trou est en feu, libérant du méthane et du CO2.
Le deuxième trou, un cratère dans la toundra sibérienne, est encore plus surprenant. Il a la forme, vue du ciel, d’une immense raie manta ou d’un têtard. Celui-ci ne dégage rien, il n’est pas en feu, mais il s’agrandit depuis sa découverte dans les années 60, et il s’agrandit beaucoup plus vite que prévu au rythme d'un million de mètres cube par an. Ce trou, qui a commencé comme une grosse faille à cause de la déforestation, est aujourd’hui visible depuis l’espace.
Pour expliquer l’agrandissement de ce trou, il faut comprendre qu'il s'agit de la Sibérie. Le sol est donc gelé sous la surface, or, avec les changements climatiques, ce trou laisse apparaître le permafrost ou la glace, et laisse cette dernière à la merci du soleil. La principale crainte des scientifiques vient du méthane et du carbone emprisonnées dans les glaces. Si ces dernières fondent, alors le méthane et ce carbone seront libérés. Les scientifiques estiment que 4 000 à 5 000 tonnes de carbone et méthane pourraient être libéré chaque année.
Le glaciologue Alexander Kizyakov et ses collègues ont constaté que le cratère a presque atteint le socle rocheux, ce qui signifie que le permafrost - qui continue de fondre, et donc, à générer un nouvel effondrement - a presque entièrement fondu. Mais la fonte pourrait se poursuivre sur les bords du cratère...