Près de 250. C’est le nombre de langues prises en charge par la populaire application Google Traduction, service de traduction automatique et gratuit de Google que vous utilisez sûrement. On trouve évidemment sur Google Trad les langues les plus répandues, telles que l’anglais, le français, l’espagnol, le portugais, le russe, l’hindi, le bengali ou l’arabe, mais on y distingue aussi des langues beaucoup plus confidentielles, comme le breton, le tatar de Crimée, le zapotèque et depuis peu, le patois jamaïcain, le créole mauricien, le lombard et… le français canadien.
D’aucunes et d’aucuns s’étonneront de cette notion de français "canadien", comme s’il y avait un français universel et que c’était le nôtre. Après-tout, il y a une multitude de Français, y compris en France, mais passons… Même si l’accent de Google Trad laisse franchement à désirer, ça donne quand même envie de redécouvrir les spécificités langagières de nos cousins qui, contrairement à nous, se débarrassent souvent des anglicismes. Par exemple, notre "weekend" se traduit au Québec et sur Google Trad par "Fin de semaine". Avec une légère inflexion québécoise sur le mot "Fin".
Vous l'avez compris, l’accent est un gros problème pour Google trad, car il est généralement peu perceptible. Écouter seulement l'application prononcer "Cette fin de semaine, je vais magasiner avec ma blonde" (traduction de "ce week-end, je vais faire les magasins avec ma femme"). Là, on est sur du classique, de la valeur sûr, mais qu’en est-il si on va plus loin ? On se confronte alors aux limites de Google Trad, incapable par exemple de traduire "M’as te péter la gueule mon tabarnak", cette réplique culte du film Slap Shot, qui donne en français : "M’as tu pété la gueule mon fils". Soit une phrase qui ne veut plus rien dire par rapport à l’expression initiale. On peut se consoler en se disant qu’au moins, il y a une traduction, car certaines expressions ne sont carrément pas traduites. Par exemple, "Ta braguette est ouverte" n’a pas d'équivalent selon Google Trad, alors qu’au Québec, on dira "Ta Fly est dézippée".
Une dernière pour la route, que Google trad n’a pas encore saisi : l'expression québécoise "Avoir les yeux dans la graisse de bines" devient "Avoir les yeux dans la graisse des poils" en français... Au Québec, l'expression signifie le fait d'être fatigué‧e dès le réveil…