"En ce moment, je suis sous l’eau"… Deux cas de figures justifient l’expression. On peut l’utiliser lorsqu’on est débordé de boulot par exemple, ou lorsque l’on est sous l’eau, au sens propre. Jérémie Morizet, lui, est littéralement sous l’eau. Pas tout le temps, mais souvent, puisqu'il en a fait son métier. En fait, l'ingénieur normand est un très (très) grand champion de plongée sous-marine.

Jérémie Morizet vient de battre le record de France de plongée sous-marine. On ne parle pas de temps resté dans l’eau, mais de profondeur. Ceci-dit, l’un ne va pas sans l’autre, naturellement. L'exploit du natif d'Évreux est exceptionnel. On espère que vous êtes bien assis parce qu'il risque de vous laisser bouche bée. Et bouche bée dans l’eau, c’est la tasse assurée.

Jérémie Morizet est donc descendu 10 806 mètres sous la mer, soit 10 kilomètres et 806 mètres, soit 1 million 80 mille 600 centimètres. On laisse tomber les millimètres, vous avez probablement saisi la démonstration. Grâce à cet exploit technologique et humain, réalisé dans la célèbre fosse des Tonga dans l’océan Pacifique, deuxième fosse la plus profonde connue sur Terre, Jérémie Morizet est entré dans le club très fermé des hommes qui se sont aventurés à plus de 10 000 mètres de profondeur. Le record mondial est détenu par l’américain Don Walsh et le Suisse Jacques Piccard, qui ont atteint une dépression sous-marine de 10 916 mètres en... 1960.

Il a fallu 10 heures à Jérémie Morizet pour atteindre ces 10 806 mètres de profondeur. Le sportif était tout proche du fond de la fosse des Tonga, qui se trouvait à 10 882 mètres sous l'eau, mais comme il ne fait jamais vraiment d’efforts, le Jérém... C'est dommage, il était à deux doigts de toucher le fond…

Image d'illustration : Jérémie Morizet, Deep Ocean Search