Ailleurs dans le monde

Radio Nova

Tous les matins dans Un Nova jour se lève, les équipes de Nova Production font un tour Ailleurs dans le monde... et en reviennent avec la chronique internationale de Radio Nova.

Samedi 22 janvier, la presse nationale canadienne a annoncé la conclusion d’un accord historique. Après 15 ans de procédure, le gouvernement va finalement dédommager à hauteur de 2,8 milliards de dollars 325 communautés autochtones du pays. Une somme dont l’objectif est de “revitaliser l’éducation, la langue et la culture des autochtones” mais aussi de réparer les préjudices collectifs causés par les pensionnats. Ces institutions, qu’on perçoit instinctivement comme des lieux d’accueil, renvoient malheureusement ici à l’une des pages les plus sombres du Canada. À la fin du 19ᵉ siècle, les pensionnats étaient un outil au service des politiques de génocide culturel. Pendant plus d’un siècle, des générations entières de jeunes autochtones y étaient envoyées pour devenir “un bon canadien”. Ils ne devaient que parler français ou anglais, se convertir au catholicisme, s’habiller à l’occidental… Dans ces centaines de pensionnats répertoriés, le racisme était systémique, tout comme les coups et les viols. Plus de 150 000 enfants ont été enrôlés dans ces institutions et plusieurs milliers n’en sont jamais revenus. Cet accord est un premier pas vers la réparation d’autres crimes comme la stérilisation forcée de femmes autochtones ou encore le placement abusif d’enfants à la DAS canadienne.Néanmoins, il vaut mieux rappeler que ces derniers mois, le gouvernement de Justin Trudeau a affirmé son soutient la construction de pipelines traversant des territoires autochtones. Tenter de réparer ces crimes, c'est bien, mais éviter d’en commettre de nouveaux, c’est essentiel. Un podcast d’Alexis Breton pour Ailleurs dans le Monde.
Aujourd’hui, on vous convie à un zoom, Covid oblige, entre les Pays-Bas, la Russie et la Lituanie. Une sombre histoire de deepfake, de duo comique et de déstabilisation politique.Le zoom a eu lieu la semaine dernière. D’un côté des députés néerlandais à La Haye et de l’autre, Leonid Volkov, le chef de cabinet de l’ennemi numéro 1 de Vladimir Poutine, Alexei Navalny. Volkov se trouve en Lituanie, réfugié là-bas vu la répression bien peu démocratique qui s’abat sur tous ceux qui travaillent avec l’opposant russe.A l’écran, Volkov semble serein mais il commence à dire des choses étranges. Il demande aux parlementaires de faire une grève de la faim pour soutenir Navalny qui purge une peine de 3 ans de prison près de Moscou.Etrange demande… Kati Piri, une députée qui participe à l’échange cherche alors à vérifier son identité. « J'ai recherché son nom sur Google pendant la conversation. Mais au moment où vous parlez à cette personne, vous n'allez pas remettre en question son authenticité. " L’image correspond. Mais la députée a eu une bonne intuition. Elle n’a effectivement pas parlé à un membre de l’équipe Navalny. Il y a de forts soupçons qu’elle ait parlé à un duo de Russes, Vladimir Kouznetsov et Alexei Stolyarov, plus connus sous les noms de ‘Vovan’ et ‘Lexus'. Grâce au deepfake, cette technologie d’intelligence artificielle qui permet de remplacer un visage par un autre dans une vidéo.Vovan et Lexus se revendiquent comme des farceurs. Ce sont eux qui auraient piégé il y a deux ans Emmanuel Macron lui-même en se faisant passer au téléphone pour le président ukrainien tout juste réélu. Un échange mis en ligne au cours duquel Macron se moque de Poutine et de sa propension à faire arrêter ses opposants.Crédit photo : © Microsoft Research
L’affaire Malcolm X rebondit après un nouveau témoignage. Il s’agit d’une lettre écrite par un ancien policier new yorkais, aujourd’hui décédé, et qui fait beaucoup de bruit aux Etats-Unis. Ce document a été présenté au cours d’une conférence de presse par le cousin du policier que l’on écoute tout de suite : “J’ai trouvé la lettre de confession que Ray a écrite et envoyé à mon père. Cette lettre écrite en 2011 raconte les détails sur l’implication du FBI et de la police de New York sur l’assassinat de Malcolm X et comment mon cousin a été forcé à trahir notre peuple.” Dans cette allocution, Reggie Wood affirme que son cousin Ray, un officier de police noir avoue dans une lettre être avoir contribuer à la mort du célèbre leader des droits civiques.A l’époque Ray, un agent infiltré dans les groupes de droits civiques, se serait vu chargé par le FBI et la police de New York d’infiltrer l’entourage de Malcolm X afin de piéger deux des gardes du corps de l’activiste. Une mission dont s’est acquitté Ray, puisque ces deux hommes de confiance ont été arrêtés seulement quelques jours avant le fameux meeting du 21 février 1965. Ce jour-là, Malcolm X était donc privé de protection et a pu être abattu par trois tireurs disséminés dans la salle du Audubon Ballroom, dans le nord de Manhattan. L'ancien policier souhaitait que son témoignage ne devienne public qu'après sa mort. La missive expliquerait également que Ray a reçu pour consigne de la part de sa hiérarchie, de pousser les leaders et les membres de collectifs militant pour les droits civiques à commettre des crimes, afin de faciliter leur arrestation.Si cette lettre est authentifiée et les accusations de Ray validées par la justice, elle pourrait totalement relancer l’affaire et permettre l’éclosion de la vérité.Le porte-parole du procureur de Manhattan a d’ailleurs indiqué que «l'examen» du dossier était «en cours» et la police de New York a indiqué avoir communiqué à la justice «toutes les archives liées à cette affaire».Pour sa part, le FBI n’a fait aucun commentaire sur l’affaire. Presque 56 ans jour pour jour, l’affaire Malcolm X, une des plus grandes plaies de l’histoire récente des Etats-Unis, pourrait enfin être résolue.Crédit : Malcolm X lors de l'une de ses interventions au début des années soixante. • ©DR
Vous aimez les voyages ? Vous aimez les vaccins ? Le gouvernement cubain annonce qu’il proposera bientôt à chaque voyageur qui le souhaite, de se faire vacciner gratuitement pendant son séjour... Alexis Breton nous en dit plus.Alors que la France est frappée par une vague de froid, nous sommes nombreux à rêver de soleil, de plages de sable blanc, de cocotiers, bref de vacances… Et si la pandémie nous empêche pour le moment d’aller se prélasser aux 4 coins de la planète, sachez que des pays tentent par tous les moyens d’attirer à nouveaux les visiteurs étrangers.Et un État en particulier pense avoir trouvé la solution ultime pour relancer son secteur. Dans un spot de pub, Cuba sort l’artillerie lourde : il est question de salsa, de plage, de mer turquoise, de mojitos bien frais mais aussi… de vaccin ! Je vois que je viens de piquer votre curiosité, car vous ne le savez peut-être pas, mais Cuba est présent dans la course internationale pour trouver un vaccin contre la Covid-19. Actuellement, le pays développe 4 projets dont l’un d’entre eux, le Soberana 2, serait à une phase très avancée. Alors au mois de mars prochain, le gouvernement cubain annonce vouloir proposer à chaque voyageur qui le souhaite, de se faire vacciner gratuitement pendant son séjour.Il est néanmoins difficile de savoir si cette stratégie va fonctionner. En effet, aujourd’hui, rien n’indique que le vaccin cubain fonctionne. Si des tests sont actuellement menés, aucune donnée n’a pour le moment prouvé son efficacité. Mais en ce qui le concerne, le gouvernement cubain est convaincu de l’efficacité de son sérum. A un tel point qu’il prévoit de produire 100 000 millions de doses de Soberana 2 afin d’immuniser toute la population de l’île mais aussi les touristes qui en feront la demande. Piqués au vif, les médias anti-castristes ADN Cuba et 14ymedio ont dénoncé cette stratégie. Pour eux, cette campagne publicitaire est scandaleuse, parce que selon eux, Cuba connaîtrait actuellement la pire pénurie de médicaments depuis plusieurs décennies. Par ailleurs, l’île subit également une flambée épidémique qui a contraint le gouvernement à placer la capitale La Havane sous couvre feu. Pas sûr donc que le vaccin suffise à convaincre les touristes de revenir dans le pays.Dans le monde, il faut savoir que Cuba n’est pas le seul pays à miser sur le tourisme vaccinal. Au Royaume-Uni, le Knightsbridge Circle, un club très sélect propose à ses membres de plus de 65 ans de partir à Dubaï pour se faire vacciner. En échange de 45 000 euros, les candidats à la piqûre ont droit à un voyage en jet privé, à un hébergement dans un hôtel de luxe, ainsi qu’aux deux doses de vaccin nécessaires pour être immunisé. Peu de temps après avoir lancé cette offre, le Knightsbridge Club a littéralement croulé sous les demandes d’adhésion ce qui a provoqué un scandale en Grande-Bretagne mais aussi en Europe. Avec 45 000 euros, il serait possible de vacciner 2000 personnes sans condition de revenu. Une histoire qui montre qu’à Dubaï ou à Cuba, la lutte des classes n’est jamais bien loin. L’argent ne fait certes pas le bonheur mais il permet d’accéder plus facilement au vaccin.
Si je vous dis, la campagne de vaccination, c’est trop lent, c’est le chaos, on est dans quel pays, à votre avis ? L’Allemagne ! c'est l'une des actus internationales qu'Armel Hemme nous partage."C’est le chaos", "on s’en sort bien moins bien que d’autres pays"... Ce sont les propos de Lars Klingbeil, le patron du SPD (les sociaux-démocrates allemands), qui s’en est pris cette semaine à la stratégie de vaccination du gouvernement d’Angela Merkel. Et il n’est pas le seul : plusieurs dirigeants de Länder (les régions) ont aussi déploré la lenteur de ce début de campagne sanitaire, rapporte France 24. Dans la communauté scientifique, même son de cloche : “il s’agit d’un échec grossier des autorités”, estime Frauke Zipp, membre de l’Académie des sciences Leopoldina, qui conseille le gouvernement pour les questions sanitaires. Vu d’ici, ça peut paraître étonnant : l’Allemagne est tout le temps prise en exemple. Le 4 janvier, la France avait injecté 516 dosés, et l’Allemagne : 238 000... Et pourtant, les Allemands ne sont pas contents. Car ils voudraient aller beaucoup plus vite (et nous foutre encore plus la honte).Ils ont du mal à comprendre le "faible" nombre de vaccinations, alors qu’officiellement 1,3 million de doses du vaccin de Pfizer/BioNTech ont été livrées aux Länder (contre 560 000 doses en France).Plusieurs couacs ont été rapportés, donnant l’impression d’une campagne de vaccination mal préparée, écrit encore France 24. Le principal problème provient du formulaire à remplir – pour indiquer notamment les éventuelles allergies incompatibles avec le vaccin. Les Allemands regrettent aussi de ne pas avoir plus de doses de vaccin. Comme les Français, tiens. Comme quoi... Même dans les pays où tout est parfait, c’est loin d’être parfait.2 autres actus surprises sont à découvrir dans la suite de la chronique dont le test de grossesse vivant qu'est une espèce de grenouille.Crédit image : @slon.pic via Freepik
Petit rappel, aux alentours de 20h, heure française, après un meeting incendiaire de Trump, dans lequel celui-ci a déclaré je cite : “Nous n'abandonnerons jamais. Nous ne concéderons jamais la défaite, nous devons montrer notre force”, des centaines de ses supporters, qui se sont sans doute sentis pousser des ailes après un tel discours, ont envahi le Congrès, alors que celui-ci était en train de certifier officiellement la victoire de Joe Biden.Sur les chaînes d’infos et sur les internets, les images du congrès attaqué qui nous parviennent alors sont hallucinantes. Entre un homme torse nu recouvert d’une peau de bison, un autre qui vole le pupitre du speaker, ou la photo d’une potence érigée devant le capitole… On croit nager en plein délire ou dans un très mauvais remake du film Idiocratie. En quelques heures, après cette intrusion, les sénateurs et représentants sont évacués, le SWAT est déployé, du gaz lacrymogène est lancé à l’intérieur même de la chambre des représentants, la garde nationale est mobilisée et un couvre feu à 18 heures est décrété. Alors que penser de tout cela ? Est ce que nous avons été témoin d’une tentative de coup d’Etat ? Difficile à dire, cela ressemblait plus à une insurrection spontanée de la part de personnes galvanisées par un discours incendiaire, d’un président qui montre un peu plus chaque jour son intention de garder le pouvoir.On ne va pas jouer les oiseaux de mauvaise augure, mais ce qu’il s’est passé hier est un nouveau pas franchi vers le chaos aux Etats-Unis. Et pour ne rien arranger, il ne faut pas oublier que Donald Trump, à moins qu’il ne soit destitué, va rester président pour encore 13 jours... Sinon une très bonne nouvelle, deux démocrates ont été élus sénateurs en Géorgie. Cette double victoire permet au sénat de basculer et au futur président, Joe Biden de gouverner… On se rassure comme on peut...Ailleurs dans le monde, deuxième partie... Après ce point sur la crise américaine, tu nous emmènes maintenant en Ouganda... pour vous parler de Bobi Wine, un chanteur de reggae ultra populaire et qui se présente aux élections présidentielles de son pays. Celles-ci auront lieu le 14 janvier prochain et vous allez voir, la situation en Ouganda a quelques points communs avec ce qu’il se passe en ce moment aux Etats-Unis. “Nous n’avons jamais connu une transition pacifique d’un pouvoir politique vers un autre, depuis que notre pays l’Ouganda est devenu indépendant en 1962.” “Transition pacifique d’un pouvoir à un autre”, ça vous rappelle quelque chose ? Ici, dans cette déclaration de candidature, Bobi Wine ne fait pas référence à Donald Trump mais vise l’actuel chef d’Etat ougandais, Yoweri Museveni.Président de l’Ouganda depuis 1986 et réélu six fois depuis au cours d’élections sans véritables oppositions, cet autocrate n’entend pas abandonner le pouvoir:ça aussi ça doit vous rappeler quelque chose. En effet, depuis que la campagne a officiellement commencé en novembre dernier, Bobi Wine a été arrêté plusieurs fois, mais il a pu compter sur le soutien de la rue. Le 18 novembre par exemple, alors qu’il est en prison, ses partisans manifestent et bloquent des routes. La répression est alors féroce et se soldent par la mort de 37 personnes selon un bilan officiel. Cependant la mobilisation des partisans de Bobi Wine conduit néanmoins le pouvoir à le relâcher Le 1er décembre, alors qu’il est en campagne, son convoi essuie des tirs de policiers. Une balle crève le pneu de son pick-up et une autre traverse son pare-brise blessant son chauffeur. Enfin en début de cette année, il est de nouveau arrêté et se voit contraint de suspendre sa campagne. Pour comprendre, il faut savoir que Bobi Wine est un ennemi de longue date du président en place. C’est en 2016 que le chanteur de reggae a décidé de rentrer en politique. A l’époque, Museveni remportait pour la 5ème fois les élections présidentielles. En colère, Bobi Wine prend la plume et sort une chanson qui va...
Vendredi dernier en Argentine, s’est tenu un vote qui pourrait un jour faire date. Un vote qui a déclenché des scènes de liesse dans tout le pays.Et aujourd’hui je vais vous parler d’une femme en particulier qui personnifie ce combat pour le droit à l’avortement. Il s’agit d’Ofelia Fernandez, une jeune députée de 20 ans de la ville de Buenos Aires. C’est en 2017 qu’Ofelia fait parler d’elle pour la première fois.A l’époque elle est lycéenne et déjà très engagée politiquement et elle est invitée às’exprimer en direct à la télévision. Face à des journalistes peu objectifs, elle explique avec beaucoup de talents les raisons de son opposition à une réforme visant à privatiser certains secteurs de l’éducation. Alorsqu'elle est en pleine argumentation un de ses interlocuteurs cherchent à la rabaisser et la traite de “chiquita”, petite fille, ce à quoi elle répond sans se laisser démonter “ne m'appelez pas petite fille”.Les Argentins découvrent à ce moment là une jeune femme pugnace et déterminée.Mais pour Ofelia, cette séquence n'était qu'un hors d'oeuvre, parce que pour elle tout s’accélère vraiment en 2018. A l’époque, des dizaines de milliers de femmes battent le pavé pour exiger le droit à l’avortement. Ofelia est alors un des visages de ce mouvement qui débouche sur un premier projet de loi, rejeté par le Congrès dominé alors par la droite. Mais Ofelia ne se démonte pas, elle décide de franchir une étape et en 2019, elle se présente au poste de députée de la ville de Buenos Aires. A seulement 19 ans, elle devient alors la plus jeune législatrice du pays. Et dès sa première prise de parole dans l'hémicycle, Ofélia marque les esprits : avec un débit rapide et passionnée, la jeune députée affirme notamment, le point levé : “nous autres, nous nous battons avec le cœur dans la main, il est temps de conquérir enfinnos droits, nous devons nous mobiliser, pour toutes les femmes assassinées, exploitées ou battues”Ce discours a un très fort retentissement. Étoile montante de la politique argentine, Ofelia Fernandez est aussi reconnue à l'international. En octobre dernier, elle est désignée parmi les 10 personnes les plusinfluentes de sa génération par le magazine Time. Mais c'est bien sur la scène nationale qu'Ofelia Fernandez se distingue. Dernièrement, c'est elle qui rappelle ses engagements en faveur de l'avortement auprésident argentin Alberto Fernandez et qui l'a poussé à présenter un projet de loi avant la fin de l'année. Avec d'autres camarades, c'est aussi elle qui maintient aujourd'hui la pression sur le congrès. En effet le vote de vendredi dernier n'est pas suffisant. Pour être définitivement adopté, le projet de loi sur l'avortement doit aussi être validé par le Sénat.Plus conservateurs que la chambre des députés, il est tout à fait possible que les sénateurs rejettent la loi, comme ils l'avaient d'ailleurs fait en 2018.Les débats à la chambre haute commence le 29 décembre et Ofélia et ses camarades ont déjà prévenus, elles seront de la partie.Wikipedia - Creative Commons
“Bir Baskadir” ça veut dire “C’est différent” en turc… c’est aussi le titre original de la série turque Ethos. Un feuilleton disponible depuis novembre sur Netflix. Dès ses premiers jours de vie sur la plateforme, des millions de Turcs l’avaient déjà regardé… et s’en étaient emparé sur Internet, commentant Ethos à coup de memes et débattant sur Internet. Pourquoi un tel engouement ? Parce que Ethos décrit la Turquie et sa société comme rarement cela avait été fait par une production télé nationale… La série de huit épisodes parle de Meryem, qui, avec toute la galerie de personnages secondaires, illustrent la société turque dans toute sa complexité. Meryem est une jeune femme voilée à la recherche de l’amour. Elle vit avec son frère, un ancien soldat des forces spéciales qui tente de maintenir à flot son foyer. Autour d’eux gravitent une galaxie de personnages à la dérive : l’imam du quartier et sa fille, l’homme chez qui elle travaille comme femme de ménage, la psychiatre de l’hôpital public qu’elle consulte…Cet effort de parler de la société turque autrement a été salué par la critique locale….Le quotidien Evrensel salue une production turque différente...“Nous ne cessions de nous plaindre des séries turques produites par Netflix, de considérer qu’elles nous ridiculisaient aux yeux du monde, qu’elles ne représentaient pas la Turquie” Ethos est “sans conteste ce que Netflix a produit de mieux en Turquie à ce jour” Le journal Milliyet parle d’“une série sur un pays perdu entre Orient et Occident, avec des personnages en quête d’un sentiment d’appartenance, qui ne savent plus très bien si leurs désirs et leurs buts sont les leurs ou s’ils ont intériorisé la pression religieuse ou familiale. C’est une œuvre qui montre aussi le caractère irrationnel des préjugés et tout ce qu’ils nous coûtent. Enfin, cette série nous montre l’importance et la pesanteur des appartenances sociales, le poids du milieu socio-économique dans lequel on naît et les difficultés qu’on a à s’en extraire.”Mais bon… bien sûr… ce ne sont pas les seules critiques d’Ethos… ce serait un peu trop simple. La série aborde des thèmes complexes, comme la famille, mais aussi la sexualité ou encore le voile. Le quotidien islamiste Yeni Akit parle d’une “ignominie”...Je cite : “Cette chose scandaleuse  s’attaque à nos valeurs spirituelles et nationales. On se demande jusqu’à quand le silence face à une telle immoralité va perdurer et ce qu’attend pour réagir le Conseil supérieur de l’audiovisuel, qui se doit de protéger les valeurs de la société.”Et oui…. car cette année plusieurs séries ont déjà été censuré… notamment parce qu’elles traitaient de l’homosexualité. Love 101 et Simdiki Aklim Olsaydi ont donc été déprogrammé de Netflix. En ce qui concerne Ethos, reste à savoir si Netflix acceptera de lui donner une deuxième saison. Visuel : ©Netflix
Le confinement met nos nerfs à rude épreuve et nous sommes nombreux à avoir un peu joué avec les règles officielles. Mais c’est sans doute sans commune mesure avec l’histoire que je vais vous raconter.Cela s’est passé vendredi soir dernier, rue des Pierre, dans le quartier gay de Bruxelles. Alertés par des voisins, des policiers se rendent dans un appartement et tombent sur une vingtaine d’hommes dénudés qui, c’est le moins que l’on puisse dire, respectent très peu la distanciation physique. Dès l’arrivée de la police, un homme s’extirpe du groupe et s’élance à corps perdu dans une fuite improbable. Il attrape son sac à dos, ouvre la fenêtre de l’appartement situé au 1er étage, checke la hauteur et décide de descendre par la gouttière. La descente est ardue, l’homme s’entaille les mains et est obligé de sauter. De retour sur le plancher des vaches, il ne peut fausser compagnie à la police qui met rapidement fin à son équipée sauvage. L’homme est accusé de violation du confinement et de détention de stupéfiant, puisqu'un cachet d'ecsta a été retrouvé dans son sac.Alors cette histoire est rigolote, mais si je voulais vous la raconter c’est parce que cet homme n’est pas n’importe qui. Il s’agit de József Szájer, un Hongrois de 59 ans, député européen. Alors loin de moi l’idée de donner des leçons de morale, chacun est libre de faire ce qu’il veut avec son corps, député ou non, mais ce qui est intéressant c’est que notre ami Jozsef, est membre fondateur du Fidesz, un parti hongrois ultra conservateur et homophobe. En 2010, avec son ami le Premier ministre Victor Orban, il est à l’origine de la nouvelle constitution hongroise qui sacralise notamment le mariage hétérosexuel.Autre fait d’arme, son soutien à un projet de loi qui interdit l’adoption aux couples homosexuels dans son pays. Le moins que l’on puisse dire donc c’est que l’arrestation de József Szájer a déclenché un scandale en Hongrie. Encore considérée par beaucoup comme une déviance en Hongrie, l’homosexualité ne peut être tolérée dans le parti de Viktor Orban. Orban est notamment connu pour avoir retirer son pays, la Hongrie de l’eurovision, sous prétexte que le concours était devenu je cite “trop gay”. Suite à l’affaire de la “lockdown partouze” comme on l’appelle en Belgique, Orban a dénoncé dans un communiqué “un acte inacceptable”, obligeant József Szájer à démissionner.  Une réaction qui a attristé l’association LGBT Hatter Society, qui voyait dans cette affaire un espoir de voir le Fidesz et Orban renoncer à leurs politiques homophobes… Malheureusement ce n’est pas encore à l’ordre du jour.Voilà, sinon dans la semaine il y avait aussi une information intéressante, celle de la disparition en Allemagne d’une sculpture en bois représentant un pénis en érection de deux mètres de haut. Mais Armel, cet avocat acharné de l’ordre moral, m'a dit qu’il préférerait que je parle de la partouze bruxelloise. Parce que m’a-t-il dit par téléphone “tu as vu c’est quand même honteux de faire ça pendant le confinement, sans masque ni attestation”, donc voilà j’ai pas eu trop le choix.... C’est dommage ça m’aurait permis de dire pénis de bois en direct à la radio.Wikipedia - Creative Commons / © Elekes Andor
Le feuilleton Barátok Közt (entre amis) a accompagné la société hongroise et ses changements pendant 22 ans, c’est un feuilleton mythique : mais c’est bientôt fini.Clap de fin pour le feuilleton le plus mythique de Hongrie. Ca s’appelle Barátok Közt, on peut le traduire par Entre Amis. C’est un peu le Friends hongrois mais c’est loin d’être un simple sitcom… En Hongrie, c’est un véritable phénomène de société qui a pu fédéré jusqu’à deux millions de téléspectateurs chaque soir. Ca représente 20 % de la population magyare. Ça c’est le premier épisode de entre amis… diffusé depuis le 1er octobre 1998 par RTL Klub. Dans cet épisode fondateur on retrouve donc les familles Berényi, Hoffer et Kertész. On suit leurs péripéties sur fond d’intrigues mêlant le cynisme de Dynastie, la cupidité de Dallas et le romantisme des Feux de l’amour. C’est simple, Barátok Közt a écrit l’histoire de la télévision et transformé des acteurs inconnus en stars. Aucun programme n’a eu autant d’impact sur la consommation télévisuelle nationale au XXIe siècle selon le site hongrois 24. Mais ce bout de petite et grande histoire va disparaître des écrans l’été prochain. RTL Klub justifie sa décision par une chute des audiences : “Les niveaux n’atteignent même plus le minimum satisfaisant pour un prime time”. Entre un budget annuel démesuré et l’épidémie de covid qui a forcé à plusieurs reprises l’arrêt des tournages… le soap opera n’a pas d’autre choix que de quitter les écrans. Autre facteur… les changements d’habitudes de consommation : les jeunes regardent de moins en moins la télé et davantage de séries étrangères sur Internet. Mais quand la série débarque, il n’y a pas vraiment de production hongroise conçue pour les hongrois et fabriquée chez eux, faite pour leur parler. Tamás Kalamár a été le producteur de la série, avec l’annonce de l’arrêt de “Entre Amis”, il se confiait au site Index. Il le dit lui même, le sitcom répondait à un besoin de la société hongroise. La série a souvent traité de problèmes sociaux, qui entremêlent la question des roms, des homosexuels, et même des chiens errants. Bref, simplement ce qui occupait la société hongroise à ce moment. Tamas Kamalar prend un exemple : “L'un des personnages avait un cancer de la prostate, car il s'agit d'une maladie assez courante dans la société. Ainsi, lorsque le spectateur a vu que le personnage se débattait également, il ne se sentait pas si seul, voyant que c'était aussi un problème pour son personnage préféré.”Mais la série s’est aussi intéressée aux transformations de la société… Le 1er mars 2001, un épisode avait créé l’événement. Il montrait le premier baiser entre deux hommes à une heure de grande écoute en Hongrie. Et lorsque le scénario a précipité le personnage de Miklós Berényi derrière les barreaux, des spectateurs ont proposé de l’argent à la chaîne pour qu’il sorte de prison au plus vite. Entre amis, c’était aussi une façon de célébrer la Hongrie et sa culture. Ça c’est un poème de Kemény István déclamé par l’actrice hongroise Tenki Réka. Ce poète, il peut être décrit comme le plus grand poète contemporain de Hongrie… et il a aidé à l’écriture de la série à plusieurs reprises... L’écriture justement, elle touche à sa fin. Les derniers épisodes devraient être finalisés à la fin du mois de décembre. Les tournages se termineront au printemps, avant un ultime adieu aux fans à l’été 2021.Visuel : ©Wikipedia - Creative Commons
Ce que vous entendez là, c’est une immense foule d’Argentins venue rendre un dernier hommage à l’idole du pays : Diego Armando Maradona Nous avons vu ces images, de joie, de tristesse, de cohue pour apercevoir son cercueil et beaucoup d’entre nous se sont étonnés de cette ferveur pour la disparition d’un homme dont le principal mérite était de savoir bien jouer au football. Alors aujourd’hui, je vais tenter de vous expliquer pourquoi Maradona est si important pour les Argentins. Et pour y arriver j’ai fait appel à des proches, tous Argentins, dont vous écouterez les témoignages tout au long de cette chronique.Mais tout d’abord, aux origine de l’histoire d’amour entre Maradona et l’Argentine, il y a un match de coupe du monde en 1986“Je veux pleurer, je veux pleurer” hurle de bonheur le commentateur Victor Hugo Morales “de quelle planète tu viens barrilete cosmico ? ” ajoute-t-il alors qu’il ne peut contenir ses larmes. Beaucoup d’entre nous connaissent ce but venu d’ailleurs : Maradona lancé dans une chevauchée fantastique, dribble 6 anglais et marque.À ce moment précis, ce petit joueur d’à peine 1m65 cesse d’être Diego et devient Maradona.Dieu... On dépasse à ce moment-là les frontières du football. Il faut savoir que 4 ans avant ce match, l’Argentine est humiliée par la Grande Bretagne lors de la guerre des Malouines. Ce match, c'est donc une sorte de revanche. Mais plus encore, 1986, c’est aussi une année charnière dans l’histoire argentine. L’année où le gouvernement démocrate amnistie tous les dirigeants de la dictature responsables de la disparition et de la mort de plus de 30 000 personnes. Grâce à Maradona, c’est tout un peuple qui relève la tête. D’autant plus que ce génie du football est issu de Villa Fiorito, un bidonville infâme des environs de Buenos Aires. Enfant il joue au foot sur des potreros, ces terrains vagues plein de boue et grandit dans le plus grand dénuement.Dans une interview il dira d’ailleurs : “j’ai grandi dans un quartier privé... privé d’eau, privé d’électricité et privé de téléphone”. Son seul trésor, c’était un ballon de football qui ne le quittait jamais, même pour dormir le soir. Maradona, c’est donc aussi ça, c’est l’honneur du peuple des bidonvilles. Ceux qui en Argentine sont parfois traités de : “negro de mierda, de villero, ou de cabeza…”.  C’est le représentant des petits qui gagnent contre les grands. Un membre de la famille… En Argentine, son portrait n’est pas seulement visible sur les murs de Buenos Aires, mais aussi dans les salons des maisons. Et comme pour un proche, une majorité d’Argentins lui pardonnent tous ses excès : drogue, enfants abandonnés et fréquentations scandaleuses. Parce que comme l’écrivait Eduardo Galeano : Diego Maradona c’est “dieu, mais un dieu sale, un dieu pécheur, le plus humain des dieux.” Le 25 novembre, le cœur de Diego a arrêté de battre, mais son mythe vit encore et bien au-delà des frontières de l’Argentine. Sa mort a fait la une des plus grands journaux de la planète. Son souvenir a été fêté à Naples, son visage a été peint dans les ruines de Syrie et même au Bangladesh les gens sont sortis dans la rue pour lui dire au revoir.Parce que Maradona est éternel.Getty Images - David Cannon
Vous l’avez vu, il y a beaucoup d’élections en ce moment, après les Etats-Unis ou la Côte d’Ivoire, c’est au tour du Brésil d’appeler ses citoyens aux urnes.Les 15 et 29 novembre, les Brésiliens sont appelés à élire leurs maires et c’est une élection importante parce qu’elle va permettre aux différents partis politiques de compter leurs forces moins de deux ans avant les présidentielles de 2022.Alors rassurez vous je ne vais pas vous faire une énième chronique sur Bolsonaro…Non ! à la place j’avais envie de vous parler de super-héros, puisque Batman, Superman ou encore Wonder Woman ont décidé de se présenter afin de décrocher le poste tant convoité de conseiller municipal.Armel, Sarah-Lou, je vois vos yeux qui pétillent, ...Mais au risque de vous décevoir… sachez que derrière ce casting 5 étoiles se cachent en réalité des êtres de chair et de sang, sans le moindre super-pouvoir.Des Monsieurs et Madames tout le monde qui ont décidé de compenser leur manque de notoriété ou de programme politique par un surnom capable d’attirer les foules et donc les électeurs.C’est ainsi que pour ces municipales, dont le 1er tour a eu lieu dimanche dernier, il était possible de voter pour le Punk Libertaire, Ben Laden ou encore pour Regina Bento Sequeira alias Capitaine Chloroquine que l’on va écouter tout de suite:Dans ce petit son, elle dit je suis la capitaine chloroquine, et si vous votez pour moi vous ne tomberez pas malade et on pourra battre le Covid… C’était la 9ème fois que Regina Sequeira se présentait aux élections, et cette fois elle était sûre d’avoir trouver la bonne formule.Alors à votre avis ça a marché ? … Malheureusement pour elle non, elle n’a pas passé le 1er tour puisqu’elle n’a recueilli que 80 voix. Au Brésil, ce genre de candidature est tout à fait normal.La population aime les surnoms et la loi brésilienne permet à n’importe quel candidat de se présenter sous le nom qu’il souhaite.C’est ainsi que pour ces élections municipales, on a comptabilisé des dizaines de candidats avec le nom de Jair Bolsonaro ou de Trump.L’agence Bloomberg a même réussi a trouvé un candidat qui a réussi le combo fatal en se présentant sous le nom de Jair Bolsonaro Trump.Généralement ce genre de stratagème ne paye pas. Sauf en 2010 où un clown était parvenu à se faire élire député. Francisco Everardo Oliveira da Silva, plus connu sous son nom de scène Tiririca, avait gagné l’élection dans sa circonscription de Sao Paulo. A l’époque, il avait réussi à convaincre son électorat avec pour slogan : “avec moi ça ne pourra pas être pire”, un programme efficace puisqu’à l’époque il avait été le député le mieux élu du pays, et depuis il est parvenu à se faire réélire à chaque nouvelle élection. Preuve s’il en est qu’en politique, que cela soit au Brésil, aux Etats-Unis, ou ailleurs les clowns ont un bel avenir devant eux.Visuel ©Wikipedia / Creative Commons / José Cruz/ABr
Alexis Breton, fin connaisseur des Etats-Unis, est avec nous. Deux personnages nous sont assez familiers : Joe Biden et Donald Trump... Mais il y avait aussi d’autres candidat à la Présidence des Etats-Unis... A votre avis combien ? Selon la Commission fédérale électorale, 1225 personnes se sont portées candidats à l’élection présidentielle. À titre de comparaison en France, en 2017, ils étaient seulement 11 sur la ligne de départ. Sur ces ? candidats, on compte ? démocrates, ? républicains, ? libertariens, ? écologistes et le reste se déclare indépendants, dont un célèbre rappeur américain. Mais je vous l'ai promis, Armel, il ne sera pas question de Kanye West dans cette chronique. Bon allez juste pour le plaisir on va quand même écouter un petit bout d’un de ses clips de campagne.... En plus de Kanye West, représentant du “Birthday party”, on peut citer des candidats comme Brock Pierce, connu notamment pour avoir jouer dans la série de films disney Mighty Ducks, et depuis devenu milliardaire de la tech et écolo.Mais aussi Jade Simmons, une ancienne reine de beauté et pianiste professionnelle qui souhaite je cite “reconstruire les Etats-Unis sur des bases chrétiennes”. On peut citer également Mark Charles, un chef Navajo qui ambitionne de s’installer à la Maison blanche afin de rendre le pouvoir aux premiers habitants du pays. Ou encore Don Blakenship, surnommé “l’homme le plus détesté de Virginie”, pour avoir été reconnu coupable de la mort de 29 mineurs, lorsqu'il était PDG d’une entreprise qui exploitait le charbon. Son programme étant de faire comme Trump, mais en pire.Alors autant vous le dire tout de suite Armel et Sarah Lou, ces candidats n'ont aucune chance d’occuper le bureau oval. Mais leur candidature n’est pas sans conséquence sur le résultat final. En 1992, le milliardaire Ross Perot, avait ainsi remporté 19% des voix de l’élection et avait ainsi précipité la défaite de Georges Bush Senior face au jeune Bill Clinton. En 2000, c’est l’écologiste Ralph Nader qui avait contribué à la défaite d’Al Gore devant Georges Bush fils. Cette déperdition des voix inquiètent d’ailleurs les états majors démocrates et républicains. Cette année, deux candidats indépendants attirent particulièrement les regards. Il s’agit de Jo Jorgensen, la candidate du parti libertarien, et Howie Hawkins, le représentant des verts. La première pourrait priver de voix très importantes notamment dans les états du sud dont certains sont très disputés comme le Texas. Tandis que le second, avec son programme très écolo et social pourrait attirer certains jeunes démocrates.Et puis rien ne dit qu’un jour un indépendant ne sera pas élu à la présidence. Donald Trump, même s’il a fini par décrocher l’investiture républicaine, était considéré au moment de sa déclaration de candidature comme un outsider. Et on a vu la résultat… Alors qu'est ce que vous en pensez ? Kanye président en 2024 ?Alex Wong / Getty Images
Les Etats-Unis nous ont habitué depuis de nombreuses années aux familles extraordinaires.Chère Marie, j’imagine que comme moi vous avez été bercée par les aventures des Ingalls  de La Petite Maison dans la prairie, par les turpitudes des Ewing de la série Dallas, ou encore par les problèmes sans intérêt de la famille Kardashian, qui nous tiennent en haleine depuis maintenant 18 saisons.Mais aujourd’hui, c’est d’une autre famille dont je vais vous parler. Une famille qui symbolise à elle seule les divisions des Américains tant elle ne cesse de se déchirer depuis l'élection de Donald Trump : Les Conway.Dans la famille Conway… je voudrais d’abord … la mère : Kellyanne, 52 ansRedoutable communicante, Kellyanne Conway est l’une des conseillère les plus proches du président américain. Dans chacune de ses interventions dans les médias, elle défend bec et ongle son grand homme, quitte parfois à jouer avec la vérité.Ainsi en janvier 2017, quelques jours après l’élection de Donald, Kellyanne Conway va devenir célèbre en inventant une expression qui va faire le tour du monde.Sur NBC News, face au journaliste Chuck Todd, Kellyanne Conway doit justifier le premier mensonge de l’Administration Trump.Alors que la presse annonce que l'investiture de Donald Trump a attiré moins de monde que celle d’Obama, Sean Spicer, le premier porte-parole de la maison blanche, affirme à l’inverse que la prestation de serment de son président a battu tous les records d’audienceMise face à ce mensonge grossier, soufflé par Donald Trump lui-même, Kellyanne Conway invente le concept de faits alternatifs, à savoir une belle grosse fake news, mais qui va dans le sens du président républicain.Dans la famille Conway … je voudrais ensuite…Le père : George Conway 3ème du nom, 56 ans.George est comme sa femme, un républicain, mais lui déteste Trump, au point qu’il y a un an, avec d’autres républicains en colère, il fonde le Lincoln Project, dont le but est de tout faire pour faire battre Trump le 3 novembre prochain.Depuis qu’il existe, le Lincoln Project a amassé des dizaines de millions de dollars, qu’il dépense notamment dans des spots de télévision, particulièrement agressifs contre l’actuel président, et qui se terminent tous par ce message :Enfin pour terminer, dans la famille Conway … Je voudrais… la fille : Claudia, 15 ans, ma préféréeContrairement à ses parents, l’adolescente est démocrate et déteste Trump plus que tout. Sur Twitter ou Tik Tok, elle ne cesse de se plaindre de ses parents et de leurs positionnements politiques.En août dernier, alors que sa mère fait un discours à la convention républicaine, Claudia annonce à son million de followers vouloir se faire émanciper, parce que sa mère est je cite “une personne sans coeur et quelqu’un de très très violent.”Il y a quelques semaines, elle a créé un gros scandale en révélant, toujours sur Tik Tok, que sa mère avait attrapé le Covid à la Maison Blanche, alors que cette dernière refusait de confirmer cette information.Un “outing” qui va rendre folle de rage Kellyanne Conway. Une engueulade qui va se retrouver encore une fois sur les réseaux sociaux.Chez les Conway, on imagine que les repas de famille doivent être animés.A un tel point que la mère, le père et la fille ont décidé récemment de se mettre en retrait de la vie politique.Une décision sage… mais nul doute que les élections du 3 novembre prochain seront l’occasion de nouvelles prises de bec.Et nul doute que le monde entier pourra en profiter tant la famille Conway est devenu un feuilleton plus vrai que nature.© Getty / Jabin Botsford
Salut tout le monde ! Cher Armel, comme moi vous l’attendiez depuis longtemps et ça y est on y est…C'est Noël ! Vous et moi allons pouvoir ressortir nos plus beaux pulls et écouter du Mariah Carey sans nous attirer les moqueries de nos petits camarades de Nova !… Bon je m'emballe un peu… Si pour Armel et moi-même, il faudra patienter encore un peu, au Venezuela les fêtes de Noël viennent bien de débuter. Une décision annoncée par le président Nicolas Maduro, dans un tweet adressé au peuple vénézuélien. A l’aide d’un photo montage, sur lequel il apparaît avec son épouse Cilia Flores, entre une branche de houx, des clochettes, une pluie d’étoiles et une croix, Nicolas Maduro annonce que les fêtes de noël commencent officiellement officiellement le début des fêtes Noël, le 15 octobre. Une date qui n'est pas choisie au hasard puisqu'il s'agit ni plus ni moins que la date d'anniversaire de son épouse. Et dans un message adressé aux enfants de son pays, le président vénézuélien a fait une promesse “A tous les petits garçons et à toutes les petites filles, alors que nous sommes en pleine pandémie, nous vous garantissons que pour ce noël vous aurez vos cadeaux. Pour cela, j’ai donné mon accord pour l'acquisition de 10 millions de jouets.” Une annonce sans précédent. Mais ce n'est pas tout. En plus de l'achat de jouets, le gouvernement prévoit l'installation de marchés de noël en plein air, ou encore la réouverture des lieux touristiques du pays, fermés depuis le début de la pandémie. Par ailleurs, les autorités vont mettre en place un “plan jambon”, qui consiste en l'achat de 27 000 tonnes de viande de porc, afin de garnir les assiettes des Vénézuéliens à Noël. Il faut savoir que ce n'est pas la première fois que Nicolas Maduro avance les fêtes de Noël. La dernière fois c'était l’année de sa première élection en 2013 et depuis cette date, le pays n'a cessé de sombrer dans une crise politique, économique et sociale. Aujourd'hui un tiers des Vénézuéliens ne mangent pas à leur faim et on estime que 80% d'entre eux vivent sous le seuil de pauvreté. Une situation d’une gravité sans précédent, à laquelle il faut ajouter de multiples violations des droits humains de la part du régime. Dans un rapport datant du 16 septembre 2020, l’ONU accuse en effet le Vénézuela de pratiquer la torture et les assassinats politiques contre ses opposants. Dans un tel contexte, il est peu probable que fêter Noël pendant deux mois redonnera le sourire aux Vénézuéliens. D'ailleurs, beaucoup d'entre eux comprennent quel est le vrai motif qui se cache derrière cette décision. Le 6 décembre prochain, se tiendront des élections législatives cruciales pour un régime fortement contesté. Le dernier scrutin, qui a eu lieu en 2018, avait en effet déclenché un important mouvement anti-maduro, violemment réprimé par la police. Pour mettre fin à cette crise politique et s'assurer la victoire en décembre prochain… Nicolas Maduro est donc prêt à tout, et notamment à acheter autant de jouets et de tranches de jambon nécessaires. Il en faudra sûrement un peu plus pour convaincre les électeurs.Crédits : Freepik
Tout commence par une pièce de théâtre jouée à Oslo il y a un environ deux ans. Une pièce engagée militante qui veut dénoncer l’extrême droite et les populistes qui veulent faire de la Norvège une société raciste. Pour cela, les artistes ont filmé, de loin, les devantures des maisons de plusieurs responsables populistes et d’extrême droite.  Parmi elles : la maison du ministre de la justice populiste… Tor Mikkel Wara. C’est la journaliste Anne François Hivert qui nous la suite de cette histoire incroyable dans le journal le Monde. Les faits s’enchainent à toute vitesse… Très vite l’extrême droite et dénonce la violation terrible de la vie privée notamment du ministre. La mise en danger de ses proches. Et c’est ce qui semble arriver en effet.Deux semaines après la pièce : une croix gammée est peinte sur les murs de sa résidence. Puis ce sont des tags, des lettres anonymes qui arrivent. Des bouteilles d’essence sont retrouvées sous la maison. Enfin la voiture du ministre de la justice est brulée.Bref pour tout le monde l’affaire est pliée : c’est la directrice du théâtre et ses artistes qui sont responsables. Ils sont à leur tour harcelés, menacés.La presse les dénoncent… La question des subventions du théâtre est posée. Sauf qu’au mois de mars dernier la police vient perquisitionner la maison du ministre. Les caméras des chaines tout info filment et les Norvégiens voient en direct ressortir les enquêteurs les bras chargés de matériel. Que s’est il passé ? De nouvelles menaces voire des attaques ? Pas du tout … C’est finalement… la femme du ministre qui est arrêtée ! C’est elle qui a tout manigancé. Elle qui a taggé sa propre maison, et brulé la voiture de son mari. Les policiers s’en sont rendu compte parce qu’avant chaque attaque, et notamment avant l’incendie de la voiture, les caméras de surveillance étaient éteintes… Et rallumées juste après… Quand ils vont perquisitionner ils trouvent les bidons d’essence, les timbres et l’imprimante qui ont servi pour envoyer les lettres de menaces au théâtre. Elle, c’est Laila Bertheussen, discrète femme au foyer, sa compagne depuis 25 ans… Pourquoi a-t-elle détruit sa propre maison ? Pas par vengeance… Mais tout simplement faire accuser la directrice de théâtre. Et ça a marché. Le procès s’est ouvert la semaine dernière devant le tribunal d’Oslo. La directrice du théâtre qui a témoignent disent à quels point ils sont soulagés ! Mais aussi que le plus effrayant dans cette histoire c’est de voir à quel point la presse et l’opinion publique ont pris pour argent contant le récit de l’extrême droite. Elle a parlé aussi de l’effet dissuasif que cette affaire avait eu sur tous les artistes qui sont maintenant prévenus et durablement effrayés. Au final, tout n’est quand même pas perdu dans cette affaire la plus bizarre de l’histoire Norvégienne selon la presse.  Puisque l’Etat de droit a fonctionné normalement, aujourd’hui c’es bien la femme du ministre qui est jugée, et qui risque 16 années de prison. 
Bonjour tout le monde,Cher Armel, il est de notoriété publique que vous possédez une des plus belles voix du paysage radiophonique français.Mais en Colombie, vous êtes sérieusement concurrencé par une émission qui met en vedette le chant d’un toucan.Cela se passe dans la région amazonienne de Leticia.Depuis le printemps dernier, l’ONG synergias anime une émission destinée aux populations autochtones, afin de les tenir informer des dernières nouvelles concernant la pandémie de covid-19.Diffusée en espagnol mais aussi en dialectes locaux, ce programme, qui s’appelle “le chant du toucan”, a probablement permis de sauver des dizaines voire des centaines de vie.Cette émission s’est en effet révélée indispensable pour expliquer les dangers du virus dans ces régions très isolées et qui ont été fortement impactée par la crise sanitaire.Qu’est-ce que le coronavirus ? Comment l’attrape-t-on ? Quelles sont les recommandations quand on sort de la réserve ?Ces questions qui nous paraissent évidentes aujourd’hui, (encore que ça se discute…), le sont beaucoup moins pour des populations qui vivent très largement coupées du reste du monde.Dans l’émission, des leaders indigènes, mais aussi des médecins et de simples habitants diffusent les dernières recommandations des autorités sanitaires. Des messages proches des préoccupations quotidiennes des populations amazoniennes.Dans le chant du toucan, il n’est pas question de la fermeture des bars ou des restaurants, mais de la nécessité de ne pas se rassembler lors de fêtes religieuses, ou bien de ne pas partager sa calebasse ou encore de ne pas piocher dans les réserves de poudre de coca de ses amis.Selon l’ONG Sinergias, l’émission touche un large public dans la région et a permis de sensibiliser de nombreuses personnes aux dangers du virus et cela jusque dans les villages les plus isolés.Il faut savoir qu’au début de la pandémie, le sort des populations autochtones a été très largement ignoré des autorités des différents pays amazoniens.Alors que tous les habitants étaient invités à se confiner, une majorité d’autochtones ne savait même pas qu’un virus dangereux circulait.Un défaut d’information qui a eu des conséquences dramatiquesAu Brésil et en Colombie, le nombre de victimes parmi ces populations se chiffre en plusieurs centaines, parmi lesquelles des grands chefs communautaires.Dans la région de Leticia en Colombie, depuis la création de la radio, les contaminations sont maîtrisées. D'ailleurs le chant du Toucan marche si bien, que plusieurs départements voisins ont annoncé leur intention de diffuser l'émission à leur tour.Une bonne nouvelle pour les peuples autochtones qui peuvent se sentir représentés et écoutés pour la première fois depuis le début de la crise.Alors maintenant vous vous demandez peut être pourquoi cette émission s’appelle le chant du toucan ?En Colombie, comme le veut la sagesse populaire, le toucan est un animal porteur de nouvelles pour ceux qui veulent bien l’écouter.Tous les jours, juste avant le coucher du soleil, le toucan communique par son chant les menaces ou la quiétude auxquelles peuvent s’attendre les animaux et les êtres humains.Selon cette sagesse… si l’oiseau chante trois fois, cela veut dire que tout ira bien le lendemain.Mais si le volatile ne chante qu’une fois, cela signifie au contraire que tous les êtres doivent se tenir sur le qui vive, parce qu’un danger rôde dans les environs.Pour terminer cette chronique je n’ai malheureusement pas de chien qui a le don d’imiter un toucan mais je vous propose de nous quitter avec cette chanson de de Kunumi MC, un rappeur indigène brésilien, qui se bat contre les injustices qui touchent les communautés autochtones en Amérique du sud.
"Ma mère m'a jeté hors de la maison à dix-sept ans quand je suis tombée enceinte… Puis elle a appelé les flics quand je suis passée récupérer mes vêtements »..C’est la première phrase de présentation de Stéphanie Tanqueray, Noire américaine âgée de 76 ans sur le compte Instagram de Brandon Stanton, un photographe qui raconte des petites histoires de new yorkais croisés dans la rue… accompagnés de leur photos.. Ma mère, poursuit Stéphanie, a ensuite baisé le directeur du centre pénitentier pour être sûre que je reste en prison…. C’était une bitch de premier ordre à l’époque. Les histoires de Stéphanie sont dures, fortes, et racontées sans aucun filtre… Et rendent accro… En 32 micro épisodes, elle fait dérouler sa vie, enceinte en prison… dans la rue, en usine, puis ses heures de gloire dans les années 70 dans un club de striptease… Puis la chute encore, un 2ème enfant et ainsi de suite..  Au dessus de chaque texte, une photo de Stéphanie aujourd’hui. Une vieille et belle femme noire qui prend plaisir à s’habiller, un peu excentrique, assise dans un fauteuil roulant. Car au fil de son histoire Stéphanie Tanqueray est tombée malade… Après une vie chaotique, elle n’a droit à rien, ni aide d’Etat, ni mutuelle bien sûr… et elle a besoin de beaucoup d’argents. Alors Brandon Stanton a lancé un appel au don… « Stéphanie a des besoins urgents… et son histoire n’a pas de prix »… Et ces dons affluent… En moins d’une semaine, le compte a levé un millions de dollars, puis 2 millions en deux semaines et le fonds continue de croitre… En prison Stéphanie racontait une co-détenue lui avait lu les lignes de la main et lui avait prédit qu’elle serait riche. Il serait temps que ça arrive disait elle, j’ai 76 ans ! Et bien c’est arrivé…  Stéphanie est millionnaire, elle peut se soigner… Le fonds après sa mort seront reversé à une association pour les mineurs en danger. L’Amérique est encore pourvoyeuse d’histoires qui finissent bien.. Allez voir ce compte Humans of New York pour vous en convaincre. Bonne journée !
Vous l’ignorez peut-être mais le “Red Bull”, cette marque très connue de boisson énergisante qui permet à Armel d’assurer avec brio les matinales sur Nova n’est pas d’origine autrichienne, mais thaïlandaise !Si pour une majorité de personne, le “Red Bull” est synonyme de soirées à rallonge et de gueule de bois matinales, en Thaïlande, elle est surtout devenue le symbole de la corruption des autorités et de l’impunité des plus fortunés du pays.Depuis plusieurs années en effet, le pays vit au rythme d’un scandale qui met aux prises un des héritiers de la célèbre marque aux deux taureaux. Une affaire avec de nombreux rebondissements que je vais vous compter aujourd’hui.Tout commence en 2012. A l’époque, Vorayuth Yoovidhya, qui se fait appeler “Boss”, est un des jet-setters les plus en vue dans son pays. Membre de la famille qui gère l’empire Red Bull, dont la fortune est estimée à 20 milliards de dollars, Vorayuth passe ses journées et ses nuits au volant de grosses bagnoles et dans les soirées les plus huppées de Bangkok.Lorsque tout bascule la nuit du 3 septembre. Au volant de sa Ferrari, fortement imbibé et sous l’emprise de la cocaïne, le milliardaire roule à tombeau ouvert dans les rues de la capitale thaïlandaise. Dans sa course folle, il renverse un policier sur sa moto. Ce dernier traîné sur des dizaines de mètres par le chauffard, décèdera plusieurs jours plus tard de suites de ses blessures.Interrogé par la police, Vorayuth affirme dans un premier temps que ce c’était son chauffeur qui conduisait cette nuit là.Pour appuyer sa version, il force même l’un de ses domestiques à se dénoncer à sa place. Mais la manipulation est rapidement découverte et Vorayuth alias “Boss” est inculpé pour la mort du policier.Mais contre toute attente... la justice décide de le libérer sous caution. Après quelques jours en garde à vue, Vorayuth est de nouveau libre de ses mouvements et pendants les 5 ans qui suivent, l’héritier de “red bull” mène sa vie de jet-setter comme si de rien n’était. Mais, en 2017, les autorités envisagent d’arrêter à nouveau le jeune milliardaire, afin de plaire à l’opinion.Prévenus de sa future incarcération, “Boss” prend la poudre d’escampette à bord de son jet privé et s’installe en Grande Bretagne. Déclaré “en fuite”, l’Etat thaïlandais se désintéresse à nouveau de son cas.Et le 23 juillet dernier, soit 8 ans après le début de l’affaire, la Thaïlande décide même de mettre un terme aux poursuites. Mais cette décision sensée enterrer définitivement cette histoire va mettre le feu aux poudres....Immédiatement, les militants pro-démocraties et anti-gouvernementaux se saisissent de cette histoire. Partout dans les manifestations, des pancartes Red Bull fleurissent pour dénoncer l’impunité des super riches mais aussi les inégalités.Pour info, en Thaïlande, 1% de la population détient près de 70% des richesses, ce qui fait de ce pays le deuxième Etat le plus inégalitaire au monde, juste derrière la Russie.Mis sous pression, le Premier ministre Prayuth Chan-ocha, tente de calmer la rue et promet une nouvelle enquête sur la mort du policier. Une annonce qui bien loin de remplir son objectif initial attise encore un peu plus la foudre de ses opposants. Face à la gronde, le chef du gouvernement n’a pas d’autre choix que de lancer un mandat d’arrêt contre Vorayuth. Et la semaine dernière, Interpol, la célèbre organisation internationale de la police annonce émettre une notice rouge à l’encontre du milliardaire. Vorayuth Yoovidhya est donc depuis quelques jours un fugitif international susceptible d’être arrêté s’il se trouve dans l’un des...
Salut Armel, Salut Thierry et bonjour à tous Aujourd'hui dans Ailleurs dans le monde, direction le Mexique et plus particulièrement l'Etat de Mexico. Là-bas, des militantes féministes ont décidé de s'organiser et de former des “Blacks blocs” 100% féminins. Cagoulées et vêtues de noir, ces militantes parfois très jeunes, mènent des actions ayant un fort retentissement dans tout le pays. Depuis début septembre, les membres de ce groupe baptisé “Bloque Negro”, occupent le bâtiment de la Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH) dans le but d’accueillent les familles et les victimes de violence qui le souhaitent. Renommé « Casa de Refugio Ni Una Menos » (« Refuge Pas une de moins »), le bâtiment est depuis les débuts de l'occupation strictement interdit aux hommes. Il faut savoir que depuis de nombreuses années, le Mexique est touché par une vague de violence machiste qui ne finit pas de grimper. En 2019, 3825 femmes ont été assassinées mais un peu plus de 1000 affaires ont été reconnues comme des féminicides par la justice. Par ailleurs, selon les chiffres officiels, six mexicaines sur 10, de plus de 15 ans, ont déjà subi des agressions physiques ou sexuelles. Dans la plupart des cas, la justice rechigne à punir les responsables. Depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2018, le Président Andrés Manuel Lopez Obrador ou AMLO pour les intimes, s’est montré largement insensible à ce fléau. Sous couvert d’austérité, il a réduit les subventions de plusieurs programmes consacrés à la lutte contre la violence envers les femmes.  Par ailleurs, il affirme régulièrement que les collectifs féministes sont infiltrés par des personnes se fichant des droits des femmes mais dont l'objectif est de détruire son gouvernement. Face à la violence endémique et l’incurie des autorités, le “Bloque Negro” a donc décidé de prendre les choses en main. Dimanche dernier, à l'appel du Bloque, une manifestation a rassemblé plusieurs dizaines de femmes dans les rues de Mexico. Les mots d’ordres des manifestantes ? La justice pour les victimes et la généralisation du droit à l’avortement dans l’ensemble des Etats mexicains. Pacifique au début, la marche a rapidement dégénéréUne fois dans la rue, les militantes du Bloque et les autres manifestantes se sont retrouvées face à 620 policiers, dirigés pour l'occasion par des femmes.Ambiance :“Esta es tu lucha !”“Esta es tu lucha !” Au cri de “Esta es tu lucha”, “Ceci est ta lutte!”, les activistes tentent alors de fédérer les policières qui sont face à elles, bouclier levé. Mais après quelques minutes d'un face à face tendu, les coups finissent par pleuvoir.Déterminées, les militantes du bloque attaquent à coups de marteau les boucliers des policiers qui répondent avec des grenades défensives et du gaz lacrymogène.Bilan de la manifestation : plusieurs blessées chez les policiers et manifestantes et un statu-quo qui demeure. Malgré les manifestations et les occupations, le Président AMLO continue de dénigrer le combats pour les droits des femmes. Il affirme même que les féminicides sont en net recul. Une affirmation que démentent les chiffres. Depuis le début de l’année au Mexique, on estime que les violences de genre ont augmenté au Mexique de 20% et les assassinats de 5%. Malgré les violences du week-end, les militantes du Bloque Negro restent déterminées. Elles occupent toujours le bâtiment de la Commission national des droits de l'homme et comptent maintenir la pression sur le gouvernement AMLO. Pour terminer cette chronique, quittons nous sur l'hymne des femmes du Bloque....
Aujourd'hui, direction l'Australie où je vais vous parler d'un scandale qui ne cesse de faire les gros titres de la presse nationale.Le 24 mai dernier, à Juukan, dans l'Ouest du pays, un événement a priori anodin va créer une forte déflagration dans le pays.A cette date, Rio Tinto, le numéro 2 mondial des mines, annonce fièrement qu’il vient d'ouvrir une nouvelle mine de fer, à coup de dynamite, dont la valeur est estimée à 135 millions de dollars australiensPour l'entreprise et la région, c'est la promesse de nouveaux emplois et surtout de juteux profits.A Rio Tinto, on sabre le champagne et on célèbre déjà les bonus qui viendront récompenser le bon travail des dirigeants du groupe.Sauf que dans cette histoire, un gros grain de sable va venir perturber la bonne ambiance.Le lendemain, on apprend en effet que pour ouvrir sa mine, Rio Tinto a tout simplement dynamité l'un des plus anciens sites aborigènes du pays. Un ensemble de grottes, ayant été habitées par les premiers Australiens il y a plus de 46 000 ans sont parties en fumée pour permettre l'ouverture de la mine. A titre de comparaison ce site, d'une valeur archéologique inestimable, était deux fois plus ancien que notre célèbre grotte de Lascaux.Chez les Aborigènes d'Australie, l'annonce de cette destruction provoque un séisme. Partout dans le pays, la colère gronde et rapidement des manifestations sont organisées pour réclamer des sanctions à l'encontre de Rio Tinto.Face à la pression de la rue, l’assemblée nationale australienne se voit contrainte d'ouvrir une enquête. Les dirigeants du groupe minier sont alors convoqués et passent sur le grill de la commission parlementaire spécialement créé après l’incident.Devant les députés, un homme concentre toute l'attention des médias et du public. Il s’agit d’un Français. Un certain Jean-Sébastien Jacques, qui n’est autre que le président de Rio Tinto. Devant la commission, ce dernier plaide la bonne foi et explique qu'il ne savait tout simplement pas que les grottes étaient si importantes.  L'ennui, c'est que les députés ont mis la main sur un rapport datant de 2018 et commandé par l'entreprise Rio Tinto elle-même, qui expliquait deux ans avant la destruction des grottes, que ces dernières étaient je cite de “la plus haute valeur archéologique en Australie.” Après cette audition, la pression ne retombe pas et Jean-Sébastien Jacques est contraint à la démissionner.Mais l'histoire ne s'arrête malheureusement pas là.Le quotidien britannique The Guardian, révèle cette semaine une nouvelle information. Afin d’étendre de nouveaux sites miniers, Rio Tinto prévoit de détruire 124 sites culturels supplémentaires. Un véritable carnage qui aurait en plus reçu l'accord du gouvernement australien…Pour comprendre, Il faut savoir qu'en Australie, l'industrie minière fait la pluie et le beau temps. Un Australien sur 10 travaillent dans ce secteur qui représente à lui seul près de 8% du PIB national.Dans ce pays les groupes miniers sont si puissants qu’ils empêchent par exemple toute législation sur l’environnement ou toute règle visant à protéger les sites culturels aborigènes.Il n'est donc pas étonnant de voir les autorités soutenir la création de nouvelles mines dans le pays, même si pour cela, il faut détruire le patrimoine.Ces peuples, les plus discriminés du pays, restent considérés comme des citoyens de seconde zone. Entre quelques grottes et les milliards de dollars qui proviennent de l'exploitation du sous-sol, le calcul est donc vite fait pour les autorités Pourtant, le dynamitage des grottes de Juukan pourrait bien changer les choses. Ce scandale a provoqué une onde de choc inédite dans le pays.Beaucoup espèrent que le mouvement naît en mai dernier permettra d'empêcher de nouvelles destructions et fera voter une loi pour protéger le patrimoine des natifs australiens.Pour terminer cette chronique, je vous...