Description

Vous allez écouter les 15 premières minutes de l’émission « Les origines du Tourisme / #3 - XVIIIè - XIXè siècles », qui dure 59 minutes. Pour écouter la suite et plus de 300 émissions complètes d'une heure environ il vous suffit de vous abonner au prix d’un café par mois soit 2€, en suivant ce lien : https://m.audiomeans.fr/s/S-tavkjvmo

Dans le dernier tiers du XVIIIe siècle, de nouvelles manières de voyager se mettent en place. Malgré l’image d’un pays en pleine décadence, autant politique que culturelle, l’Italie continue d’attirer de nombreux visiteurs. Ceux-ci sont, à partir des années 1760, nettement plus nombreux qu’auparavant. Et pour cause : aux jeunes gens de l’élite se joignent les rejetons de la bourgeoisie, les artistes, les poètes, les militaires et les scientifiques. Cela en fait du monde sur les routes de la péninsule italienne ! L’Italie demeure une étape de prédilection du Grand Tour, musée, terre des prêtres et des arts. A défaut de contrée lointaine et inconnue restant à découvrir, les archéologues amateurs et les naturalistes trouvent en Italie un formidable terrain d’observation.

Car tout le monde ne vient pas découvrir la même Italie : tandis que les artistes et les poètes viennent chercher la patrie des Romains, de Virgile et de Dante, les scientifiques leur préfèrent une Italie physique, matérielle, avec ses rochers, ses rivières et ses plantes. A une terre idéalisée, faite de clichés et de préjugés, s’oppose une terre concrète, véritable, à la richesse insoupçonnée. Autre duel : celui qui voit s’affronter l’Italie antique, celle des Romains, et l’Italie contemporaine, celle d’une multitude de royaumes et de peuples, pleinement tournés vers l’avenir, et aspirant à un pays uni.

Toutefois, un changement d’attitude s’opère chez les voyageurs de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Ils se montrent beaucoup plus intéressés par les paysages naturels, et commencent à s’attarder dans les endroits qui n’ont pas encore été domestiqués par l’homme. Le voyage se spécialise : il ne s’agit plus uniquement d’une expédition à but éducatif, il se transforme en une véritable enquête, à la fois naturaliste, économique et historique, caractéristique de l’époque des Lumières. Les guides aussi évoluent. On passe d’un savoir encyclopédique, très dense et plutôt assommant, à une approche brève et globale des lieux visités. C’est que, maintenant, le visiteur ne passe plus deux ans en Italie, mais seulement deux ou trois mois : c’est court pour tout voir ! Alors, on se hâte et on n’accorde plus qu’un regard furtif à ce qu’il y a tout autour de soi. Ces déambulations fournissent les bases du tourisme moderne.