Avec un algorithme nourri de données médicales et socio-économiques, l'IA a prédit le décès de 79% des personnes du groupe test
« Ah, vous êtes au bon endroit, nous disposons d'une très jolie pierre tombale en marbre à des prix imbattables, vous ne serez pas déçu‧e." Ce 8 janvier, c'est le jour du marbre et voilà qu’au Danemark, des chercheuses et chercheurs viennent de compiler les données médicales, sociales et économiques de millions de personnes afin de les soumettre à une Intelligence Artificielle. Pourquoi faire ? Pour prédire leur avenir et donc éventuellement leur mort.
Une nouvelle IA danoise qui se nourrit des données médicales, sociales, économiques
Cette nouvelle intelligence artificielle danoise, nommée Life2Vec, dont le fonctionnement ressemblerait à celui de Chat GPT, serait donc capable de prédire les conditions du décès d’une personne. En tout cas, c'est ce qui est vanté par une étude parue dans la revue Nature Computational Science. C’est une étude un peu particulière et pour le moins dérangeante que vient de réaliser une équipe de scientifiques danois et américains, au Danemark. En compilant, dans un algorithme d’Intelligence Artificielle, les données médicales, sociales et économiques de six millions de danois‧es (antécédents médicaux, éducation, mode de vie, revenus, emploi, lieu de résidence, horaires de travail, etc) , l'IA a pu deviner leur futur, donc, la date de leur mort.
« Ces personnes vont-elles mourir ou rester en vie au cours des quatre prochaines années ? »
Pour confirmer les premiers résultats obtenus, les scientifiques ont plus spécifiquement étudié, entre 2008 et 2016, 100 000 profils, âgés de 35 à 67 ans.
La question posée à l'intelligence artificielle semble tout droit sortie d'un film de science-fiction : « Ces personnes vont-elles mourir ou rester en vie au cours des quatre prochaines années ? » L’étude s’est poursuivie jusqu’en 2020 pour la moitié d’entre eux, (puisque la moitié de ce groupe est décédée) ce qui explique que les résultats de l’étude ne soient connus qu’aujourd’hui.
L'IA a prédit le décès de 79% des personnes du groupe test
L'Intelligence Artificielle aurait réussi à prédire le décès de près de 79 % des personnes du groupe test. Et sans surprise, les hommes avec les revenus les plus faibles seraient davantage susceptibles de mourir que les autres. Ce serait donc un résultat bien supérieur aux autres intelligences artificielles existantes, les outils statistiques dont se servent les assureurs obnubilés par l’espérance de vie de leurs client‧es (c'est-à-dire nous). C’est d’ailleurs tout le problème, car si cette étude ouvre de vraies perspectives pour la détection précoce de certains problèmes de santé, des perspectives de luttes contre les inégalités. Comment « s’assurer », dans le même temps, de l’exploitation éthique d’un outil aussi puissant ? Comment protéger nos données personnelles afin qu’elles ne soient pas divulguées aux vautours de la finance ? Des questions éthiques qu'ont soulevé les scientifiques. En attendant, le pitch du logiciel de cette IA boule de cristal propose de vous donner vos risques de mort, mais également de "recevoir des petits conceils personnalisés pour potentiellement rallonger votre vie, en se basant sur votre profil unique", précisant tout de même qu'il ne faut "Pas trop stresser à propos des résultats. Concentrez-vous plutôt sur le fait de vivre une vie saine et épanouissante, dans le présent."