Charles Comiti, Réalisateur intransigeant : filmer l’Ukraine sous les bombes
Réaliser des documentaires en zone de guerre est un métier aussi exigeant que périlleux. Pour Charles Comiti, ce n’est pas seulement un métier : c’est une vocation, un engagement profond pour raconter ce que d’autres préfèrent ignorer. Depuis les premiers jours de l’invasion russe en Ukraine, ce réalisateur arpente les ruines, les tranchées et les lignes de front pour saisir l’âme d’un peuple en résistance.
De Kharkiv à Bakhmout, il filme les regards, les gestes et les choix impossibles d’une jeunesse prise au piège. Une collégienne gratte les cordes d’une guitare, assise sur un monceau de ruines, défiant l’effondrement. Un couple danse sur une place vide, comme pour s’accrocher à une normalité perdue. Un jeune homme évacue sa rage en frappant une porte : « On a le choix entre l’amour et la guerre, et on choisit la guerre ! » Certains s’engagent, d’autres fuient la conscription. Tous témoignent d’un combat quotidien entre l’aspiration à la vie et la brutalité de la guerre.
Malgré les difficultés financières – le manque de sponsors, la rareté des commandes et une industrie frileuse face aux sujets sensibles – Charles poursuit son travail avec une intégrité inébranlable. Refusant tout compromis, il capte la vérité au plus près, donnant une voix à ceux que la guerre tente de réduire au silence.
Dans un monde où le métier de journaliste et de réalisateur documentaire est de plus en plus remis en question, Charles Comiti incarne l’exigence et la vérité. Indomptable et intransigeant, il est l’un de ces rares observateurs qui osent encore aller au bout de leur engagement, quoi qu’il en coûte.