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Vous saviez que c’était Erykah Badu qui a lancé le wokisme, en 2008, avec sa chanson, Master Teacher ? Maintenant, oui. L'américaine a fait émerger le mantra «I stay woke», pour signifier la prise de conscience des injustices sociales et raciales.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Dans le journal belge L'Echo, Pierre Thys, directeur du théâtre national en Wallonie-Bruxelles, parle des événements importants de l'année passée dans le monde de la culture et donne ses perspectives pour 2024. Lorsqu'on lui demande s'il pense que le secteur culturel promeut une idéologie "woke", il répond que pour lui, le "wokisme" représente un conflit entre conservateurs et progressistes. Il est surpris de la violence suscitée par les opposants au "woke" et pense que ce mouvement n'est pas aussi violent. Il explique que cela demande juste aux personnes privilégiées d'être plus ouvertes et de reconnaître les réalités du racisme systémique. Selon lui, la société est trop complexe pour universaliser des idées. Il ajoute que certains sujets deviennent trop controversés et que l'on tombe dans un puritanisme excessif. Erykah Badu elle-même a depuis déclaré que le terme lui avait échappé. "Il ne nous appartient plus" a-t-elle déclaré dans une interview, expliquant que ce cri de guerre pour la justice sociale est devenu un stéréotype de dissidence désormais utilisé comme une arme invective conservatrice... 

Ce qui est rassurant, c’est que le théâtre reste une tribune politique et que 2023 a été une bonne année pour attirer du monde dans les théâtres grâce à de nouvelles idées, de nouvelles formes d’expression et un public renouvelé. On sort du Covid !

Bon, si vous voulez entendre le même bilan sur le wokisme en 2023, mais en rigolant un peu, nous vous invitons à regarder le dernier one man show de Ricky Gervais sur Netflix. Il fait parfaitement bien le tour de la question !

Image : Erykah Badu au Montreux Jazz Festival, en 2008 AFP PHOTO / FABRICE COFFRINI