C’est l’histoire de Loopy, un petit castor tout rose, apparu il y a une vingtaine d’années dans un dessin animé sud coréen. Aujourd’hui Loopy fait un carton en Chine auprès des jeunes confrontés au chômage ou à des conditions de travail difficiles.
Lorsque Loopy, un petit castor rose, timide, serviable, est apparu sur les écrans sud coréen en 2003, il a immédiatement fait la joie des enfants. On ne sait pas trop pourquoi, mais une quinzaine d’années plus tard, en 2019, un faux Loopy est apparu d’un coup sur internet sous des traits différents de la version originale. Un Loopy beaucoup plus acerbe et sarcastique qu’à la télévision avec un regard légèrement diabolique. Cette nouvelle version de Loopy, virale, a particulièrement bien fonctionné sur les réseaux sociaux chinois. Le succès fut tel que Loopy, rebaptisé Zangman Loopy, finissait même par disposer d’une chaîne YouTube sur laquelle il racontait, en 7 minutes environ, ses difficultés quotidiennes fictives, notamment ses frustrations au travail. Des plaintes qui ont fait mouche auprès des jeunes chinois en recherche d’emploi ou salariés et exploités. Loopy, ou plutôt Zangman Loopy est devenu la mascotte officieuse des chinois en colère, des chinois mécontents et déçus par le monde du travail…
Il faut dire que la jeunesse chinoise est plus touchée que ses aînés par le chômage et l’inflation, particulièrement à cause de la pandémie de Covid-19. Selon le Bureau National des Statistiques Chinois, en 2023, les 16-24 ans représentaient 20 % des chômeurs du pays. Le fameux 9-9-6, un modèle très répandu en chine qui consiste à travailler de 9h du matin à 9h du soir, 6 jours sur 7 a longtemps permis aux chinois et notamment aux jeunes de vivre décemment. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Le Covid est passé par là et le système est de plus en plus décrié par la jeunesse qui aspire à moins travailler.