Comment enseigner la shoah

Comment enseigner la shoah - Radio Clapas

«Résister à la déportation» était le thème du Concours National de la Résistance et de la Déportation sur l’année scolaire 2023-2024.Le Point Information Jeunesse de Radio Clapas accompagne depuis 2 ans la candidature des élèves du collège Gérard Philipe de Montpellier sous la forme d’émissions de radio dans le cadre d’une résidence de journaliste.La professeure d’Histoire Géographie s’est inscrite au voyage formation «comment enseigner la shoah ?» proposé par le Mémorial de la shoah de Paris et l’Académie de Montpellier en Avril 2024, nous l’avons suivie pendant 4 jours : direction Paris, Cracovie, Birkenau et Auschwitz.L’intégralité des conférences et des visites guidées sont ici compilées sous la forme de 22 podcasts à destination des enseignants.

CRACOVIESur laplace des héros du ghetto, à Cracovie, la commémoration de la mort des juifs du ghetto ne se pose pas après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Le régime communiste ne veut parler que des résistants de son parti.Après 1989, suite à la chute de l'empire soviétique, un concours artistique et mémoriel est lancé.De nombreux projets monumentaux sont proposés. Celui de 65 chaisesvides en bronze est retenu, en mémoire aux 65 000 Juifs qui vivaient à Cracovie avant la Seconde Guerre Mondiale car il symbolise l’absence des juifs assassinés pour la plupart à Belzec.Des chaises de plus petites tailles rappellent la mort des enfants.En 2005, cette installation artistique, réalisée par deux architectes cracoviens Piotr Lewicki et Kazimierz Latak, est inaugurée.Toutes les chaises ou presque sont orientées vers une pharmacie, l'Apteka de Tadeus Pankiewicz, qui permit à de nombreux juifs de trouver du réconfort au milieu de cette horreur et aussi de fuir le ghetto.Deux chaises sont tournées, l’une vers un hôpital et l'autre vers la gare de déportation.C’est depuis cette place que notre guide local Pavel Kozlowski a choisi de nous raconter l’histoire des juifs de Cracovie de septembre 1939 avec l’application des lois liberticides, puis la création du quartier d’habitation pour les juifs en mars 1941, le début de la déportation fin mai 1942 jusqu’au 4 octobre 1942, date de liquidation totale du ghetto.Notre parcours s’arrêtera devant ce qu’il reste du mur du ghetto, en forme de "matséva", les pierres tombales des cimetières juifs. La frontière qui délimite la vie de la mort.
Saison 1 - Épisode 9 - 12/09/2024
Saison 1 - Épisode 12 - 17/09/2024
AUSCHWITZ BIRKENAUDans l’article intitulé «Les lieux de l’oubli sur les traces de l’extermination» de Kathy Hazan dans la revue Histoire de la Shoah en 2001 on peut lire : «Les Juifs étaient sélectionnés à leur arrivée, sur laJudenrampede Birkenau et ce jusqu'en mai1944. À pied ou en camions pour les plus faibles, ils allaient à travers champs, directement aubunker1, situé à3kilomètres dans un endroit isolé, sans passer par l'intérieur du camp».Lebunker1, appelé également «La Maison Rouge» était une ancienne ferme en briques entourée d’arbres fruitiers réutilisée par les SS sur l'ordre d'Eichmann à l'automne1941, fonctionne à partir d'avril1942. Il compte deux chambres à gaz sur une superficie de83m2, avec des petites fenêtres pour l'émission duZyklon Bainsi que deux baraques vestiaires pour le déshabillage.Lebunker1a été démantelé fin mars1943. Il n'en existe plus aucune trace d'autant que sur son emplacement a été construit un lotissement d'habitations polonaises situées en limite de la forêt faisant partie de «la zone d’intérêt».La maison qui a été reconstruite sur les décombres a été rachetée par Richard Prasquier ancien président du CRIF pour la détruire et pour y dresser à la place une petite stèle en granit noir à la mémoire des victimes au milieu d’un grand carré de verdure qu’il est impossible de piétiner, protégé par un grillage, une sorte de pelouse bien verte qui échappe au regard des touristes davantage impressionnés par les vestiges du camp de concentration du musée d’Auschwitz que par le vide laissé à l’endroit de ce qui est encore maladroitement qualifié de chambre à gaz provisoire.Alban Perrin coordinateur de la formation au Mémorial de la Shoah de Parisnous décrit la Maison Rouge et son fonctionnement, un exercice qui demande un énorme effort d’imagination pour moi journaliste en reportage,eux, les enseignants en formations de l’Académie de Montpellier et surement vous à l’écoute de ce qui va suivre: entre recueillement et sidération.