Si l’on vous dit Ten Ten, ça vous parle ? Cette nouvelle application française qui fonctionne comme un talkie-walkie fait un carton en France.
Lancée il y a un an, il y a encore un mois, presque personne, n’avait entendu parler de Ten Ten. Depuis fin mai, Ten Ten explose les compteurs avec plus de 6 millions d’utilisateurs, dont beaucoup d’ados, qui ont adopté l’application française.
L’application gratuite est même actuellement la plus téléchargée sur iOS et Android en France.
Ten Ten, dont le nom est « un clin d’œil au système de communication radio à courte distance Citizen Band » fonctionne comme un talkie-walkie. Elle permet d’envoyer à ses contacts des messages vocaux en direct, les concluent par le code 10-10 qui signifie « transmission terminée, en attente ».
Il suffit d’appuyer sur la photo de profil d’un contact, de maintenir son doigt appuyé, et de parler. La personne à qui vous adressez votre message entend votre voix en temps réel et peut y répondre tout aussi spontanément. L’utilisateur n’a même pas besoin d’être actif sur l’application ni même d’avoir déverrouillé son téléphone pour que, soudainement, la voix d’un·e ami·e surgisse du haut-parleur de son smartphone.
Rassurez-vous, il est toujours possible de mettre des contacts en sourdine, voire de « couper tout le monde ».
Le succès de Ten Ten, qui doit sans doute beaucoup à TikTok puisque beaucoup de vidéos y circulent depuis le 20 mai, sur lesquelles des personnes se mettent en scène en train de sursauter en recevant un message, inquiète beaucoup.
Plusieurs médias ont partagé des craintes relatives aux données récoltées par l’application et aux perturbations que Ten Ten engendre dans les salles de classes. Même inquiétude au sommet de l’État, où Camille Chaize, la porte-parole du ministère de l’Intérieur, a estimé que le système de vocaux en direct « augmente le risque de harcèlement en ligne et d’intrusion dans la vie privée ». Elle craint, de plus, que des adolescents ne discutent sur l’application avec des inconnus.
Sur la page dédiée à ce sujet sur le site web de Ten Ten, l’application détaille les informations qui sont recueillies parmi lesquelles se trouvent le nom d’utilisateur, le numéro de téléphone, l’adresse IP ou encore les caractéristiques techniques de l’appareil. Une récolte, en somme, assez « standard » pour une application. L’entreprise précise néanmoins que les serveurs, où sont stockées les données, sont situés aux États-Unis.
Alors, phénomène de mode ou retour durable des talkies-walkies ? Une chose est sûre, cette application nous replonge en enfance.