Vous connaissez Mizuno ? 

Mizuno est un équipementier sportif japonais qui existe depuis 1906 et qui fait référence dans plein de disciplines comme le baseball, judo, foot, rugby, ski, natation ou encore handball et volley-ball. 

L’équipementier vient de développer un tissu bien particulier, révolutionnaire même, pour habiller les volleyeuses japonaises pendant les Jeux Olympiques. Il s’agit d’un tissu anti-Voyeur.

Oui, en 2024, on en est là, obligé de créer des tissus anti-voyeur pour protéger les corps des femmes. 

Au Japon, le voyeurisme visant les femmes d’une manière générale et les athlètes en particulier est un véritable fléau. Les cas se multiplient, les auteurs des faits ont recours à des caméras infrarouges similaires à celles qu’utilisent les services de sécurité dans les aéroports pour vérifier que les passagers ne cachent rien sous leurs habits. 

Les clichés des voyeurs sont généralement revendus en ligne ou diffusés sur des sites pour adultes. 

Ce nouveau tissu est donc censé empêcher les voyeurs d’opérer. 

Plusieurs fédérations japonaises ont déjà annoncé qu’elles allaient changer les uniformes de leurs athlètes. Lors des Jeux olympiques de Paris, ce sera notamment le cas pour les sportives engagées dans les épreuves d’athlétisme, de volleyball ou de ping-pong.

Vus de l’extérieur, leurs nouveaux vêtements ont l’air tout à fait classiques, mais leurs fibres sont totalement différentes des textiles habituels. Elles ont été conçues pour bloquer les prises de vue utilisant des infrarouges.  

Plusieurs entreprises planchent depuis des années sur ces nouveaux tissus bloquants, dont Mizuno est à l’initiative des recherches. L’entreprise a travaillé, pour l’occasion, avec un spécialiste des minerais et avec un grand imprimeur nippon. Ensemble, ils ont développé ce tissu très flexible qui contient plusieurs couches capables d’absorber les infrarouges et donc de neutraliser les technologies qui permettent normalement de créer de la transparence. 

Sur les photos des voyeurs, les vêtements apparaissent maintenant totalement opaques et ne révèlent plus rien. 

On peut noter que cette initiative de l’entreprise s’inscrit dans la lutte actuelle du pays contre le voyeurisme visant les sportives. Dans le cas de la gymnastique rythmique et sportive, la fédération qui gère les compétitions de collégiennes et de lycéennes mettent en place un dispositif de contrôle, interdisant par exemple l’usage de téléobjectifs de plus de 201 millimètres dans les championnats.

Photo : Modèles portant des maillots de bain sportifs Mizuno de la collection “Speedo”, 9 octobre 2001, Yoshikazu TSUNO, AFP