Une heure avec...

Laisser voguer les rêves autant que les pensées, tel est notre programme. Une heure durant, grâce à des artistes ou des philosophes, des écrivains, des politistes aussi, nous chercherons à capter les mille couleurs de notre temps. Ce rendez-vous prend la forme d’une conversation, d’une respiration partagée. Le parcours des invités, et lui seul, nous sert de guide sur le chemin des écoliers.

Philosophe, professeur à la faculté de Strasbourg, Jacob Rogozinski nous avait embarqué, voici quelques mois, dans une très belle aventure intellectuelle et spirituelle en nous parlant de Moïse. Il nous revient par un livre passionnant : « Inhospitalité » (Le Cerf, 144p. 18 €). Alors que nos concitoyens s’interrogent au sujet de l’accueil des étrangers, Jacob Rogozinski nous invite à relire Emmanuel Kant et Jacques Derrida, les acteurs de la Révolution Française, afin de trouver la juste mesure des choses. Rencontre avec un homme de bien, généreux, lucide et lumineux.

Philosophe italienne ayant choisi de vivre en France quand elle a travaillé sous la direction de Paul Ricœur, Ketty Rouf est devenue romancière. Elle publie « Mère absolument », (Albin Michel, 295 p. 20,90€) un récit bouleversant sur la maternité, les désordres que peuvent engendrer le sentiment de toute puissance et le chemin suivi par les enfants pour comprendre leur histoire familiale. Rencontre avec une personnalité lumineuse.

Connaissez-vous Sully ? Bien sûr ! Comme tout le monde, vous vous rappelez l’auteur de la formule : « Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France » ! et vous savez qu’il était protestant. Mais derrière la légende, se cache un homme de guerre autant que d’économie, un calviniste convaincu pourtant capable de convaincre le roi de Navarre de se convertir, avec un argument choc : « la couronne vaut bien une messe ». L’historien Laurent Avezou lui consacre une remarquable biographie : « Sully, bâtisseur de la France moderne » (Tallandier, 605 p. 26,90 €). Pour Fréquence Protestante, il nous décrit cet homme illustre avec un talent consommé.

Sur un fil, entre littérature, écoute et compréhension du monde par la lecture, Isabelle Debray se révèle. Après avoir écrit une histoire de la montagne Sainte Geneviève aux éditions du Cerf, cette femme discrète offre « Dans l’ombre » (Le mercure de France, 64 p. 11 €) portrait de l’homme dont elle partage la vie depuis plus de trente ans. L’évocation des livres et des amours de Régis Debray conduit notre invitée sur les chemins escarpés de la relation avec le public. Et c’est ce qui fait la singularité, osons même le mot, la beauté de cette rencontre : quand tant de gens versent dans le narcissisme, Isabelle Debray se révèle avec une extrême pudeur, préférant parler des autres, du monde qui l’entoure, de ses doutes. Une chance pour Fréquence Protestante.

Michel Vaquin fut le président de notre radio pendant de nombreuses années. Le voici qui retrace son parcours de polytechnicien devenu chef d’entreprise – après avoir travaillé pour de grandes figures de l’industrie nationale. Protestant, cet homme à la fois rigoureux, pudique et rieur explique de quelle manière il a concilié son engagement professionnel et son ancrage spirituel. Rencontre avec un homme très chaleureux.

Alain Finkielkraut compte parmi les personnalités les attachantes et les plus controversées de notre vie publique. « Attachantes » parce qu’il est un homme sincère, passionné, mobilisé par l’exigence d’une culture de qualité, l’ambition d’une réflexion profonde, une inflexible fidélité aux principes de notre république, une vigilance légitime face à l’antisémitisme. Et « controversées » parce qu’en lutte contre ce qu’il estime être une dérive de notre société, il n’hésite pas à tenir des propos qui, parfois, heurtent la sensibilité, les convictions de ceux qui veulent, précisément, transformer les relations sociales, adapter nos références communes au monde actuel. A l’occasion de la parution de son nouveau livre, « Pêcheurs de perles » (Gallimard, 224 p. 19,50€), cet écrivain talentueux, sentimental et cependant rude nous reçoit chez lui.

L’historienne Bénédicte Vergez-Chaignon, bien connue des auditeurs de Fréquence Protestante, présente le nouveau livre, posthume, de Daniel Cordier : « Amateur d’art, alias Caracalla 1946-1977 » (Gallimard, collection Témoins, 267 p. 23 €) dont elle s’est occupée de la publication, mais aussi du Journal de guerre de Paul Morand, paru également chez Gallimard. Au cours de la seconde partie de l’émission, Bénédicte Vergez-Chaignon rend hommage à Robert Badinter et nous donne son point de vue sur la façon dont la mémoire de la Seconde guerre mondiale est aujourd’hui transmise.

Anthropologue, Emmanuel Todd a coutume d’aborder les sujets d’actualité par des biais inattendus, ce qui le fait passer souvent pour un polémiste. Il s’en explique de façon franche, amicale, avec humour – un trait de son caractère qu’on ne lui reconnaît pas toujours. Il vient de publier « La défaite de l’occident » (Gallimard, 370 p. 23 €), un ouvrage qui suscite la controverse. Là encore, il explique pourquoi, comment il estime que l’Ukraine et de ses alliés vont perdre la guerre face à la Russie. Bien entendu, nous l’avons interrogé sur sa manière dont il aborde le protestantisme dans ce nouveau livre. A l’issue d’un entretien chaleureux, se dégage le portrait d’un homme dont on peut ne pas partager les analyses ou les convictions, mais qui mérite une écoute attentive et fraternelle.

Hélène Harter, professeur en histoire contemporaine de l’Amérique du Nord à l’Université de Paris I consacre à Dwight Eisenhower une biographie remarquable, éditée chez Tallandier. Pour Fréquence Protestante, cette femme de science explique de quelle manière le goût de l’Histoire lui est venu, puis elle retrace le destin hors norme d’un général en chef d’origine mennonite qui, au lendemain de la Seconde guerre mondiale, s’est converti au protestantisme.

Romancière, essayiste ayant enseigné la littérature à l’Université, Belinda Cannone publie « Les vulnérables » (Stock 190 p. 19 €), un recueil de nouvelles au cœur duquel se trouve un très bel hommage aux protestants du Chambon-sur-Lignon durant la Seconde guerre mondiale, et tout particulièrement à Daniel Trocmé. Rencontre avec une femme de lettres dont la sensibilité, l’acuité, la générosité nous sont des plus précieuses.

Gérard Mordillat, écrivain et cinéaste de très grand talent, célèbre pour avoir, avec Jérôme Prieur, réalisé de remarquables documentaires au sujet du christianisme, publie ce mois-ci « Les exaltés » (Calmann-Lévy, 375 p. 21,50 €) roman qui met en scène l’opposition de Luther et Müntzer pendant la Guerre des paysans. L’entretien qu’il nous accorde permet de découvrir un homme épris de culture, fidèle à l’héritage qu’il a reçu de son milieu familial et social – le monde ouvrier du vingtième arrondissement de Paris – passionné par l’étude de la Bible et l’exégèse. Une rencontre émouvante à l’occasion de la sortie d’un beau livre.

L’historien Jean-Noël Jeanneney publie coup sur coup deux ouvrages : « Vers un pays lointain » (Flammarion, 27 €) fruit de ses entretiens radiophoniques avec Maurice Sartre, et "Chansons pour mémoire", éle recueil des chansons qu’il a écrite avec le pianiste Antoine Sahler (édité chez Équateurs). Cet homme de science et d’élégance, intellectuel ayant exercé d’éminentes fonctions dans notre vie publique, nous accompagne en cette période intermédiaire qui précède le Nouvel An.

Le nom de Barbara Hendricks évoque bien plus que l’opéra, quoique cette cantatrice ait éclairé de son talent toutes les scènes lyriques de la planète. Américaine ayant vécu, son enfance durant, le temps de la ségrégation, protestante fidèle à son ancrage spirituel, cette artiste n’a cessé depuis plus de quarante ans de lutter contre toutes les formes de racisme. Elle possède aujourd’hui la nationalité suédoise – et suisse – mais reste proche de la France, où sa personnalité n’a jamais cessé d’être aimée. Pour Fréquence Protestante, Barbara Hendricks évoque sa jeunesse, le protestantisme que lui ont transmis ses parents, les études scientifiques et musicales qu’elle a menées de façon parallèle avant de devenir une cantatrice à part entière. Attentive à la situation du monde, elle se montre, comme toujours, ouverte aux autres, généreuse et tendre; mais elle invite à la plus ferme vigilance à l’égard des tendances populistes qui menacent nos démocraties.

Jean-Pierre Le Goff est bien connu des auditeurs de Fréquence Protestante. Sociologue attentif à comprendre les tendances profondes qui travaillent nos démocraties, cet homme de science aux yeux rieurs explore sa propre vie militante dans un nouveau livre passionnant: « Mes années folles, Révolte et nihilisme adolescent après Mai 68 » (Stock et Robert Laffont 426 p. 22 €). Cette plongée dans les années 70 encourage à se méfier des jugements péremptoires d’hier… Et d’aujourd’hui !

Très tôt passionné par les films que ses parents l’encourageaient à regarder à la télévision – tout autant les grands succès populaires avec Louis de Funès ou Jean Gabin que les œuvres de Bergman et Antonioni - le cinéaste Michel Viotte a réalisé son rêve d’enfant : réaliser, lui aussi, des films. A l’occasion de la prochaine présentation de son nouveau film, « Homosexuels et lesbiennes face aux nazisme » (sur France 5), ce documentariste de très haute volée retrace son parcours, évoque ses rencontres – avec Jean Malaurie notamment. Sans nostalgie, mais porté par un élan formidable de gratitude et de fidélité. Rencontre un homme d’images épatant.

Théologien, philosophe et docteur en sciences physiques, Ghaleb Bencheikh est aujourd’hui président de la Fondation de l’Islam de France. Il compte parmi les grandes personnalités de notre vie publique et contribue, par ses interventions pédagogiques ou ses commentaires de l’actualité, à nourrir le débat démocratique. Pour Fréquence Protestante, Ghaleb Bencheikh évoque son enfance, l’influence que son père a exercé sur lui, la façon dont il a su s’en extraire pour se construire, entre fidélité, chemin personnel d’un homme de science au plus haut sens du terme et travail théologique. Français d’origine algérienne, Ghaleb Bencheikh décrit la relation forte qu’il entretient avec les principes de la République ; enfin, bien sûr, il analyse la manière dont l’islam trouve sa place dans notre pays. Une rencontre chaleureuse et fraternelle.

Bernard Cottret fut l’un des amis les plus fidèles de Fréquence Protestante. Historien spécialiste de l’Angleterre moderne, cet homme chaleureux vouait au protestantisme une passion véritable, que n’interdisait pas l’esprit critique. Son épouse, Monique, est également l’une de nos historiennes favorites, qui a consacré nombre de livres au dix-huitième siècle – on citera notamment la biographie qu’elle a rédigée au sujet de Choiseul, parue chez Tallandier. Lorsque Bernard est mort, le 13 juillet 2020, Monique et lui rédigeaient un ouvrage monumental : « L’Europe des Lumières, 1680-1820» pour la maison Perrin. Ce livre est paru voici quelques semaines. C’est avec autant de bonheur que d’émotion que nous consacrons « Une heure avec… » à ce livre aussi rigoureux, riche d’enseignements qu’agréable à lire– nous allions écrire « lumineux». Grâce à Monique et Bernard Cottret, l’Europe des Lumières connaissent une jeunesse nouvelle. A partager sans retenue.

Philosophe passionné par la peinture et la musique, Hadrien France-Lanord nous présente son nouveau livre, « A l’écoute du moderne » (Le Cerf, 387 p. 30 €). Cet agencement d’articles, semblable à quelque marquèterie de pensée, nous instruit, nous élève et nous divertit. Rencontre avec un homme de science ouvert aux autres, guidé par le désir du partage, de la découverte intellectuelle.

Gérard de Cortanze accomplit depuis plusieurs décennies sa double vocation d’éditeur et de romancier - avec un succès considérable. En publiant « Une jeune fille en feu, Christine l’Admirable, sainte et rebelle » (Albin Michel 297 p. 20,90 €) ce narrateur passionné rend hommage à l’une des figures les plus étonnantes de la fin du XIIème siècle. Rencontre avec un homme de lettres… et de fraternité.

L’historien Loris Chavanette publie un nouveau livre passionnant : « Le 14 juillet de Mirabeau, la revanche du prisonnier » (Tallandier, 395 p. 23,50 €). Pour Fréquence Protestante, il analyse comment cet homme persécuté par l’arbitraire des lettres de cachet s’est plongé dans la mêlé de la Révolution pour faire advenir la liberté.

Quel destin que celui de Lionel Duroy, qui devint journaliste pour accomplir sa vocation d’écrivain, qui réussit surtout, contre vents-et marées, vérités et mensonges de son père, à se construire… ! Quelle destinée que celle des juifs de Roumanie, peu connue pourtant, des roumains eux-mêmes, du fait de la propagande monstrueuse appliquée par le régime sous contrôle soviétique. En écrivant « Mes pas dans leurs ombres » (Mialet-Barrault, 252 p. 20 €), Lionel Duroy nous présente – on allait écrire nous livre ! – une part essentielle de la mémoire européenne. Une rencontre bouleversante à bien des titres.

Le grand historien Olivier Wieviorka présente un livre-océan : « Histoire totale de la Seconde guerre mondiale » (Perrin 1072 p. 29 €). Pour Fréquence Protestante, il décrypte les enjeux du conflit le plus atroce de l’histoire humaine et s’interroge sur le point de savoir dans quelle mesure, hélas, une telle épouvante pourrait de nouveau s’abattre sur nous.

Auteur-compositeur-interprète, Yves Duteil compte parmi les artistes français les plus populaires. Ses chansons touchent toutes les générations, par leur bienveillance, leur générosité, leur qualité musicale aussi. Cette année, Yves Duteil fête ses cinquante ans de carrière. Mais Yves Duteil a été pendant 25 ans maire de sa commune, Précy-sur-Marne. Cette expérience l’a profondément marqué, l’a conforté dans ses convictions républicaines et son attachement à quelques principes fondamentaux qu’il s’est toujours efforcé de promouvoir. Attentif à ne rien céder au cynisme et à la malveillance, Yves Duteil persiste et signe. Le 2 novembre prochain, il sera sur la scène des Folies Bergères. A l’approche des fêtes, nous vous encourageons à découvrir deux ouvrages intitulés Chemin d’écriture viennent de paraître : un très bel album paru sous le label Bayard Musique présente l’intégrale de ses disques (16 CD magnifiquement remasterisés) ; un livre édité par L’Archipel contient tous ses textes, commentés, analysés. Par ailleurs, Yves Duteil s’apprête à publier chaque jour une surprise à l’attention des visiteurs de son blog (à l’adresse Yves Duteil.com ) à partir du 12 octobre. En un mot comme en cent, c’est un homme de son temps, plus combatif que l’on croit, qui rencontre les auditeurs de Fréquence Protestante avec bonne humeur mais lucidité.

Pasteur impliqué dans les débats de la Cité, Jean-Pierre Rive est bien connu des auditeurs de Fréquence Protestante, puisqu’il participa à de nombreux rendez-vous sur notre antenne. Le voici qui dévoile son parcours personnel. A l’occasion de la parution de « Traversées libératrices » (éditions Actives et Lumières en Cévennes, 90 p. 10 €) cet homme de foi milite en faveur d’une décroissance synonyme de bien être partagé, d’une meilleure répartition des pouvoirs, une société plus juste. Rencontre un homme généreux, fraternel et attentif à la pensée des autres.

Célèbre médiéviste, Claude Gauvard est une femme de science engagée dans les débats de notre époque. Elle publie « Passionnément Moyen Âge » (Tallandier, 308 p. 21,50 €), un ouvrage qui permet d’aborder les sujets les plus variés, les plus stimulants sur un plan culturel et intellectuel, anthropologique. Une personnalité éclairée de bonne humeur et de rigueur.

Mazarine Pingeot compte à son actif une quinzaine de livres. Philosophe des plus sérieuses – elle est agrégée, docteure dans cette discipline – elle est aussi romancière. Elle publie cette année « Le salon de massage » (Mialet-Barrault, 317 p. 21 €), qui débute comme une réflexion sur les us et coutumes de nos contemporains, qualités de cœur et petits travers, avant de basculer dans le récit sentimental, une quête sérieuse et sensible de l’autre et de soi. Rencontre avec une femme bien connue du grand public dont les exigences, les ambitions, non seulement se déploient, mais se traduisent en ouvrages de plaisir.

André Dewavrin compte parmi les figures les plus étonnantes de la Seconde guerre mondiale. Sous le nom de guerre de colonel Passy, cet homme rigoureux a fondé les Services secrets de la France libre. Le livre que lui consacre Sébastien Albertelli, « Le Colonel Passy, le maître espion du général de Gaulle » (Tallandier, 592 p. 26,90€ ), n’est pas seulement un livre d’histoire, parce qu’il nous invite à réfléchir à la place de la guerre dans le destin des êtres, à la façon dont les femmes et les hommes peuvent se comporter par temps de tragédie.

A l’occasion de la parution de son prochain livre « Le Temps qui passe, la France qui change » (Odile Jacob 336 p. 23,90 €) Jean-François Sirinelli revisite pour vous les grands épisodes de ce que l’on considère souvent comme anecdotique et qui, pourtant, détermine bien des comportements, bien des références, nous voulons dire les éléments qui constituent la culture populaire. La querelle entre Johnny et Antoine, l’apparition de Coluche, le grand succès de « La Boum », de Claude Pinoteau – et son rebond symbolique, « Lol », un film dans lequel Sophie Marceau ne joue plus une fille mais une maman – composent autant de chapitres à la fois scientifiques et divertissants.

En lisant ce titre, peut-être pensez-vous que nous allons parler d’Aristide Briand, des subtilités de la loi de 1905 et l’on en passe. Eh bien non : vous êtes en vacances que diable, et nous avons le devoir de vous reposer des questions plus que récurrentes ! Aussi bien Jean-François Sirinelli va –t-il élargir son champ d’observation, sa focale comme on dit chez les photographes. La place de la religion dans notre vie collective était primordiale, elle est aujourd’hui minoritaire ; ses rites étaient familiers pour tous, ils sont devenus marginaux ; l’exception musulmane enfin suscite inquiétude et incompréhension, fort heureusement tempérées par un esprit d’ouverture à l’Autre dont les protestants sont les plus ardents partisans. Sur tous ces sujets, l’historien nous éclaire et nous propose deux chansons très différentes, bien qu’elles portent sur le même sujet, l’existence depuis la naissance jusqu’à la mort : « Les trois cloches », de Gilles, interprétée par Les compagnons de la chanson, et « Ainsi soit-il » de Louis Chédid.

Une fois encore, Jean-François Sirinelli se montre généreux de ses analyses, décryptant sans verser dans les clichés, les idées reçues, les débats multiples qui ont secoué notre débat public depuis cent cinquante ans. Plutôt que de s’attarder sur les épisodes les mieux connus, l’historien souligne les changements spectaculaires que la vie intellectuelle a connus depuis quarante ans. Pas de chanson cette fois-ci, mais une basse continue : comment penser le monde quand on est Français ?

Plutôt que d’égrainer les événements politiques depuis 1958 à nos jours, un voyage impossible en à peine une heure, Jean-François Sirinelli décrit le caractère, le tempérament de nos chefs d’Etat. Bien entendu, l’auteur du livre « Les Révolutions Françaises de 1962 à 2017» (Odile Jacob, 23,49 €) ne peut éviter d’évoque l’action des Présidents. Mais toujours il a le souci d’éclairer leur façon d’être, ce que l’on pourrait appeler leur rapport au monde. Avec un humour de second degré, nous avons choisi d’illustrer cette émission par la ritournelle d’un artiste protestant : Renaud chante Tonton !

Qu’est-ce que le Baby-boom et selon quels critères appartient-on à cette génération ? Démographie, culture, pratiques sociales, tout y passe ! Avec ferveur et précision, Jean-François Sirinelli décrit les références, les attitudes politiques et les aspirations multiples de ces Français qui ont vu le jour entre 1945 et 1959, dont il a raconté le destin dans un livre : « Génération sans pareille » (Tallandier, 288 p. 17 €). Pour illustrer cette émission, Michel Delpech entonne « Wight is Wight ». tout un programme de fleurs et de rêves…

Dès la Révolution Française, la Nation et la Loi constituent ce que Jean-François Sirinelli nomme l’écosystème républicain. Passant en revue les alternances de régimes politiques l’historien veille à dégager les grands enjeux de chaque époque et la façon dont notre imaginaire collectif en a été transformé. L’avènement de la République a pris son temps, mais il était en germe dès la Fête de la Fédération, le 14 juillet 1790, événement qui donne le « la » de notre fête Nationale. Comme en clin d’œil, cette première émission s’achève par la diffusion de l’intégralité de La Marseillaise. Accrochez-vous !

En publiant son nouveau livre, « Où de vivants piliers » (Gallimard, 188 p. 18 €) Régis Debray ne se contente pas de rendre hommage à des aînés qui l’ont marqué, parfois guidé, souvent inspiré. Il nous encourage à vivre au milieu des livres. Voilà pourquoi l’entretien qu’il nous accorde est, une fois n’est pas coutume, accompagné d’écrivains lisant leur textes.

Le 8 juillet prochain sera commémoré le quatre-vingtième anniversaire de la mort de Jean Moulin. Pour lui rendre hommage, et faire aussi comprendre les complexités auxquels se heurtaient les mouvements de la résistance intérieure, une fois n’est pas coutume, l’émission n’est pas consacrée à une seule personne mais à la geste héroïque, et pourtant si tragique, de la Résistance Française, en compagnie de l’historienne Bénédicte Vergez-Chaignon et du journaliste-enquêteur Emmanuel Lemieux.

Professeur émérite de Littérature Française à l’Université Paris-Sorbonne, Franck Lestringant vient de publier une nouvelle édition de « La Symphonie Pastorale », en collection de poche Garnier Flammarion. Pour Fréquence France, il retrace son propre parcours, enfant de Normandie ayant dès son plus jeune âge vécu au milieu des livres, élevé dans le protestantisme, ouvert à Jules Verne et se spécialisant dans l’étude de la Renaissance. Puis il analyse l’œuvre et la place d’André Gide, éminente figure du protestantisme français qui joua un rôle considérable dans la vie intellectuelle de notre pays durant la première moitié du XXème siècle. Franck Lestringant ne manque pas, cependant, comme il est normal, de réprouver le comportement condamnable de Gide à l’égard des garçons mineurs.

Directeur d’Etudes à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, l’universitaire Dominique Avon est l’un des plus grands spécialistes de l’Islam. Pour Fréquence Protestante, il évoque un peu son parcours personnel et surtout présente une analyse aussi complète que subtile des questions qui se posent, aujourd’hui, en France, à propos de l’Islam.

Le professeur Didier Sicard n’est pas seulement l’ancien président du Comité Consultatif National d’Ethique, maintes fois sollicité par les médias lorsque des questions portant sur la santé s’invitent dans le débat public. Il est médecin, certes, mais son ancrage protestant, ferme et constant (qu’il tient de sa mère) est celui d’un homme ouvert aux autres, évitant l’ostentation mais toujours attentif à la personne humaine quand il s’agit de prodiguer des soins. Didier Sicard est bien connu des auditeurs de Fréquence Protestante. Mais au cours de cet entretien, il nous livre beaucoup de lui: sa jeunesse, la façon dont il a exercé son métier – nous allions écrire sa mission – la manière dont il perçoit le monde actuel. A cent lieues de ces intellectuels ratiocineurs pour qui «tout était mieux avant », cet humaniste intransigeant – notamment vis-à-vis de l’antisémitisme et de l’extrême droite – nous encourage à vivre, à vivre pleinement, dans l’espérance et la fidélité. Rencontre avec un homme de science à la fois généreux, pudique et tendre.

Tout jeune passionné par le cinéma, Serge Toubiana devint journaliste, l’un des piliers de la fameuse revue « Les cahiers du cinéma », publia de remarquables ouvrages consacrés au septième art, tout en exerçant de hautes responsabilités – notamment la direction de la Cinémathèque Française. Il est le maître d’œuvre de « Mon petit Truffe, ma grande Scottie – 1960-1965 » (Denoël, 464 p. 29,90€), correspondance entre Hélène Scott et François Truffaut. Pour Fréquence Protestante, il évoque sa propre histoire, les cinéastes qui l’ont marqué, mais bien sûr aussi le merveilleux François Truffaut.

Le désir de vivre en paix ne s’est pas seulement manifesté au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Sylvain Venayre, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Grenoble-Alpes, en témoigne, à l’occasion de la parution de son nouveau livre: «Les guerres lointaines de la paix» (Gallimard, 362 p. 22,50 €). Cet historien du monde sensible, disciple d’Alain Corbin, nous fait découvrir, au-delà des questions géopolitiques, un imaginaire collectif rarement étudié.

Issue de la prestigieuse lignée fondée par son grand-père Aimé, Yoyo Maeght a, depuis son plus jeune âge, fréquenté les plus célèbres artistes du vingtième siècle : Picasso, Chagall, Calder, Miro. Toujours à l’affût des avant-gardes, mais attentive à distinguer les créateurs authentiques des imposteurs, animée de la conviction que l’art peut et doit être porté au plus grand nombre sans perdre son caractère transgressif, Yoyo Maeght est une femme passionnante et passionnée. Pour Fréquence Protestante, elle évoque la mémoire de son grand-père, l’apport important de son père, et la manière dont elle assume et transmet cet héritage exceptionnel-dont elle a raconté les aventures dans un ouvrage, « La saga des Maeght » (Robert Laffont, 336 p. 21,50 €). Une rencontre joyeuse et stimulante.

Anthropologue et chargée de Recherches au CNRS, en poste au groupe Société, Religions, Laïcités de l’EPHE, Florence Bergeaud-Blackler est spécialiste de la normativité dans le société islamique dans les sociétés sécularisées. Décrivant depuis longtemps l’influence des salafistes et des Frères musulmans sur le continent européen, elle a publié voici quelques semaine: « Le frèrisme et ses réseaux, l’enquête » (Odile Jacob 400 p. 24, 90 €). Cette femme courageuse qui, menacée de mort, est contrainte de vivre sous protection policière, nous alerte avec précision sur la stratégie des Frères musulmans et dénonce la complaisance d’un certain nombre d’intellectuels ou de groupes politiques à l’endroit des menaces que représente ce mouvement.

Pasteur à Marseille durant de nombreuses années, Werner Burki nous présente à la fois son propre parcours et son implication dans une ville aux mille visages. Quelques semaines après le drame qui a de nouveau éprouvé la deuxième ville de France, il nous paraissait nécessaire et constructif d’écouter Werner Burki, protestant exigeant et chaleureux.

De quelle manière un moment marquant de l’Histoire peut-il éclairer les débats contemporains? Eric Branca vient de publier: «L’aigle et le léopard» (Perrin, 432 p. 23,50 €), analyse de la fascination d’une grande partie des élites anglaises pour l’Allemagne nazie. Par le biais de cette étude, il nous montre que la clairvoyance et la lucidité sont plus faciles à saisir et porter sur le passé que sur les problèmes géopolitiques du présents…

Dans quelle mesure l’épopée napoléonienne peut-elle nous servir de leçon ? Franck Favier vient de publier « Le maréchal Ney » (Perrin, 400 p. 24 €). Cet historien passionné nous fait découvrir le parcours d’un général timide – eh oui- capable du meilleur comme du pire, emblème d’une aventure collective qui n’est pas si lointaine. Rencontre avec un homme de science aussi méticuleux que chaleureux.

Historien du temps présent, François Dosse a coutume d’analyser la vie intellectuelle de notre pays. C’est dans ce contexte qu’il a, notamment, publié voici quelques années la biographie de Paul Ricœur. Ce printemps, le voici qui nous propose une somme à la fois méticuleuse et gourmande au sujet de la littérature française contemporaine. «Les vérités du roman» (Le Cerf, 677 p. 34 €) donne à comprendre de quelle façon les romanciers d’aujourd’hui travaillent, associant la mémoire à la fiction, l’histoire à l’imagination à la réalité.

Journaliste grand reporter, Mémona Hintermann est connue pour avoir affronté les zones de guerre les plus dangereuses de notre histoire récente afin d’informer nos concitoyens de la manière la plus précise et la plus honnête possible. En publiant «Une journaliste ne devrait pas dire ça?» (Hugo Doc 348 p. 18,55€), cette femme courageuse nous dévoile bien des aspects de son engagement sur le terrain. Celle qui siégea en tant que membre du Conseil Supérieur de l’Audiovisuelle nous fait aussi partager son point de vue sur le paysage médiatique d’aujourd’hui. Rencontre avec une personnalité passionnante.

L’historien Edmond Dziembowski publie chez Perrin « La main cachée », passionnante analyse d’un phénomène propre aux périodes de crise collective que l’on appelle aujourd’hui le complotisme et qui, dans notre pays, a pris naissance pendant la Révolution. Cet homme de science, professeur émérite à l’Université de Bourgogne-Franche Comté, considère que la raison ne peut suffire à lutter contre cette sinistre illusion qui consiste à croire qu’un invisible complot guide le destin des Hommes.

Alexandre de Vitry, quoique jeune encore, est l’auteur d’une œuvre déjà conséquente, qui brille par son ambition, sa rigueur et son ouverture d’esprit. Maître de Conférences à la Sorbonne, il publie « Le droit de choisir ses frères ? Une histoire de la fraternité » (Gallimard, 440 p. 24€). Cette remarquable étude associe l’analyse de la fraternité dans la culture antique et dans le judéo-christianisme, à l’histoire littéraire. Un parcours au cours duquel Vitry se montre un guide précis, joyeux… Fraternel !

Christine Orban, romancière bien connue, aime parfois rédiger des biographies teintées d’imagination, sur le modèle des fameux ouvrages de Stephan Zweig. Elle vient de publier « Soumise » (Albin Michel, 288 p. 20,90 €), un récit lumineux consacré à Jacqueline Pascal. La sœur de Blaise était, elle aussi, géniale ; mais elle eut la malchance de naître en un siècle indifférent au talent d’artiste des femmes. Une rencontre au cours de laquelle Christine Orban décrit la relation forte qu’elle entretient avec la littérature, la spiritualité, le bonheur de vivre.

Valentine Zuber compte parmi les personnalités protestantes d’aujourd’hui. Directrice d’Etudes à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, elle est connue pour être une spécialiste de la laïcité. Mais le champ d’investigation de cette historienne agrégée de géographie dépasse très largement cette question. Pour Fréquence protestante, cette femme attentive aux mouvements du monde explique sa démarche intellectuelle et dévoile, avec pudeur et cependant bonne humeur, quelques aspects de son imaginaire personnel.

Jeune historien, par ailleurs officier de la Marine nationale, Benjamin Azoulay publie chez Perrin «Abel Bonnard, plume de la collaboration». Ce livre passionnant nous permet d’appréhender le chemin tortueux d’un écrivain promis à un bel avenir mais pas assez talentueux pour s’imposer vraiment, qui devient un authentique fasciste, dès les années vingt, puis l’ardent partisan de la collaboration avec les nazis durant l’Occupation. Benjamin Azoulay, sans complaisance, nous offre un portrait saisissant de vérité, mais encore une implicite réflexion sur les fautes commises par des littérateurs engagés.

Spécialiste des États-Unis, Nicole Bacharan fait partie des personnalités bien connues de nos concitoyens. La voici qui présente un livre bouleversant, «La plus résistante de toutes» (Stock, 372 p. 21,50€), hommage à sa mère, jeune femme engagée dans la Résistance. Un ouvrage qui nous donne à réfléchir sans jamais nous faire la leçon, qui nous émeut sans jamais verser dans le pathos.

Pour amorcer l’année, nous avons le plaisir de retrouver l’une des personnalités les plus emblématiques du protestantisme français. L’historien Patrick Cabanel est un auteur sensible autant qu’un analyste méticuleux. Il vient de publier L’Épervier de Maheux chez Le Bousquet-La Barthe Editions, (150 pp. 16 €), ainsi que le troisième volume du monumental Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours » (éditions de Paris, Max Chaleil), qu’il dirige en compagnie d’André Encrevé. Rencontre avec un homme subtil et chaleureux.

Écrivain, musicologue, journaliste et producteur d’émissions de radio, Benoît Duteurtre est un homme orchestre ou, pour mieux dire, un homme de l’art, tant la musique, la littérature et la peinture l’inspirent. Il vient de publier «Dictionnaire amoureux de la Belle et époque et des Années-folles» (Plon, 656 p. 25 €) merveilleux hommage au rayonnement culturel de la France durant les trente premières années du vingtième siècle. Pour Fréquence Protestante, Benoît Duteurtre analyse avec bonne humeur et méticulosité ses passions, ses engagements.

Écrivain, auteur-compositeur de chansons très célèbres (notamment pour Yves Montand, Julien Clerc, Alain Souchon), David McNeil est aussi le fils du peintre Marc Chagall. En publiant «Quelques pas dans les pas d’un ange» (Gallimard, 220 p. 25 €) livre de souvenirs familiaux richement illustré, cet homme sensible à la culture cosmopolite, au parcours non conventionnel, dévoile beaucoup de son imaginaire. Une rencontre émouvante.

Professeur à l’université de Bourgogne-Franche Comté, Stéphane Ratti vient de traduire et de présenter le volume « Histoire Auguste et autres historiens païens » dans la bibliothèque de la Pléiade. Pour Fréqunce Protestante, il explique ce qu’a été le paganisme et le bouleversement qu’a engendré la conversion de Constantin.

La philosophe Sylviane Agacinski n’intervient jamais dans les débats de la Cité sans raison. Voilà pourquoi sa parole a du prix. Son nouveau livre, « Face à une guerre sainte » (Le Seuil, 182 p. 18 €) nous alerte sur les ravages causés non seulement par l’idéologie des islamistes mais encore par l’aveuglement de certains de nos concitoyens qui, mobilisés à juste titre par la lutte contre le racisme et les discriminations, relativisent la menace de l’islamisme au sein de notre société. Femme de gauche fidèle à la république, attentive à l’étude, à la compréhension, au respect des religions, Sylviane Agacinski nous invite à la lucidité. Une rencontre stimulante avec une intellectuelle vigilante qui reste ouverte à l’altérité.

Danièle Sallenave, autrice et membre de l’Académie Française, publie «Rue de la justice», (Gallimard, 357 p. 22 €) magnifique hommage à son arrière grand-mère, à Victor Hugo, à l’idéal républicain dont les protestants (et les juifs) ont été les ardents partisans. Pour Fréquence Protestante, cette femme de lettres affirme avec énergie la nécessité de prendre en considération les Français dont la vie matérielle est parfois précaire, ou simplement difficile, mais dont les espérances et les ambitions méritent le respect.

Pierre Manent, philosophe et directeur émérite de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, publie un essai passionnant: «Pascal et la proposition chrétienne» (Grasset, 427 p. 24 €). Confrontant la pensée de l’auteur des «Provinciales» à des philosophes qui l’ont précédé ou bien qui lui ont succédé (parmi lesquels Jean-Jacques Rousseau) notre invité creuse le sillon d’un christianisme exigeant. Catholique assumé, Pierre Manent se révèle, comme toujours et contrairement à ce que l’image qu’en donne parfois les médias, un homme de dialogue et d’ouverture.

Le nouveau président de la Fédération Protestante de France, Christian Krieger, est un homme sensible et rigoureux, conscient de l’ampleur de ses responsabilités, soucieux de faire vivre les principes et les engagements qui sont les siens, les nôtres aussi. Pour Fréquence Protestante, il évoque son enfance en Alsace, la façon dont il a mené son parcours de pasteur, et présente les grands enjeux qui se présentent à lui.

Michel Winock est le grand historien de la vie politique française. A l’occasion de la parution de « Gouverner la France » (Gallimard, 1216 p. 33 euros), volume qui réunit des ouvrages analysant différentes crises traversées par notre pays, des portraits du général de Gaulle ou de François Mitterrand, le voici qui démontre que notre actualité prend sa source dans des structures anciennes, mais il souligne aussi les points de rupture qui nous éloignent du passé. Rencontre avec un sage, qui ne cultive pas la nostalgie

Gaël Giraud est un économiste, et prêtre jésuite français. Spécialiste en économie mathématique, directeur de recherche au CNRS,

Cette artiste protestante n’est pas seulement pianiste : éprise de littérature comme peu de ses consœurs et confrères le sont, Anne-Lise Gastaldi nous explique de quelle manière elle a conçu l’un des hommages les plus originaux que l’on puisse rendre à Marcel Proust. Le livre-disque dont elle a initié et dirigé la conception se nomme « Ecrits dans une sorte de langue étrangère » (édité par le label Elstir). Il associe deux disque à près de soixante dix pages de textes inédits, rédigés par Belinda Canonne, François Hartog et de multiples écrivains, comédiens, street artistes… Une rencontre avec une femme étonnante

Pierre Larrouy compte par mi les observateurs les plus subtils de notre vie politique. Auteur d’un ouvrage intitulé « Cabinet noir » (à paraître chez Entremises éditions), cet analyste nous dépeint la société Française telle qu’il la voit, telle qu’il la perçoit, telle qu’il imagine qu’elle puisse évoluer. Un rendez-vous qui nous éloigne des commentaires ordinaires et nous invite à déceler les mouvements qui travaillent en profondeur notre vie collective.

Romancière engagée dans la lutte contre toutes les formes de racisme, Cloé Korman publie « Les presque sœurs » (Le Seuil, 256 p. 19 €) bouleversant récit inspiré par le destin tragique de sa famille, en grande partie exterminée par les nazis. Portrait d’une jeune femme dynamique et tendre, qui travaille auprès du nouveau ministre de l’Éducation Nationale.

Antoine Boulant nous invite à comprendre, analyser, critiquer enfin le parcours de Robespierre, personnage hors-norme de la Révolution auquel il vient de consacrer un ouvrage remarquable : « Robespierre, la vertu et la Terreur » (Perrin et Bibliothèque Nationale de France, 256 p. 25 €).

La parution du deuxième volume de ses Mémoires (« Le rocher de Süsten, de Radio France au Bicentenaire de la Révolution », Le Seuil, 420 p. 25 €) permet à Jean-Noël Jeanneney de nous faire réfléchir à ce que représente l’intérêt général dans le domaine de l’information, de nous éclairer sur les enjeux d’une commémoration historique

L’un des plus grands éthiciens protestants, Denis Müller, nous présente son parcours intellectuel et spirituel, ainsi que son nouveau livre, « Tristesse et métaphysique terrestre » (Le Cerf, 240 p. 22, 00 €), Rencontre avec un homme de foi, de convictions, épris de liberté.

Historienne reconnue dans le monde pour la qualité de ses travaux, Annette Wieviorka publie « Tombeaux, autobiographie de ma famille » (Le Seuil, 376 p. 21 €). Récit bouleversant, rédigé de façon très pudique, attentive, cet ouvrage fait revivre des juifs polonais dont la langue était le yiddish, aimant la France avec ferveur, courageux, parfois rugueux mais toujours tendres. Un des grands livres de la rentrée.

Et si, pour finir en beauté la saison, nous parlions de cuisine ? Jennifer Martin nous présente sa démarche, inspirée par une culture chrétienne et la sensualité des saveurs. En concevant son nouveau livre, « Je cuisine au fil des saisons, 60 recettes saines et gourmandes » (Hugo et Cie, 15,95€) cette femme rigoureuse et joyeuse propose des repas fondés sur la convivialité, la juste mesure des calories, la bonne humeur et l’imagination. Rencontre avec une personnalité solaire à l’amorce de l’été.

Lucien Jaume est philosophe et politiste, directeur de recherches émérite au CNRS et membre du Cevipof (Centre de Recherches Politiques de Sciences Po). Pour Fréquence Protestante, il accepte d’analyser la situation politique de notre pays, à la lueur des œuvres de François Guizot, d’Edgar Quinet, Benjamin Constant –trois grandes figures de la pensée protestante- Mais aussi de Jules Michelet. Signalons que Lucien Jaume a publié récemment «L’éternel Défi, L’Etat et les religions en France des origines à nos jours» (Tallandier, 442 p. 23,50 €) et qu’il présentera son ouvrage à Sciences-po (1, place Saint Thomas Paris 7ème salle K.031 ou bien par Zoom: https://sciencespo.zoom.us/j/94201919000)

Journaliste et historien spécialiste des questions militaires, Pierre Servent publie chez Perrin « Les sept vies d’Adrien Conus », récit passionnant qui retrace l’existence d’un Compagnon de la Libération dont le parcours éclaire un des aspects les plus classiques et pourtant les moins relatés : la transgression de la discipline et le goût de l’aventure.

L’inceste est un crime. Prendre conscience de ce que l’on a subi, surmonter la douleur (et parfois la culpabilité que les proches voudraient vous faire porter) se construire enfin, telles sont les étapes aujourd’hui bien connues que franchissent, avec plus ou moins de réussite, les victimes de crime. Hélène Natier a publié « Presque rien ! Une histoire d’inceste » (Editions Kawa, 220 p. 23,95 €). Elle nous offre un témoignage d’autant plus bouleversant qu’il est porté par un tempérament lumineux, un esprit généreux.

L’historienne Fanny Cosandey compte parmi les meilleures de sa génération. Tout à la fois marquée par un éclectisme de principe et par un goût de l’écriture qui porte le lecteur à chaque instant, cette femme de science publie « Reines et mères, famille et politique dans la France d’Ancien Régime » (Fayard 292 p. 20,90 €). Un ouvrage anticonformiste par son approche d’un sujet pourtant classique.

Antoine Compagnon, professeur émérite au Collège de France, publie ce printemps « Proust du côté juif » (Gallimard, 424 p. 32 €), passionnante enquête sur les relations que l’auteur de « La Recherche » entretenait avec la religion de sa famille maternelle. Pour Fréquence protestante, ce chercheur de haute volée, pédagogue mondialement reconnu, retrace son parcours atypique, celui d’un fils de militaire, polytechnicien qui, passionné par Stendhal- et d’autres romanciers- depuis son plus jeune âge, est devenu l’un des meilleurs analystes littéraires de notre temps.

Présidente de l’Église Protestante Unie de France, Emmanuelle Seyboldt a été pasteure à vingt quatre ans. Ce parcours exceptionnel, d’une femme ayant eu cette vocation dès l’enfance, d’une mélomane engagée dans la vie culturelle et sociale de Saint-Étienne, d’une personnalité sachant écouter l’autre, devrait toucher le cœur et l’esprit des auditeurs de Fréquence Protestante.

Politiste bien connu des Français, Stéphane Rozès est un homme imprégné d’Histoire mais aussi d’une réflexion philosophique nourrie par la fréquentation des grands textes théologiques. Pour Fréquence Protestante, il évoque son parcours et livre un diagnostic particulièrement prégnant sur l’état de notre pays.

Professeur émérite à l’Institut d’Études Politiques de Grenoble, Pierre Bréchon fait partie des experts ayant toujours échappé au conformisme de pensée. Optimiste sans naïveté ni mièvrerie, cet homme de science et de montagne ouvre des chemins qu’il est délicieux de parcourir.

Comment devient-on l’historien des penseurs et de leurs idées? François Dosse, professeur émérite à l’Université Paris XII, a, notamment, rédigé une biographie intellectuelle de Paul Ricoeur. Proche du philosophe protestant, cet homme de science publie «Macron ou les illusions perdues», (Le Passeur, 409 p. 21 €). Pour Fréquence Protestante, il évoque son parcours personnel et propose une analyse de notre époque.

Théologien, écrivain, éditeur, Jean-François Colosimo nous dévoile son parcours personnel, son itinéraire intellectuel, profondément ancré dans le refus de l’individualisme et du nihilisme, inspiré par le dialogue avec l’autre. A rebours des clichés que véhiculent un certain nombre d’olibrius qui se prétendent observateurs du monde, il porte un regard critique mais profondément fraternel sur notre temps, notre société, notre pays.

Journaliste, écrivain, cinéaste et même auteur de chansons, Philippe Labro fait partie des personnalités les plus marquantes de notre vie publique. Attentif aux soubresauts de notre temps, cet homme toujours alerte évoque évidemment son parcours exceptionnel. Mais à l’occasion des soixante ans de la signature des accords d’Évian, il présente aussi «L’Algérie en direct», un album richement illustrés conçu par la revue Historia et les éditions du Cerf, ainsi que la réédition en collection folio de son récit formidable, paru en 1967, «Des feux mal éteints».

Arnaud Teyssier compte au premier rang des grands fonctionnaires, imprégnés du sens de l’intérêt général, qui font œuvre d’historiens de la vie politique. Pour Fréquence Protestante, l’homme qui vient de faire paraître, en compagnie d’Hervé Gaymard, « Demain la Vème République ? » (Perrin, 414 p. 23 €) relate son parcours et décrit de quelle manière, à quelles conditions, le gaullisme peut encore inspirer notre pays.

Historienne spécialiste du dix-huitième siècle, Monique Cottret nous invite à réfléchir avec rigueur, humilité, mais aussi, parfois, avec un brin d’humour aux problèmes de notre temps.

Le philosophe Philippe Gaudin, directeur del’Institut Européen en Sciences des Religions, propose une analyse de la situation traversée par la société Française, tant sur le plan moral et symbolique que sur le plan politique

L’Histoire peut-elle éclairer la relation que nous entretenons avec un virus et, d’une façon générale, avec la maladie ? Yves-Marie Bercé, historien connu pour ses travaux sur l’époque moderne, membre de l’Institut, dont l’ouvrage «La naissance du vaccin» vient de paraître aux éditions du Cerf (352 p. 9,50€) nous donne à réfléchir dans une perspective de longue durée.

Historien et politologue, maître de conférences titulaire à Sciences Po Paris. Dans cet entretien avec Frédérick Casadesus, il jette un regard aigu sur la situation politique telle que la pandémie vient de la redessiner.

Le comédien Didier Sandre, petit-fils de pasteur, explique de quelle façon le protestantisme l’a marqué, par quels chemins il a dû s’en éloigner pour devenir un artiste, enfin l’équilibre auquel il est parvenu, conjuguant la fidélité à son ancrage spirituel et ce que l’on peut nommer une sereine liberté.

Michèle Valentin compte parmi ces êtres qui construisent leur existence par des voyages et qui donnent à leurs voyages la puissance d’une existence à part entière. Après avoir parcouru la planète, elle a rencontré Marcel Jullian, écrivain, scénariste , éditeur, un personnage éclectique et sédentaire, dont elle devint l’épouse pour plus de vingt ans. Puis elle reprit le chemin des terres lointaines. C’est à l’amour de la littérature et de la vie que l’émission vous invite.

Professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paris I-Sorbonne, Alya Aglan a vu le jour au Caire. A l’occasion de la parution de son nouveau livre, La France à l’envers, la guerre de Vichy (Gallimard, collection Folio histoire, 752 p. 11,50 €) cette femme de science, amoureuse de la littérature classique et romantique invite à réfléchir à ce que représente notre pays dans le monde, à lutter contre le rejet de l’autre d’une manière plus efficace que par des invectives ou des leçons de morale.

Les États-Unis d’Amérique, nation familière et lointaine aux Français, n’ont jamais paru si divisés : la personnalité du président Donald Trump y est sans doute pour beaucoup. Mais ce personnage contestable et contesté, n’est-il qu’un détonateur ? Ou bien le reflet d’une société fracturée ? Spécialiste reconnu des États-Unis, Didier Combeau présente un nouveau livre : « Être américain aujourd’hui » ( Gallimard, 282 p. 20 €). Pour Fréquence Protestante, il analyse les spécificités de la société américaine et s’interroge sur les ressemblances ou discordances qui caractérisent la France et la Première puissance mondiale

« Ecrivain-reporter, aventurier, héros des deux guerres mondiales, Joseph Kessel compte parmi l es plus écrivains du siècle dernier. Serge Linkès, maître de conférences à l’université de La Rochelle, en relate le parcours et décrit le style, alors que les romans et récits de Kessel paraissent dans la collection de la Pléiade.

Adèle Van Reeth est philosophe. Productrice pour France Culture, animatrice à la télévision, cette femme de science- qui pratique aussi la varappe- estime essentiel de transmettre la connaissance au plus grand nombre. En publiant La vie ordinaire ( Gallimard, 189 p. 16 €) elle montre que rien n’est banal dans les gestes que nous réalisons chaque jours sans toujours y penser. Pour Fréquence Protestante, Adèle van Reeth explique sa démarche, associant la littérature à la réflexion, l’intime au public.

Jean-Louis Debré a occupé certaines des plus hautes fonction de notre République : ministre de l’Intérieur ( et à ce titre il fut en charge des cultes), président de l’Assemblée nationale, président du Conseil constitutionnel. Aujourd’hui retiré de la vie publique, il publie Une histoire de famille (Robert Laffont 267 p. 21 €), merveilleuse galerie de portraits de ses ancêtres au sein de laquelle son arrière grand-père, rabbin, son grand-père, fondateur de la pédiatrie moderne, et son père, homme d’Etat bien connu, tiennent une place essentielle. Pour Fréquence Protestante, Jean-Louis Debré décrit l’indéfectible attachement que sa famille et lui-même vouent à la France.

Karol Beffa n’est pas seulement l’un des compositeurs les plus importants de notre époque : il fut d’abord enfant comédien, puis il intégra l’Ecole Normale Supérieur, obtint de brillants diplômes en histoire, en philosophie, devint même ingénieur ; il fut reçu premier à l’agrégation de musicologie, rédigea une thèse de doctorat consacrée à Ligeti. Portrait d’un homme au parcours intellectuel et artistique éblouissant.

Une femme engagée dans l’église catholique, Isabelle Morel, évoque son parcours personnel, où le savoir et la foi, l’espérance et le réel se conjuguent de manière essentielle. Dans son nouveau livre, «Transmettre la foi en temps de crise» ( éditions du Cerf, 144 p. 10 €), cette théologienne aguerrie invite le clergé de Rome à apporter des réponses convaincantes au scandale des abus sexuels, aux bouleversements climatiques, à la révolution numérique

Belinda Cannone. Rencontre avec la romancière et essayiste, dont la production romanesque débute en 1990, avec Dernières promenades à Petrópolis (réédité en poche en 2013, sous le titre L’Adieu à Stefan Zweig). À partir de l’année 2000, Belinda Cannone commence à écrire des essais, comme La tentation de Pénélope (éd.Stock), dont il sera notamment question ce soir.

Loris Chavanette, historien, spécialiste de la Révolution française, et auteur du roman La fantasia (Albin Michel/janvier 2020).

Jean-Noël Jeanneney, né le 2 avril 1942 à Grenoble, est un historien et homme politique français. Spécialiste d’histoire politique, culturelle et des médias, il a été notamment président de Radio France et de Radio France Internationale, président de la Mission du bicentenaire de la révolution française et de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen. Au début des années 1990, il est par deux fois secrétaire d’État, avant de président la Bibliothèque nationale de France, de 2002 à 2997. Il s’entretient «en ami» avec Frédérick Casadesus

Philosophe et historien, Lucien Jaume publie « L’éternel défi, l’État et les religions en France des origines à nos jours » (Tallandier, 448 p. 23,50 €). Pour Fréquence protestante, cet homme à l’esprit libre analysera la situation que connaît l’Europe depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, puis il expliquera de quelle façon les rapports entre les Eglises et l’Etat constituent l’un des révélateurs les plus marquants de notre Histoire collective.

Professeur à la Sorbonne, auteur de nombreux livres qui font autorité sur l’histoire des Etats-Unis, André Kaspi compte parmi les hommes de science qui n’aiment rien tant que de braver les idées reçues- sans prendre la pose pour autant. Républicain de conviction, fidèle au judaïsme, il se montre à la fois pudique et chaleureux, doté d’un humour dénué de dérision, rigoureux dans l’exercice de son métier. Portrait d’un humaniste véritable.

Journaliste et éditorialiste français, Christophe Barbier est aussi passionné de théâtre depuis son plus jeune âge. Il vient de publier « Le manteau de Thespis, Théâtre et démocratie » dans la collection « Placards et Libelles (2,50 €). Pour Fréquence Protestante, cet ancien normalien fidèle à sa Haute-Savoie natale explique les liens étroits, parfois difficiles, qui l’art de la scène aux affaires de la Cité

Spécialiste de l’histoire de la guerre, Joël Cornette est aussi un observateur sensible du pouvoir politique. En publiant « Le roi absolu, une obsession française » chez Tallandier ainsi que la biographie d’Anne de Bretagne chez Gallimard, il nous invite à regarder derrière notre épaule avant de penser l’avenir.

Historienne et femme de lettres, Brigitte Krulic vient de publier une remarquable biographie de Flora Tristan chez Gallimard. Elle retrace le parcours de cette pionnière du féminisme et du combat syndical. Une rencontre éclairée par la bonne humeur autant que par le souci de la justice sociale.

Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Thonon, décrit le chemin d'un homme atteint par la maladie de Charcot dans un ouvrage intitulé "Comme un léger tremblement" (Mialet-Barrault, 176p, 18€). Ce roman, que la mort d'un de ses amis intimes lui a inspiré, nous offre une leçon remarquable de courage, d'humilité, mais aussi d'espérance.

Historien de la Révolution française, Jean-Clément Martin publie aux éditions Passés/Composés deux ouvrages: une «Infographie de la Révolution française» et le recueil de ses interventions dans le débat public, intitulé «La Révolution n’est pas terminée». Pour Fréquence Protestante, cet homme de science aux origines vendéennes plaide en faveur d’un débat politique basé sur une confrontation des points de vue qui ne se confonde pas avec le sectarisme et le refus de la contradiction.

Photographe, cinéaste et maintenant écrivain, Jean-Marie Périer se définit comme un dilettante. Aux yeux du grand public, le fils du comédien François Périer demeure une des grandes figures des années soixante et soixante-dix. Mais cet homme tendre et drôle, dont l’histoire familiale est singulière, continue, plus que jamais, de capter le regard ou les comportements des artistes. Une rencontre placée sous le signe de la bienveillance… et de la profondeur de chant !

Marcel Gauchet, célèbre philosophe de la politique, ouvre la nouvelle année. Pour Fréquence Protestante, il propose le tableau de l’état politique du pays, à l’orée d’une campagne présidentielle qui sera le grand rendez-vous que le pays se donne à lui-même.

Premier invité de l’année, Jean-Yves Tadié nous parle d’abord de son histoire familiale, de ses passions littéraires ; il évoque ensuite son nouveau livre « Proust et la société » (Gallimard, 252 p. 18€). L’occasion de célébrer le plus grand écrivain français du siècle dernier, dont Jean-Yves Tadié est sans conteste l’un des plus éminents spécialistes.

Philosophe, Frédéric Lenoir est l’un des plus grands passeurs de la pensée auprès du grand public. Il vient de publier «Jung, un voyage vers soi» (Albin Michel 323p 19,90 €), initiation à l’œuvre du grand psychanalyste protestant. Rencontre avec un homme généreux, chaleureux, mais aussi très rigoureux.

Célèbre comédienne, Anny Duperey compte aussi parmi les auteures de livres les plus populaires. Elle est également peintre- ce qui se sait moins, bien qu’elle ait été reçue, très jeune, aux Beaux-arts de Rouen. Quelques jours avant Noël, cette femme de culture nous fait cadeau de sa présence lumineuse.

François Hollande, ancien président de la République, est un homme à la fois réaliste et optimiste. En publiant «Affronter» (Stock, 288 p. 20,90 €) cet homme imprégné de politique, autrement dit passionné par l’engagement au service de la Cité, cherche à faire comprendre son action passée, à tracer des lignes pour demain. Pour Fréquence Protestante, il explique le sens de ses engagements, parle de la France, des Français, mais encore du rapport qu’il entretient avec le protestantisme.

Denis Crouzet appartient à une illustre famille d’historiens ; il est devenu un historien illustre, un des meilleurs spécialistes du temps de Réformes. En publiant « Le seizième siècle est un héros » (Albin Michel, 602 p. 24,90 €), il ne se contente pas d’analyser la démarche de Jules Michelet. C’est une invite à la célébration de la fraternité qu’il nous propose. Une rencontre qui nous prouve, si c’était encore nécessaire, que l’Histoire peut guider nos pas, loin des pensées mortifères.

Vincent Duclert, historien spécialiste de l’Affaire Dreyfus, publie dans la collection tracts « Premiers combats, la démocratie et la haine des juifs » (Gallimard, 61 p., 3,90 €). Par ce texte, cet éminent chercheur- de culture protestante- alerte nos concitoyens sur les menaces considérables que la résurgence de l’antisémitisme fait peser sur notre vie collective. Il est aussi l’auteur du volume intitulé « La République imaginée » dans la monumentale « Histoire de la France » que dirige Joël Cornette et que publie, en poche, donc à prix modique, la collection folio. Un entretien dynamique et chaleureux avec un homme épris de bien public.

Cinéaste et femme de lettres, Florence Mauro vient de publier » Sur les nus emportés», recueil de poèmes édité par la maison «Au coin de la rue de l’enfer». Pour Fréquence protestante, cette artiste fidèle aux paysages de son enfance, la lisière de la France et de l’Italie, très engagée dans une conception rigoureuse de son art, explique de quelle façon sa foi inspire son œuvre.

Écrivain, éditeur, Jean-Loup Chiflet s’intéresse à l’humour depuis de très nombreuses années. Publiant «Le bouquin des mots d’esprit (Bouquins, 1003 p. 30 €) cet homme de bien nous raconte son enfance à Lyon, sa découverte du monde, et souligne à la fois les vertus de la bonne humeur et la pauvreté de la dérision.

Eric-Emmanuel Schmitt, agrégé, docteur en philosophie, devint par la grâce du succès que sa première pièce, «Le visiteur», a remporté, l’un des écrivains les plus populaires de notre temps. Croyant, cet homme très chaleureux raconte son enfance, évoque son exceptionnel parcours scolaire et universitaire. Son nouveau livre, «La porte du ciel» (Albin Michel, 586 p. 22,90 €) s’inscrit dans une fresque appelée «La traversée des temps», qui nous invite à relire l’histoire de l’humanité, nous défier de la vanité, sans verser dans des jugements à l’emporte-pièce ou des points de vue rétrogrades. Un homme de bien au service des autres.

Spécialiste internationalement reconnu de l’histoire de la guerre, professeur à la Sorbonne, Hervé Drévillon vient de publier «Penser et écrire la guerre» (Passés/composés, 345 p. 23 €). Pour Fréquence Protestante, il retrace son parcours intellectuel et décrit la façon dont la guerre est pensée depuis trois siècles.

Producteur de cinéma, fils d’une luthérienne et d’un calviniste, François Duplat décrit le milieu pratiquant, très ouvert à la culture, dans lequel il a grandi à Strasbourg. Il évoque sa passion précoce pour le cinéma, ses débuts de directeur de salle d’art et essais, le compagnonnage professionnel qui fut le sien aux côtés de Louis Malle. Très fidèle au protestantisme, européen par conviction, François Duplat nous invite à porter sur le monde un regard généreux.

Écrivain, longtemps journaliste aussi, Clara Dupont-Monod est très fidèle à son ancrage protestant. Cette femme sensible et drôle dévoile bien des éléments de sa personnalité, de sa façon d’écrire, de sa culture calviniste, et bien entendu de son nouveau livre, «S’adapter» (Stock, 171 p. 18,50 €), émouvant tableau d’une famille confrontée à la naissance d’un enfant souffrant de handicap.

Historien, éditeur, Laurent Theis est une figure majeure du protestantisme Français. À l’occasion de la parution de son nouveau livre «Charles le Chauve» (Gallimard 265 p. 21 €) cet homme de culture évoque son parcours personnel et la façon dont le protestantisme a guidé sa pensée. Dans un même élan, bien sûr, il nous présente un empereur carolingien pour lequel la postérité s’est montré injustement négligente.

Jeune chercheur à l’Institut Catholique d’Arts et Métiers (ICAM), François Henry publie « La startup nation au temps de l’écologie » (Le Cerf, 163 p. 18 €), remarquable analyse des formes nouvelles d’organisation du travail. Il en décrypte les pratiques, les intentions, les illusions, sans verser dans une dénonciation conservatrice. Rencontre avec un observateur attentif et constructif.

Après un diplôme en sciences politiques et un diplôme d'études approfondies (DEA) d'administration publique à l'Institut d'études politiques de Grenoble, Céline Pina part à Paris faire un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) de gestion des collectivités locales. Après avoir travaillé au sein de diverses collectivités territoriales, soit dans l'administration soit en cabinet — notamment auprès du maire de Pontoise et de celui des Mureaux —, elle est pendant sept ans assistante parlementaire au Sénat, puis à l'Assemblée nationale jusqu'à fin janvier 2016. À la suite de vingt ans de militantisme au sein du Parti socialiste (PS), elle est élue pour la première fois en 2008 adjointe au maire de Jouy-le-Moutier dans le Val-d'Oise et, jusqu'en 2015, conseillère régionale d'Île-de-France. De 2012 à 2017, elle est la suppléante du député Dominique Lefebvre. En réaction aux attentats terroristes de novembre 2015 et engagée tout d'abord avec le Printemps républicain, Céline Pina fonde son propre mouvement associatif avec Fatiha Boudjahlat, « Viv(r)e la République », visant à combattre l’islamisme politique et à défendre la laïcité. Elle dénonce dans son premier livre, Silence coupable, ce qu'elle estime être des compromissions des élus vis-à-vis de l'islamisme. Elle participe en 2020 à la création de la revue Front populaire, à l’initiative de Michel Onfray, et y publie plusieurs articles.

A l’occasion de la parution de son nouveau livre, le remarquable « Danton et Robespierre, le choc de la Révolution » (Passés/composés, 478 p. 25€), l’historien Loris Chavanette évoque d’abord le parcours étonnant, héroïque de son grand père maternel, grand résistant devenu avocat, et les souvenirs douloureux de sa famille paternelle. Ensuite, il nous invite à réfléchir sur le poids, le rôle de la Révolution française dans notre vie politique. Une rencontre portée par les analyses, mais aussi par la sensibilité de notre invité.

Professeur émérite à Sciences-po, Janine Mossuz-Lavau fait partie de ces universitaires, finalement peu nombreux, sachant conjuguer l’éclectisme, l’humour et la rigueur scientifique. Issue d’un milieu modeste mais marqué par le formidable engagement de son père dans la Résistance, elle a d’abord rédigé une thèse consacrée à André Malraux dans ses rapports au gaullisme, avant de suivre des chemins de traverse, toujours avec une magnifique curiosité d’esprit. La voici qui présente une anthologie magnifique, « Désir de nuit » (collection Bouquins, 843 p. 30 €), florilège de textes littéraires et poétiques portant, chacun l’aura compris, sur la nuit. Une rencontre teintée de sourires et d’émotions

Célèbre historien spécialiste de l’esclavage, Olivier Grenouilleau publie un nouvel ouvrage : « Christianisme et esclavage » (Gallimard, 544 p. 28,50 €). Comme l’indique le titre de cette fresque, Olivier Grenouilleau, remontant le cours de l’Histoire explore la façon dont le christianisme a évolué face à des pratiques qui, par l’humiliation qu’elles infligent à la dignité humaine, contredisent les principes mêmes de son message d’amour.

L’historien Pascal Ory publie Qu’est-ce qu’une nation (Gallimard, 465 p. 28 €). Reprenant la question posée jadis par Ernest Renan, cet analyste subtile de la vie culturelle et de l’imaginaire des pays occidentaux réhabilite le concept de nation- qu’il sépare du nationalisme- rend un hommage appuyé aux pays de culture protestante.

Journaliste Grand-Reporter ayant suivi l’évolution politique et religieuse de la Pologne et de la Russie durant les années 70 et 80, Bernard Lecomte présente «Jérusalem Magazine» (éditions du Cerf, 10 €), présentation, sous une forme sérieuse mais teintée d’humour, du monde de Jésus à sa naissance. L’occasion de mieux connaître un auteur éclectique et chaleureux, qui a fait de la rencontre de l’altérité sa philosophie de la vie.

Professeur d’Histoire contemporaine à l’Université de Nantes, Jenny Raflik enseigne l’Histoire du terrorisme, les Relations internationales et l’histoire politique Française. Pour Fréquence Protestante, elle évoque en premier lieu son parcours personnel. Puis, avec un art consommé de la clarté, de l’éclectisme et de la pédagogie, cette intellectuelle impliquée dans des organismes de haut niveau souligne qu’aujourd’hui (tout comme autrefois) ce sont les solutions complexes, conduites avec fermeté mais avec discernement, qui permettront de faire face aux périls qui menacent notre pays.

Philosophe et psychanalyste, Cynthia Fleury présente «Ci-gît l’amer» (Gallimard, 325 p. 21 €) livre qui propose de nous guérir du ressentiment, ce trouble individuel et collectif qui divise les sociétés contemporaines. Attentive à ne pas accréditer les idées reçues, cette intellectuelle propose non pas des solutions préfabriquées, mais sources de réflexion, d’inspiration, pour agir avec discernement.

Le pasteur Samuel Amedro, président de la région Ile-de-France de l’Eglise protestante unie de France (EPUdF), évoque son enfance dans le Nord, le milieu familial et social dans lequel il a grandi, sa vocation précoce. Il explique aussi comment son métier d’infirmier, qu’il a pratiqué de façon parallèle à ses études en théologie, lui a permis d’appréhender son engagement pastoral. Dans la seconde partie de l’émission, Samuel Amedro donne son point de vue sur l’évolution du protestantisme Français, le dialogue interreligieux, le projet de loi sur le séparatisme. Une rencontre qui reflète la personnalité chaleureuse d’un pasteur attentif à la philosophie, à la richesse du débat public, aux ressources de la nuance.

Né dans une famille juive, Yves Azeroual effectue sa scolarité aux lycées Voltaire et Turgot. Après des études de lettres et de journalisme (Sorbonne/IFP), en 1985, il intègre la rédaction d’un nouveau mensuel, Globe, dirigé par Georges-Marc Benamou, lui offrant ainsi sa première opportunité professionnelle. Il y reste deux années qui seront pour lui des années de formation et y tisse de nombreux contacts dans les milieux politique, littéraire et artistique. Il se liera d’amitié avec Bernard-Henri Lévy, Marek Halter, Guy Konopnicki, Alexandre Adler.

François Hartog présente son nouveau livre, Confrontations avec l’Histoire (Folio inédit, 368p. 9,7€). Il se penche sur une discipline à laquelle fut dévolue la charge de porter la modernité mais qui désormais se trouve concurrencée, dans l’esprit de nos concitoyens, par la Mémoire. L’Histoire demeure une ressource. Mais pour quoi faire ? Inventer le présent ? Se projeter dans l’avenir ? En interrogeant les grands penseurs de la seconde moitié du XXe siècle, qu’il nomme les outsiders- Sartre, Camus, Foucault notamment- François Hartog ouvre des pistes de réflexion majeures.

Ariane Chemin n’est pas seulement l’une des plus réputées journalistes du quotidien Le Monde. Elle n’est pas non plus réductible aux enquêtes souvent passionnantes qu’elle publie sous formes de livres, même si son nouvel ouvrage « Raoult, une folie Française » (Gallimard, 256 p. 18 €), qu’elle a écrit en compagnie de Marie-France Etchegoin, mérite le détour. Attentive à ses contemporains, soucieuse de ne pas se laisser bercer par les sirènes de la notoriété, cette femme en éveil est aussi protestante. Pour Fréquence Protestante, elle accepte d’évoquer les sources familiales qui la constituent, sa façon d’appréhender, d’exercer son métier, enfin d’expliquer pourquoi ce drôle de zèbre de Raoult reflète une part de nos pathologies collectives.

Linguiste et romancier, Jean-Paul Honoré publie des ouvrages où la tendresse et la fraternité tiennent une place essentielle; mais plutôt que de les exprimer de façon spectaculaire ou grandiloquente, Jean-Paul Honoré choisit la pudeur et la subtilité. Son nouveau livre, « Un lieu de justice » (Arléa, 187p, 18€) ne se contente pas de relater le fonctionnement du nouveau Palais de justice de Paris. C’est un monde, une société complexe qu’il nous décrit. Toujours avec le sourire, mais avec une acuité qui nous invite à réfléchir.

Agrégé de philosophie, journaliste, écrivain, Michel Field est un être passionné, rieur et cultivé. Son nouveau livre, « Paris émois » (Mialet Barrault, 237 p. 20 €) lui donne l’occasion d’évoquer les drames et les joies qui traversent la ville-monde en perpétuel mouvement, changement permanent. Les tableaux qu’il nous offre, instants d’intimité, drames collectifs ou rencontres cocasses, reflètent le tempérament d’un homme engagé dans la confrontation libre des idées mais viscéralement hostile au sectarisme, un sentimental attentif. Michel Field, à Paris comme dans la conversation radiophonique, est un promeneur solidaire.

Alors que vient de paraître son livre, « Gloria Vynil » (éditions Zoé, 204 p.) Rose-Marie Pagnard explique de quelle manière la littérature est venue à elle, analyse le rapport qu’elle entretient avec les mots, nous parle aussi de son compagnonnage avec la peinture et la sculpture. Extraordinaire créatrice de langage, Rose-Marie Pagnard invente des phrases qui swinguent, qui suivent leur chemin, libres de tout engagement, de toute pesanteur et qui cependant restent fidèles, attentives à leurs lecteurs. Une rencontre comme une invite à la lecture.

Florence Quentin, depuis sa plus tendre enfance, a élu pour patrie de recherche historique et de rêves l’Égypte ancienne. Elle est aujourd’hui l’une des spécialistes les plus populaires de cette épopée formidable qui ne cesse de passionner nos concitoyens. Son nouvel ouvrage, « Les grandes souveraines d’Égypte » (Perrin, 416 p. 24 €) nous donnera l’occasion de découvrir et de comprendre le parcours d’une française pas comme les autres. Ou presque ?

Que reste-t-il des utopies nées de Mai ? Professeur d’Histoire contemporaine à l’Université de Reims, Philippe Buton propose une analyse érudite et cependant divertissante de ce que l’on appelle le gauchisme. Sans juger personne- étudiants, militants syndicaux, policiers-, cet homme de science relate les débats, les confrontations idéologiques et les tendances qui ont secoué la France entre 1968 et la fin des années 80. Son nouveau livre, « Histoire du gauchisme, l’héritage de Mai 68 » (Perrin 560 p. 26 euros) compte parmi les lectures les plus captivantes de ce printemps.

Historienne et chercheur associé à l’Université Paris-Sorbonne, Juliette Glikman a renouvelé la façon d’aborder le Second Empire, non pas en prenant parti pour ou contre Napoléon III, mais en soulignant les spécificités d’un régime plus complexe qu’on le croit souvent. Cette femme de science rend hommage aux figures de la vulgarisation qui lui ont fait découvrir les plaisirs de la narration. Juliette Glikman est une jeune femme très chaleureuse dont la mémoire familiale est marquée par le courage et la fidélité à la France.

Alain Borer, écrivain, poète, nous alerte sur la menace de disparition qui pèse aujourd’hui sur notre langue. Sa nouvelle publication, « Speak white ! » ( Gallimard, Tracts, 43 P ; 4,90 €) dénonce la mainmise d’un anglais dégradé sur notre champ linguistique. Pour Alain Borer, une telle évolution provoque une détérioration du rapport à la loi : quand on n’a plus les mots pour exprimer ce que l’on ressent, ce que l’on pense, on passe à l’acte et l’on quitte la civilisation pour entrer dans la barbarie.

Philosophe, psychanalyste et musicologue, Danielle Cohen-Levinas explique la relation singulière qu’elle a tissée, dès l’enfance, avec la musique et le monde de la pensée ; décryptant l’antisémitisme de Martin Luther, l’approche de la « question juive » par Jean-Paul Sartre et la critique qu’en formula Emmanuel Levinas, cette intellectuelle estime, dans son livre « L’impardonnable » (Le Cerf 264 p. 22€) que le pardon est possible à certaines conditions.

Pour dresser le portrait de Jean-Claude Schmitt, on aurait le droit d’écrire qu’il est archiviste de formation, paléographe et historien de profession, directeur d’études à l’Ecole des Hautes études en sciences sociales en titre. Mais on aime à le considérer comme l’un des plus importants médiévistes de notre époque ; un explorateur étonnant des âmes et des pratiques de jadis, qui nous paraissent mystérieuses au point que l’on les pense primitives, archaïques, et dont il restitue les mystères et la complexité. Par le choix des sujets, le regard qu’il porte sur les êtres et sur les documents, Jean-Claude Schmitt est un homme de science imprégné de sensibilité. Son nouveau livre, Le cloître des ombres (Gallimard, 469 p. 29,50€) au titre magnifique, à l’audace renouvelée sans cesse, en apporte la démonstration.

Le pasteur Samuel Amedro, président de la région Ile-de-France de l’Eglise protestante unie de France (EPUdF), évoque son enfance dans le Nord, le milieu familial et social dans lequel il a grandi, sa vocation précoce. Il explique aussi comment son métier d’infirmier, qu’il a pratiqué de façon parallèle à ses études en théologie, lui a permis d’appréhender son engagement pastoral. Dans la seconde partie de l’émission, Samuel Amedro donne son point de vue sur l’évolution du protestantisme Français, le dialogue interreligieux, le projet de loi sur le séparatisme. Une rencontre qui reflète la personnalité chaleureuse d’un pasteur attentif à la philosophie, à la richesse du débat public, aux ressources de la nuance.

Yves Azeroual est journaliste et documentariste. A l’occasion de la sortie de son nouveau livre «Faubourg Montmartre », Le passeur 391 p. 21,50 €) histoire un peu romancée du gang des frères Zemmour, il nous fait partager sa propre histoire, celle d’un enfant de la République, jeune juif ayant grandi dans une climat de fraternité chaleureuse avec des copains musulmans. Il s’insurge contre la résurgence de l’antisémitisme et nous alerte contre le communautarisme.

Valérie Manns regarde le monde et nous en propose une radiographie sensible. Elle est cinéaste, artiste du réel dans la mesure où, préférant le documentaire à la fiction, cette femme d’exigence aborde les grandes questions de toujours – la foi, la place des femmes ou bien encore la liberté. Sans rien céder à l’émotion que peuvent provoquer les images, Valérie Manns exprime sa singularité. Rigoureuse mais tendre, elle exprime son refus des injustices ou le rejet des processus de domination sans jamais verser dans le didactisme ou la démonstration pesante. Au cours de cet entretien-portrait, Valérie Manns explique par quels chemins particuliers le désir de réaliser des films est devenu central chez elle. Enfin, elle nous dit ce qu’elle doit au protestantisme, dont elle parle avec ferveur, un souci constant de vérité, le sens de la fidélité. Une artiste formidable.

Pierre-Olivier Léchot présente la particularité d’être à la fois théologien et historien. Son nouveau livre, « Luther et Mahomet » (Le Cerf, 563 p. 29 €) permet de comprendre de quelle façon les Réformateurs ont perçu l’Islam- évidemment par l’étude du Coran, on ne se refait pas…- mais il analyse aussi les chemins du dialogue intellectuel très constructif que Pierre Bayle et les protestants des XVIIème et XVIIIème siècle ont arpenté. Bien entendu, le travail de Pierre-Olivier Léchot nous invite à réfléchir aux rapports que nous pouvons aujourd’hui entretenir avec l’Islam contemporain.

Le sociologue Jean-Pierre Le Goff propose une analyse grave, percutante et cependant teintée d’humour au sujet de la France d’aujourd’hui: « La société malade » (Stock, 215 p. 18,50€). Au cours de l’émission, Jean-Pierre Le Goff évoque son enfance, le milieu dans lequel il a grandi, son parcours intellectuel. Puis il souligne que le caractère idéologique de l’ultralibéralisme tel qu’il sévit depuis quarante ans. Lui-même ayant été atteint par la Covid, il rend hommage au personnel soignant, défend les valeurs de solidarité, de fraternité, considérant que l’intérêt général est désormais mieux pris en compte, la pandémie provoquant peut-être le sursaut tant attendu.

L’éditeur Pierre Nora, de fil en aiguille, se confirme un écrivain de premier plan. Son nouveau livre, « Une jeunesse » (Gallimard, 235 p. 18 €), se révèle beaucoup plus et beaucoup mieux que de simples souvenirs. Ouvrage littéraire au ton limpide et sobre, il nous fait ressentir ce qu’était une famille de Français juifs, depuis les années trente jusqu’au lendemain de la Seconde guerre mondiale- ses valeurs et ses traits de caractères son sens du devoir et sa fidélité- nous offre une série de portraits tous plus émouvants, romanesques et puissants les uns que les autres. Au cours de cette émission, Pierre Nora rend hommage à ses parents, à quelques uns de ses amis, aux femmes qui l’ont marqué. Tendre et rigoureux, cet homme d’âge, animé d’un formidable appétit de vie, nous fait partager sa jeunesse d’aujourd’hui.

Homme de science et de foi, Jean-Paul Willaime est directeur d’études émérite à l’École Pratique des Hautes Études en Sciences Sociales et protestant. Quelques semaines après la parution de son ouvrage « La religion dans la France contemporaine » qu’il a rédigé en compagnie de Philippe Portier (Armand Colin, 317 p. 29 €), cet homme des frontières, ainsi que ce natif de Charleville aime à se définir, évoque son histoire familiale, son engagement spirituel et son parcours académique. Attaché aux valeurs humanistes qu’il a reçues de ses parents mais aussi cultivées dans sa vie personnelle et professionnelle, Jean-Paul Willaime incarne un rapport au monde à la fois lucide et optimiste.

Philosophe et docteure en lettres, Marie-Paule Raffaelli-Pasquini présente une étude extrêmement originale intitulée « Napoléon et Jésus, l’avènement d’un messie » ( Le Cerf 262 p. 20 €). L’occasion de réfléchir à la façon dont l’empereur a pu concevoir son propre destin, la manière dont la propagande a fonctionné sous son règne, mais encore de comprendre l’engouement que la figure christique du prisonnier de Sainte-Hélène a suscité. Marie-Paule Raffaelli-Pasquini nous présente son ouvrage avec beaucoup de bonne humeur, avec esprit critique aussi. Précise, elle explique sa démarche, qui n’est pas celle de la comparaison mais de l’analogie. C’est une femme passionnante qui porte un regard aigu sur notre Histoire.

Bruno Le Maire accueille Fréquence Protestante à l’occasion de la parution de « L’ange et la bête » (Gallimard, 350 p. 20€ ). Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance est aussi un ancien normalien, passionné de musique et de littérature. On se souvient de son éloge du chef d’orchestre Carlos Kleiber, « Musique absolue », d’un hommage intimiste et bouleversant : « Paul. Une amitié » . Même ses ouvrages plus politiques, au premier rang desquels on aime à citer « Jours de pouvoir », méditation sur sa première expérience gouvernementale, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, révèlent une personnalité singulière, celle d’un homme d’action qui ne perd jamais la justesse d’un trait, d’un détail, attitudes ou regards qui traduisent le tempérament de ses contemporains. Plongé dans le chaudron de l’économie mondiale, Bruno Le Maire agit pour notre pays sans perdre son acuité d’entomologiste. Il évoquera pour nous le temps politique, la façon de vivre l’exercice du pouvoir et la relation très forte qu’il entretient avec la culture.

Qu’est-ce qu’un écrivain ? Pa seulement quelqu’un qui écrit. C’est un explorateur, un voyageur, un être qui parcourt les paysages intérieurs de son imaginaire ou les territoires qui, sur notre bonne vieille planète, inspirent ses divagations de phrases et de mots. Claude Arnaud publie Le mal des ruines ( Grasset, 125 p. 15 €), récit qui décrit le lien très fort qui l’attache à la Corse, la terre d’une partie de ses ancêtres. Mais plus qu’un livre classique de remémoration, Claude Arnaud construit de page en page une réflexion sur la mort et la vie. Libre et courageux, dégageant les lignes de forces de son propre destin, l’écrivain révèle beaucoup de lui-même au cours de cet entretien.

Tout le monde connaît la formule de Proudhon : «la propriété c’est le vol », une phrase péremptoire, à bien des égards scandaleuse, que son auteur –et la chose est moins célèbre- a par la suite amendée sinon reniée. L’historien Arnaud-Dominique Houte publie « Proprété défendue » (Gallimard, 380 p. 24 €). Il a choisi d’interroger l’histoire du vol dans la France des XIX et XX ème siècle afin de mieux cerner non seulement les motivations multiples de celles et ceux qui se livraient à des larcins, mais encore pour mieux cerner les contours de la notion de propriété. Savant de haut niveau mais de comportement chaleureux, professeur à la Sorbonne, il explique avec beaucoup de générosité de quelle manière il travaille et rend hommage aux grands vulgarisateurs d’autrefois.

Andreï Kozovoï compte parmi les savants dont le territoire de recherche se trouve intimement associé à leur propre destin. Notre invité a vu le jour en 1975 à Moscou. Ses parents se sont rencontrés dans un camp de répression soviétique. Le père d’Andreï , traducteur, est parvenu à s’installer en France et, en 1984, grâce à l’appui de François Mitterrand, la famille fut enfin réunie dans notre pays. Devenu historien, Andreï Kozovoï a choisi l’URSS comme domaine de spécialité. Il est actuellement maître de conférences à l’Université de Lille III et publie « Brejnev, l’antihéros », biographie remarquable par sa documentation mais aussi par sa qualité littéraire. Andreï Kozovoï décrit son personnage avec précision, sans complaisance bien entendu, mais aussi avec humour. Un homme de science et de bonne humeur vous donne rendez-vous.

Une heure avec… Les Marx Brothers ! Et si l’on riait ? Dans le contexte qui est le nôtre, les Marx Brothers apparaissent comme un antidote idéal. Chantal Knecht, productrice de films et auteure de nombreux documentaires, publie Les Marx Brothers par eux-mêmes ( Robert Laffont, collection Bouquins, 768 p. 30 €). Elle vient nous présenter son travail minutieux, grâce auquel Chico, Harpo, Groucho, Zeppo et le méconnu Gummo – qui fut l’agent de ses frères- nous apparaissent dans toute leur invention, leur humour et bien entendu toute leur tendresse. Entre une enfance marquée par la misère et la volonté de garder sa dignité, les premières tournées, les succès, les malheurs, vous saurez tout sur ces merveilleux personnages qui, de nos jours encore, font rire les petits et les grands.

« L’historienne Anne-Claude Ambroise-Rendu remet en perspective l’indignation de nos contemporains face aux crimes sexuels. Dans un premier temps, elle explique par quels chemins le goût de la science lui est venu : le sentiment, dès ses jeunes années, qu’une certain monde était en train de s’évanouir et qu’elle désirait en comprendre et préserver les beautés. Mais c’est la presse et les faits divers à la fin du XIXè et début du XXè siècle qui l’ont happée. C’est par ce biais que les émotions collectives et les crimes sexuels ont retenu son attention. Cette femme appréhende la complexité des phénomènes sans verser dans la complaisance, ni la caricature»

« Directeur du Musée International de la Réforme à Genève, Gabriel de Montmollin appartient à l’une des plus importantes familles du protestantisme suisse. L’éclectisme, l’esprit d’ouverture et l’humour caractérisent cet homme, autant que sa solide formation intellectuelle. Au cours de l’émission, Gabriel de Montmollin présente l’exposition « Calvin en Amérique», inaugurée quelques jours avant le confinement de l’automne, et bien sûr il analyse les relations complexes mais chaleureuses qui unissent la Suisse et la France. Une rencontre que l’on espère stimulante et joyeuse. »

Pierre Manent, qui débuta son parcours intellectuel auprès de Raymond Aron, compte parmi les philosophes les plus éminents de notre temps. Cet homme de science tente de concilier la réflexion sur le champ politique avec une analyse rigoureuse mais fervente de la pensée religieuse. Catholique assumé, Pierre Manent multiplie les prises de paroles en faveur de l’œcuménisme et du dialogue avec l’Islam, sans complaisance, mais sans non plus se départir d’une bonne humeur essentielle au civisme. Au cours de l’entretien qu’il accorde à Fréquence Protestante, il dévoile quelques aspects de son histoire personnelle, encourage à rester en lien avec les philosophes de l’antiquité, propose des pistes enfin pour apaiser les tensions qui surgissent dans notre société.

Philosophe ayant franchi les lignes qui séparent la vie d’un intellectuel et de celle de l’homme d’action, Régis Debray s’est affirmé comme l’un des grands écrivains de notre temps. Choisissant le ton de l’humour et du lyrisme, il porte sur notre époque un regard à la fois critique et lucide, plus tendre que nostalgique à l’endroit du passé, moins négatif à l’égard du présent qu’on le prétend souvent, ferme quand il s’agit de défendre la République. A l’occasion de la publication de son nouveau livre, D’un siècle l’autre (Gallimard, 299 p. 20 €), qui conjugue la déambulation littéraire et la réflexion politique ou philosophique, Régis Debray nous explique sa façon de travailler, nous dévoile volontiers le sens de ses engagements. La description qu’il fait de la Médiologie, théorie des médiations techniques et institutionnelles de la culture dont il est le fondateur, le conduit aussi à évoquer Jacques Ellul. En souriant souvent, Régis Debray se révèle un veilleur ouvert aux autres, un humaniste jouant de sa mauvaise humeur comme d’un instrument de musique. Un grand frère indispensable.

Christian Albecker pourrait être présenté comme un homme-orchestre: à la fois polytechnicien, haut-fonctionnaire, banquier, diplômé de théologie, directeur général du « Sonnenhof » (institution protestante, qui prend en charge les personnes en situation de handicap) enfin président de l’Union des Eglises Protestantes d’Alsace-Lorraine… Le moins que l’on puisse dire est qu’il fait preuve d’éclectisme. On devine pourtant que son ancrage spirituel et social est nourri par l’histoire et la géographie. Christian Albecker a vu le jour à Strasbourg en 1955. Au fil de l’entretien qu’il nous accorde, il nous fait partager l’humanisme et l’éclat de sa région, son attachement à l’idéal européen, la ferveur de l’œcuménisme qui s’y pratique et le dynamisme du dialogue interreligieux qui s’y déploie. Sans prendre la pose ou donner de leçons, le président de l’UEPAL estime que nos concitoyens pourraient s’inspirer de ce modèle sans mettre en péril la loi de 1905. Une conversation chaleureuse et stimulante, en un mot fraternelle.

Le général d’Armée Pierre de Villiers publie cet automne « L’équilibre est un courage (Fayard 335 p. 22,50 €). Plutôt que de sonder ses intentions présidentielles – qu’il prend bien soin, chaque fois, de démentir- nous lui avons demandé de retracer son parcours personnel, d’évoquer le milieu, l’environnement dans lesquels il a grandi, d’expliquer le sens de son engagement dans la carrière militaire.

L’historien Pascal Ory publie Qu’est-ce qu’une nation (Gallimard, 465 p. 28 €). Reprenant la question posée jadis par Ernest Renan, cet analyste subtile de la vie culturelle et de l’imaginaire des pays occidentaux réhabilite le concept de nation- qu’il sépare du nationalisme- rend un hommage appuyé aux pays de culture protestante.

Historien spécialiste de la vie politique, directeur de collection, fondateur de la revue L’Histoire, Michel Winock publie Jours anciens (Gallimard, 198 p. 18 €), livre de souvenirs qui relate sa jeunesse, évoque, avec un souci d’authenticité, de vérité qui rejette la nostalgie mais n’exclut pas la tendresse, une époque révolue.

Philosophe et psychanalyste, Cynthia Fleury présente Ci-gît l’amer (Gallimard, 325 p. 21 €) livre qui propose de nous guérir du ressentiment, ce trouble individuel et collectif qui divise les sociétés contemporaines. Attentive à ne pas accréditer les idées reçues, cette intellectuelle propose non pas des solutions préfabriquées, mais sources de réflexion, d’inspiration, pour agir avec discernement.

Professeur d’Histoire contemporaine à l’Université de Nantes, Jenny Raflik enseigne l’Histoire du terrorisme, les Relations internationales et l’histoire politique Française. Pour Fréquence Protestante, elle évoque en premier lieu son parcours personnel. Puis, avec un art consommé de la clarté, de l’éclectisme et de la pédagogie, cette intellectuelle impliquée dans des organismes de haut niveau souligne qu’aujourd’hui (tout comme autrefois) ce sont les solutions complexes, conduites avec fermeté mais avec discernement, qui permettront de faire face aux périls qui menacent notre pays.

Journaliste Grand-Reporter ayant suivi l’évolution politique et religieuse de la Pologne et de la Russie durant les années 70 et 80, Bernard Lecomte présente Jérusalem Magazine (éditions du Cerf, 10 €), présentation, sous une forme sérieuse mais teintée d’humour, du monde de Jésus à sa naissance. L’occasion de mieux connaître un auteur éclectique et chaleureux, qui a fait de la rencontre de l’altérité sa philosophie de la vie.

Thierry est né le 8 juillet 1959 à Metz, il est un écrivain et historien français, spécialiste de l'histoire du Consulat et du Premier Empire. Il est directeur de la Fondation Napoléon depuis 2000.

Thomas Christian Römer, né le 13 décembre 1955 à Mannheim, est un exégète, philologue et bibliste suisse, d'origine allemande. Professeur d'Ancien Testament à la faculté de théologie de l'Université de Lausanne, il est également professeur au Collège de France, titulaire de la chaire Milieux bibliques. En 2019, il est devenu directeur du Collège de France. Pour Fréquence Protestante, il évoque son enfance et la richesse de la méthode historico-critique d’étude de la Bible, à l’occasion de la parution du livre qu’il a conçu avec Jacqueline Chabbi, « Dieu de la Bible, Dieu du Coran (Le Seuil, 290 p. 22 €) fruit d’entretiens réalisés par Jean-Louis Schlegel.

Frédéric Martel présente la monumentale biographie de Rimbaud rédigée par Jean-Jacques Lefrère (1954-2015), éditée cette année en collection Bouquins (1408 p. 33 €). Le poète y apparaît dans toute sa complexité, ses contradictions, mais aussi son génie.

Le philosophe et historien François Hartog, en publiant Chronos (Gallimard, 345 p. 24,50 €) nous invite à penser les différentes acceptions du temps. Ce nouvel ouvrage analyse aussi les tourments que connaissons aujourd’hui. Sans donner de leçons, d’une manière lumineuse et souvent fraternelle, François Hartog éclaire un sujet difficile mais ô combien fondamental.

Le grand écrivain italien Erri De Luca était Paris le 16 septembre dernier. Chaleureux tout autant que dense, il a reçu Fréquence Protestante à l’occasion de la parution de son nouveau roman, « Impossible » (Gallimard, 172 p. 16,50 €) et de la publication sortie, en collection folio, de son bouleversant récit « Le tour de l’oie ». Cet homme d’engagement décrit notamment les relations étroites qu’il entretient avec la Bible, la façon dont le dialogue intérieur provoque en lui le désir de raconter des histoires, le regard qu’il porte sur sa notoriété, lui, le napolitain révolté devenu mondialement admiré pour la littérature qu’il offre à tous.

Charles de Gaulle, dont nous célébrons cette année le 130ème anniversaire de la naissance et le cinquantième anniversaire de la mort, est-il une simple figure historique ? Auteur d’un remarquable ouvrage collectif, De Gaulle l’homme du siècle (Le Cerf, 352 p. 24 €), Jean-Paul Bled analyse la singularité de ce personnage hors-norme qui, de nous jours encore, inspire notre vie collective. Cette émission sera suivie d’un certain nombre de rencontres : « De Gaulle et la religion », « Être gaulliste en politique aujourd’hui »… que nos auditeurs pourront découvrir prochainement sur la Radio Numérique terrestre.

En cette rentrée marquée par le plan de relance de notre économie, les tensions géopolitiques et les prodromes de l’élection présidentielle, Patrice Gueniffey, directeur d’études à l’EHESS, historien spécialiste de la Révolution Française et de Napoléon, bon connaisseur de Charles de Gaulle, offre une analyse inspirée par la longue durée.

« Je ne peux me défendre d’une attraction coupable pour les grands hommes de l’Histoire. J’ai toujours noué avec eux des complicités secrètes. C’est ainsi que sont nés les trois essais biographiques réunis ici : Napoléon ou la Destinée, Bernis, le cardinal des plaisirs, Morny, un voluptueux au pouvoir. Je les ai abordés moins en historien qu’en écrivain qui tente de percer leurs motivations et le mystère de leur destinée. Que je les aie aimés, admirés ou jugés néfastes, tous les grands acteurs de notre théâtre politique que j’ai passés au crible m’ont passionné comme autant de personnages de notre roman national si riche et si contradictoire. » – Les aventuriers du pouvoir / éd. Robert Laffont

Le temps est la matière vive de l’Histoire, que l’on s’attache de longue date à découper et à périodiser. Ainsi sont nés les époques, les périodes ou les âges de notre histoire. À ces «divisions imaginaires du temps», selon l’expression de Charles Seignobos, les historiens ont consacré de nombreux et importants travaux. Un aspect est demeuré cependant en retrait : celui qui a trait aux noms et dénominations de ces époques. A cela répond l’ouvrage collectif paru chez Gallimard « Les noms d’époque – De Restauration à années de plomb », édité sous la direction de Dominique Kalifa.

En ouverture, une citation du poète René Char : « Toi qui nais, tu appartiens à l’éclair ». Big Bang, c’est le roman du début. De la fin, aussi. Un nouveau-né qui va arriver. Un être cher, le père, qui s’en va. C’est le roman d’Irène Jacob. (Albin Michel / nov.2019)